OmegAlpha (La meute vagabonde T2) - Complete

Où est Galen?

Galen somnolait, la tête appuyée contre le mur du fond du camion. La douleur dans ses poignets était lancinante et constante. Les chaînes autour de son cou, même si elles étaient fines, commençaient à tirer sur les muscles de sa nuque. L'enfant dans son ventre s'agitait de plus en plus. Cela faisait des heures qu'ils roulaient, il sentait la Lune à moitié pleine au-dessus du camion. La conversation avec les autres détenus s'était amoindrie pour se tarirent il y avait plusieurs heures déjà. Là, il ne restait que la fatigue, le stress et la douleur. Galen soupira. Son ventre lui faisait mal. Il posa ses mains sur lui et le caressa tout en fredonnant doucement. C'était une musique sans queue ni tête. Un à un, les hommes se tournèrent vers lui pour l'observer. Doug soupira.

— J'aurais aimé avoir des gosses, moi aussi.

Franck ricana.

— Tu n'as même pas de copine alors une femme qui voudrait des gosses avec toi.

Doug grimaça.

— Trou du cul !

Sanchez qui n'avait rien dit depuis le début regarda Galen et fit un geste de la main.

— Canta, otra vez ! aùn !

Galen regarda les autres. Peter lui traduisit.

— Il veut que tu chantes encore. Sanchez est mal en point. Il réagit très mal aux injections.

Galen en eut le cœur serré. Une vague émotionnelle le submergea et il crut qu'il allait pleurer. Il ferma les yeux, cherchant Shh au fond de lui. Son Loup était là, enroulé autour du bébé.... Galen ouvrit grand les yeux. Quelque chose n'allait pas avec l'attitude de Shh. Le stress de Galen monta en flèche. Il fallait qu'il arrive à parler à Shh sans qu'il n'y ait personne autour. Gaston plissa les yeux.

— Tu te sens bien ?

— Je... oui ça va aller.

— Canta, otra vez ! aùn !

Galen hocha la tête et se mit à fredonner. Il réfléchissait. Pourquoi Shh ne lui avait rien dit ? Comment était-ce possible ? Que se passait-il ? Il aurait aimé que la Bête soit là pour qu'il lui explique. Il fallait qu'il trouve le moyen de s'échapper. Il n'était pas un agneau qu'on mène à l'abattoir. Il devait y avoir une solution. Le camion ralentit et s'arrêta. Les hommes étaient sur leur gardes. Il y eu des bruits de caisses qu'on bouge et une lampe électrique les aveugla.

— 10 mn de pause. Pas une de plus. Vous pissez, vous mangez, vous remontez.

Le camion s'était arrêté sur un terre-plein près de la route, caché par trois arbres. Il n'y avait rien à part des champs sur une plaine d'un côté, et la route de l'autre. S'ils décidaient de s'échapper, il n'y avait aucun endroit pour se cacher et de simples toilettes de chantier pour faire ses besoins. Sans autre choix, les hommes se relayèrent pour se soulager. Les premiers pas, pour Galen, furent difficiles. Son ventre était tendu au maximum et il serrait les dents pour ne pas gémir. Il se força à marcher, soulageant son dos comme il pouvait. Son ventre tendait le tissu du bleu de travail qu'il portait. Il compta rapidement. Il en était à un peu plus de trois mois de grossesses... encore quatre semaines, cinq tout au plus et son bébé serait né. Il se fit le serment que le bébé naîtrait en présence de Morgan. Il envia à sa sœur sa grâce et sa beauté alors qu'elle-même en portait trois. Il soupira, la tête rejetée en arrière à regarder le ciel qui pâlissait à l'est. L'air était plus froid qu'à Las Vegas. Il ne savait pas exactement où ils étaient mais le camion avait déjà roulé au moins une dizaine d'heures, peut-être plus ? En tout cas, la pause était plus que nécessaire. Comme avant de partir, ils reçurent un sachet avec un sandwich et de l'eau. Galen se demanda s'il était nécessaire de laisser un indice au milieu de nulle part. Il regarda autour de lui en soupirant. Rien, il n'y avait rien qui pouvait indiquer à Morgan qu'il se trouvait sur la bonne route. Galen frotta son torse, cherchant à sentir son lien avec son Mate pour se rassurer un peu. Thomas le regarda faire.