A tous les garçons que j'ai embrassé (Bokuaka)

Chapitre 2

Akaashi avait eu du mal à se lever ce matin. Il était rentré un peu tard d'une soirée avec Oikawa et le goût de l'alcool humait encore ses lèvres. Il ne se rappelait plus le nombre de verre qu'il avait ingurgité, mais il se souvient qu'on lui avait proposé un nouveau mélange qui avait eu plus d'effet que d'habitude, il s'en voulait de ne pas en avoir reconnu le nom.

L'avantage était qu'il n'avait eu aucun mal à s'endormir. Le désavantage, c'est qu'il avait maintenant un sacré mal de tête. Enfin, ce n'était pas tant un problème au final, c'était comme un brouillard lourd qui écrasait ces pensées et sans qu'il ne se l'avoue ça avait quelque chose de rassurant. Il savait que ça n'allait pas durer longtemps, donc il profitait de cet instant de répit, même s'il aurait préféré que l'euphorie de la fête soit fournie avec le packaging. Pour l'instant, il se sentait juste las et épuisé. Le garçon essaya de reprendre ses esprits, de secouer ses os engourdis et d'oublier la boule dans son ventre qui côtoyait ses intestins. Ce n'est pas comme s'il pouvait se la couler douce. Ce matin, il devait aller visiter une nouvelle école.

L'année prochaine, il serait au lycée.

C'était une réalité difficile à avaler pour Akaashi, une nouvelle école ça signifiait des nouveaux repères, des lieux inconnus, des centaines de personnes et de nouvelles réactions qu'il ne pouvait prédire. Ce n'était même pas comme s'il avait envie d'y aller, au final. Ce serait mentir de dire qu'il appréciait son collège actuel, mais il avait au moins le mérite de savoir à quoi s'attendre. L'inconnu avait un côté qui le terrifiait. Tant de chemins, de possibilités à prendre en compte, à analyser, à s'adapter, il en revient presque à regretter le mal de tête de tout à l'heure. Des milliers de questions lui parasitaient l'esprit dès qu'il essayait d'aborder le sujet avec lui-même, comme des hordes d'insectes qui creusaient l'intérieur de sa cervelle. Le monde autour de lui ne l'attrayait pas, il était incapable de définir qui il était, ses goûts, ses passions. Il avait commencé le volley pour suivre son ami, il avait continué quand il manquait un passeur. Il n'était pas particulièrement bon élève, supérieur à la moyenne, mais rien d'excellent non plus. S'il se donnait à fond, c'était plus pour éviter les ennuis et remplir sa tête de tâches à faire, que d'une réelle envie de sa part. Au quotidien, tout devenait de plus en plus pressant. Il n'arrivait pas à répondre aux demandes des professeurs à son sujet. Son avenir était un vide flou qu'il échouait à remplir de sens et d'image. À vrai dire, il n'avait jamais pensé à lui-même au futur. Il ne savait même pas s'il serait encore là demain...

Il avait appelé Oikawa un peu plus que d'habitude dernièrement.

Akaashi soupira. Le collège qu'il allait visiter n'était pas vraiment celui dans lequel il voulait aller, si tenté qu'il voulait aller quelque part. Il venait ici pour avoir des mots à répondre quand on lui demanderait s'il avait commencé à réfléchir à un projet. C'était loin de chez lui, et ça ne le dérangeait pas de quitter sa maison le temps d'une journée. Les week-ends n'étaient pas quelque chose qu'il appréciait. Il y avait trop de temps libre à remplir et il n'était pas contre le passer dans les métros qui parsemaient son temps de trajet.

Fukurodani, il n'avait entendu personne de son collège en parler, trouvant les portes ouvertes sur Instagram. Il avait réfléchi à ce que ça impliquait, avait vérifié son emploi du temps et avait pris ses billets qui traînaient à présent dans sa poche. Ce n'était rien, juste une journée de plus à passer.

La visite se déroulait sans encombre, il était légèrement impressionné par la taille des bâtiments, il était persuadé qu'il ne retrouverait jamais la sortie. Son groupe s'approchait du stade du lycée, il avait l'air immense vu de l'extérieur.

Ils arrivaient en plein milieu d'un entraînement de volley. L'équipe du lycée emplissait les lieux et le bruit des balles et des cris résonnaient à l'intérieur du gymnase. Akaashi s'aperçut que le matériel semblait neuf.