OmegAlpha (La meute vagabonde T2) - Complete

le disparition

Au piranha les danseurs avaient fini leur show et leur slip débordait de billets ainsi que les deux boîtes à don tenues par les marraines. Scarlett avait mené le show comme si demain n'existait pas. Elle flirtait avec le public, les insultait avec amour, jouait avec eux. Le tout était magnifiquement décadent et sensuel. Galen avait suivi le show avec émerveillement. Autant Lena avait été fascinée par les danseuse du cabaret, autant lui était plus attiré par le travestissement. Scarlett était comme un Loup à la fois l'un et l'autre. Comme un Loup, Scarlett était invincible avec son maquillage, sa perruque et sa robe à paillettes. Il comprenait profondément pourquoi un Loup avait pu succomber à son charme. C'était loin d'être son monde mais étonnement, Galen se sentait en résonance avec l'endroit. C'était l'endroit où il pouvait être qui il voulait, lui seul se mettait ses propres limites. Cette réalisation le percuta tellement fort qu'il faillit tomber de son tabouret. Depuis tout petit, tout le monde lui avait dit qui être, quoi faire, comment le faire ou ne pas le faire...seule Lena le voyait comme une personne fabuleuse... Lena, et Morgan qui le regardait comme s'il était la chose la plus précieuse de l'univers. Il s'excusa pour aller aux toilettes. Il avait besoin d'un peu de temps. Pourtant lorsqu'il arriva dans la pièce, il fit demi-tour. Au moins trois cabines étaient occupées et les bruits qui en sortaient étaient équivoques. Il tourna les talons. La salle était bondée, plus qu'à leur arrivée deux heures plus tôt, l'air était saturé d'odeurs de corps, la musique et la lumière le blessait et le bébé dans son ventre lui donnait des coups. Il caressa ce dernier pour tenter de le calmer mais cela semblait l'exciter encore plus. Galen avait besoin d'air. Il regarda tout autour de lui pour trouver un moyen de quitter les lieux, de se poser quelques instants au calme. Un homme apparut devant lui, pendant une fraction de seconde, il crut que c'était Morgan avant que l'illusion ne disparaisse. L'homme était jeune, à peu près le même âge que lui, un sourire avenant et un regard clair. Galen se demanda pourquoi il lui avait fait penser à son Mate. L'homme sourit doucement.

— Salut.

— Salut.

L'homme se frotta avec gêne l'arrière du crâne. La timidité lui allait bien avec son jean bien propre et sa chemise fermée jusqu'au cou.

— Heu... je t'ai vu tout à l'heure sur scène... et je...

Galen sourit difficilement. L'homme continua comme s'il avait pris sa décision. Les mots sortirent rapidement.

— Laisse-moi t'offrir un verre, s'il te plait. Viens sur le patio, c'est beaucoup plus calme.

L'homme sourit toujours gentiment. Galen accepta plus pour avoir un moment plus tranquille que pour la compagnie. L'air de la nuit le saisit. Il faisait presque froid comparé à la température à l'intérieur et surtout celle de la journée. L'homme rit doucement alors qu'il déposait galamment sa veste sur les épaules de Galen.

— Les touristes sont toujours surpris par les températures la nuit. Mais nous sommes à côté du désert. Je m'appelle Dylan. Qu'est-ce que tu bois ?

— Un verre d'eau serait parfait.

— Pas d'alcool ?

Galen secoua la tête.

— Non.

— C'est rare ! Je vais essayer de te trouver ça. Surtout ne disparaît pas.

Une fois Dylan parti, Galen inspira profondément plusieurs fois. L'air frais et la stimulation moindre de ses oreilles, ses yeux et son nez le soulageaient. Il caressa doucement son ventre. Le tissu de sa chemise lâche cachait la rondeur, mais à peine. Il serait bientôt impossible pour lui de le cacher. Galen ne savait pas si c'était bien ou non. Son dos le faisait souffrir. La lune se refléta sur la table en verre, lui renvoyant son reflet. Galen sourit.