Chapitre 32 - Les pieds dans le plat !

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La table était remise pour que tout le monde prenne le dessert ensemble. Un magnifique gâteau au chocolat trônait au milieu, recouvert du fameux sucre glace.
Tout le monde s'installa. Et la grand-mère commença :

— Anna...François...ça va ? Pas trop secoués par tous ces événements ? Quand même ça a dû être stressant ! Toi François tu étais enfermé et enchaîné au sous-sol ? Et toi Anna tu as été te battre contre un homme dangereux au péril de ta vie !? Roohh ! Et puis y a eu cet incendie qui aurait pu vous tuer tous les deux ! Ahlala ! Mon dieu c'est affreux ! Vous auriez pu y rester ! Carbonisés dans l'incendie ! Tout brûlés de partout ! Oh non ! Je n'ose même pas y penser ! Rien que d'en parler ça m'arrache le cœur !

—  Mais ça va Mamou, répondit François, placide. On va bien. On s'en est sortis.

— Dieu est grand ! dit la grand-mère très pieuse.

— Oui Mamou ! Merci mon Dieu ! Mais merci à toi surtout Mamou pour ce gâteau ! C'est très gentil ! C'est mon préféré !

— Oh je sais mon petit ! Mais c'est rien à faire tu sais ! Et ça me fait plaisir ! Alors t'as retrouvé tes affaires !? C'était pas trop douloureux encore de revoir tout ça ? De relire tes petits poèmes de quand tu étais jeune et que allais pas bien ? Tu as dû revivre tous tes petits malheurs ? Mon pauvre ! Mais je crois que ça te faisait du bien d'écrire. Ça te soulageait je pense...

Et elle regarda Anna en s'adressant à elle.

— Parce qu'il a souffert mon François ! Oh oui le pauvre ! Ses parents ils buvaient ! Ils buvaient ! Mon dieu ! Des grands alcooliques ! ...

Et elle coupait le gâteau en même temps.

— ...Ma pauvre Anna si tu savais. Ils étaient tellement méchants. Destructeurs même ! Ah ! Mon pauvre Fran-Fran ! T'en as enduré des malheurs ! ...

Pendant quelle parlait elle servait les parts du bon gâteau à chacun avec une infinie précaution.

— ...Tiens mon petit ! Je t'en ai découpé une grosse part ! Comme quand on te gardait quand t'étais enfant !

Et elle lui servit un énorme morceau qui prenait toute son assiette et qui dégoulinait de chocolat et de gros grains de sucre.

— Ma petite Anna, tu sais qu'il en a bavé ton petit chéri. Il pleurait beaucoup quand il était petit tu sais.

— Mamou, c'est gênant là ! fit François

— Mais non Fran-Fran ! Faut pas avoir honte ! C'était pas ta faute ! T'es pas responsable de tes parents ! Allez on arrête de parler des choses qui font du mal. On va le goûter ce petit gâteau ! Vous me direz si vous aimez. J'ai changé un peu la recette. J'ai pas mis le beurre ni la crème fraîche, ça faisait trop lourd. Et puis faut faire attention si y a trop de calories ! Sinon après le repas on ira faire des tours du pâté de maisons ! Hihi !

— Mamou tu dis toujours ça ! Mais tu le fais jamais, se moqua gentiment François.

Anna souriait. Mamou reprit la sérénade :

— Alors ce gâteau ? Bon vous me direz après. Et donc Anna...oui..je te disais...heu...qu'est-ce qu'on disait déjà ? Ah oui ! Ses parents ! François me l'a jamais avoué mais je crois qu'ils le battaient !

— Non Mamou ! S'il te plaît ! On parle pas de ça s'il te plaît ! C'est pas le moment ! cria François.

— Mais mon petit on te voit plus depuis longtemps ! On en profite pour parler non !? J'ai quand même bien le droit de parler dans ma maison et de dire ce que je veux non ?! Ahh !

— Mamou s'il te plaît....

— Bon écoute mon petit François, il faut arrêter de se voiler la face. Tu fais comme les autruches dans ce reportage, là, sur National Geographic, à la télé, elles croient se cacher en se mettant la tête dans la terre ! C'est ridicule ! Parce qu'on voit tout le reste de leur corps ! Qu'elles sont bêtes les autruches ! Oui donc mon Fran-Fran tu me fais penser un peu à ça !

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