Chapitre 36 - Chez Anna

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François était estomaqué !

— Bon sang c'est incroyable Anna ! Je ne t'ai pas du tout reconnue déguisée en avocate ! T'as complètement changé d'apparence, de vêtements, de lunettes, de cheveux, même ta voix n'était pas la même tout à l'heure ! Comment t'as fait ? Et comment tu sais tous ces trucs de lois ? Et ta carte d'avocate ? C'est dingue ! Tu m'as bluffé ! Et le flic aussi ! C'était drôlement culotté !

— Ouais je sais ! dit Anna en roulant des mécaniques comme un mec ! J'ai un certain talent pour jouer la comédie ! Tu sais j'ai fait du théâtre un moment ! J'avais adoré ça ! Alors dès que je peux me déguiser en infirmière ou en avocate, je fonce !! Et je suis pas mauvaise ! Et j'ai pas de culotte !

— Quoi ??? François avait les yeux qui brillent.

— Ben non ! C'est un string !

— O...k... ! on est sur la corde raide là ! N'empêche que t'es super douée Anna !

— Hi hi ! La corde raide ! Bien dit ! Et pour ma carte d'avocate, oui là j'ai fait fort ! C'est ma carte de librairie en fait ! Heureusement que je l'ai montrée super vite ! Là c'était risqué !

— Mais tu rigoles ! Tout était "risqué" ! T'es pas avocate ! C'est de l'usurpation d'identité ! Du faux et usage de faux !

— Mais non ! t'y connais rien ! Ils sont juste nuls ces flics ! Jamais tu laisse partir un suspect sans un document officiel du juge ! Et moi je leur fait du rentre dedans et ils ont marché à fond comme des débutants ! Ils méritent vraiment pas leurs plaques ces gars là ! Ah elle est belle la justice !

— Mais enfin Anna ils vont bien se rendre compte que t'étais pas avocate ! Et que tu les as bernés !

— Oui mais ce sera trop tard ! T'es libre maintenant ! Et j'ai même pas un petit bisou pour me remercier de tous les efforts que j'ai faits pour t'avoir sauvé !? Et deux fois même ! A l'hôpital quand t'étais tout cramé et que l'autre rageux il te poursuivait, qui poussait le fauteuil !? C'est Bibi ! Alors un bisou ! Vite ! Fit-elle en souriant de fierté. Et même deux !

François n'en revenait pas de la personnalité et du caractère d'Anna. Il était, si ce fut encore possible, 10 000 fois plus amoureux d'elle et lui fit une dizaine de baisers partout où il pouvait !

— Hola ! Doucement ! Faut pas qu'on traine ici ! On peut pas retourner chez toi. C'est grillé. On est des fugitifs maintenant. Alors faut raser les murs, marcher à l'ombre et pas se faire remarquer ! Faut se faire tout petit !

— Ben alors on va où ?

— On va chez moi !

— Ok mais t'habites où Anna ?

— On va marcher un peu ! suis moi !

Pendant que, tant bien que mal, il suivait Anna qui avait une foulée de joggeuse professionnelle, il lui posait mille questions :

— Mais.. et ton nom d'avocate ça t'es venue d'où ?

— Ben tu connais pas Manau ? "La tribu de Dana" !? Ben voilà ! Anna...Dana...hop ! La tribu de Dana ! Et elle marchait à vive allure en chantonnant : " dans la vallée...han han ...de Dana ...la la la la !"

François manquait de souffle pour pouvoir chanter en courant comme elle ! Plus il la suivait et plus il se disait qu'il la suivrait au bout du monde s'il le fallait, qu'il était prêt à donner sa vie pour elle, qu'il était prêt à tout, même au pire, et il ne pensait pas si bien dire : il avait déjà été enchaîné, affamé, assoiffé, brûlé: intoxiqué, enfumé, inconscient, hospitalisé, interrogé, poursuivi et arrêté, menacé, et maintenant... libéré !

MONTEZ ! [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant