Le lendemain, je me réveille à cause de mon réveil. 8h20. Putain, qu'est-ce que je ferais pas pour ce con de Vincent... Me lever plus tôt juste pour manigancer son mensonge, c'était clairement pas dans mes plans.
Je file prendre une douche rapide, me prépare à l'arrache, lisse mes cheveux pour faire un minimum bonne impression, et me maquille légèrement.
Et là, place au plan. J'ouvre la porte de Vinnie.
— Allez, réveille-toi, tes parents arrivent dans 25 minutes.
Il grogne et me lance un « on a encore du temps » à moitié endormi.
— Tu veux que je te rappelle qu'un couple est censé vivre dans la même chambre ?
— Ouais, ouais, je sais, mais ça fait qu-...
Il n'a même pas le temps de finir que je traîne mes deux valises dans sa chambre.
— J'espère que t'as encore de la place dans tes armoires, Hacker.
Sans attendre, je commence à ranger toutes mes affaires : dans ses placards, dans sa salle de bain. Shampoing, maquillage, serviette de douche...
LA TOTALE.
À peine ai-je fini de poser ma serviette que ça sonne à la porte.
Je me tourne vers Hera, qui miaule.
Vinnie sort de la chambre pour aller ouvrir.
Je reste dans la chambre, le cœur battant. C'était le moment ou jamais. J'entends Vinnie ouvrir la porte.
— Salut maman, salut papa ! Vous êtes en avance !
Je me redresse en vitesse, attrapant ma brosse pour donner l'impression que je terminais de me coiffer. Les pas lourds résonnent dans le couloir. Je prends une grande inspiration avant de sortir de la chambre, essayant d'afficher un sourire naturel.
— Oh, Maria, Nate ! Quel plaisir de vous voir !
Maria me scrute, son regard s'attardant sur ma chemise froissée, que je n'avais même pas eu le temps de repasser.
— Victoria, ma chérie, toujours aussi ravissante, dit-elle avec un sourire légèrement forcé. Alors, comment ça se passe, la vie à deux ?
— Oh, euh... tout va bien, vraiment super, on a trouvé notre rythme. Hein, Vinnie ?
Je le fixe, espérant qu'il saisisse la perche. Il se frotte l'arrière de la tête, encore à moitié dans les vapes.
— Ouais, ça roule. On s'est bien organisés... enfin, Victoria a tout géré, évidemment.
Nate observe la scène silencieusement, un sourire en coin, comme s'il flairait quelque chose de bizarre. Je laisse échapper un petit rire nerveux pour détendre l'atmosphère.
— Vous savez, on s'adapte vite ! Et puis, Vinnie n'est pas si mal en coloc.
— "Coloc" ? répète Maria, en fronçant les sourcils.
Je me mords la lèvre. Mince, c'est sorti tout seul.
— Enfin, je voulais dire... en tant que petit ami, bien sûr ! Il est génial, c'est ce que je voulais dire. On partage tout, c'est... euh... parfait !
La tension monte. Vinnie passe son bras autour de mes épaules d'un geste un peu trop brusque.
— Ouais, parfait ! On partage même nos brosses à dents, hein, chérie ?
Je lui lance un regard noir, mais je me tais. Maria et Nate échangent un regard perplexe.
— Bon, dit Nate d'un ton plus léger, et si on se faisait un café avant de poursuivre cet interrogatoire ?
— Excellente idée ! Je m'en charge, propose Vinnie avant de filer vers la cuisine.
Je me retrouve seule avec Maria et Nate. Je prends une grande respiration. Allez, tiens bon...
La nuit est tombée, et dans le salon, Maria et Nate sont installés confortablement sur le canapé, discutant paisiblement. Depuis leur position, ils peuvent entendre les bruits des casseroles et des ustensiles qui s'entrechoquent dans la cuisine, où Vinnie et moi préparons le dîner. Cependant, ils ne peuvent pas percevoir nos murmures tendus.
Je hache les légumes avec une énergie un peu trop agressive tandis que Vinnie surveille la sauce sur la cuisinière à côté de moi.
— T'aurais vraiment pu t'abstenir avec cette histoire de brosse à dents, chuchoté-je en serrant les dents.
— Détends-toi, personne n'a pris ça au sérieux, Victoria. Ils ont trouvé ça drôle, me répond-il avec un sourire narquois.
— Non, c'est toi qui as trouvé ça drôle, je corrige en chuchotant. Tes parents nous scrutent comme des détectives. Je tente de maintenir l'illusion ici.
Il me jette un regard amusé, mais je peux voir qu'il se retient de lancer une autre remarque sarcastique.
— D'accord, c'était peut-être pas le meilleur plan, murmure-t-il, mais tu sais quoi ? Tu stresses beaucoup trop. Ils sont juste contents de nous voir ensemble.
Je pose le couteau, frustrée, et me tourne vers lui.
— On n'est pas ensemble, Vinnie, c'est bien là tout le problème. On fait semblant, je te le rappelle.
Il repose la cuillère avec laquelle il mélangeait la sauce et me regarde intensément, son expression changeant légèrement.
— Pas la peine de me le rappeler, je le sais très bien, chuchote-t-il d'un ton presque glacial. Mais si tu continues à te comporter comme ça, ils vont finir par comprendre que c'est du pipeau.
— Et si ça arrive, ce sera à cause de toi, dis-je, chuchotant plus fort. Tu passes ton temps à me rendre folle.
— Moi ? C'est toi qui me rends dingue avec ton côté miss parfaite, réplique-t-il, se rapprochant un peu plus de moi.
Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, nos voix basses mais pleines de tension. C'est toujours comme ça entre nous, un mélange d'irritation et de... quelque chose que je n'arrive pas à définir. Et ça m'énerve toujours de ne pas pouvoir le contrôler.
— Pourquoi on fait ça déjà ? murmuré-je, essayant de calmer la tempête dans ma tête.
— Parce que tu m'as promis de m'aider, et tu tiens toujours parole, dit-il doucement, son ton soudain plus sérieux. Et aussi parce que, quoi que tu en dises, tu as besoin de moi pour que ça fonctionne aussi bien que ça fonctionne.
Je me redresse légèrement, essayant de reprendre le dessus. Je ne peux pas me laisser distraire par cette proximité.
— D'accord, peut-être que t'as raison, mais arrête de jouer les idiots. S'il te plaît, dis-je, presque en suppliant.
Vinnie esquisse un sourire, cette fois moins arrogant.
— Ok, promis, je vais arrêter, murmure-t-il, ses yeux ancrés dans les miens.
Je hoche la tête, soulagée mais aussi troublée par cette tension palpable qui persiste, même dans les moments les plus calmes. Puis, soudain, Maria crie depuis le salon.
— Vous en êtes où là-dedans ? On commence à avoir faim !
Je me recule rapidement et retourne à la préparation du repas.
— Ça arrive ! crie Vinnie.
Il me lance un dernier coup d'œil avant de goûter la sauce avec la cuillère.
— Parfait, murmure-t-il avec un petit sourire.
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Souls Collisions - Vinnie Hacker
RomansaPlongez dans une histoire poignante où une jeune femme quitte une relation toxique après un an et demi de manipulation. Elle s'installe dans un appartement idyllique en bord de mer à San Diego pour commencer une nouvelle vie. Lorsqu'elle rencontre V...