OmegAlpha (La meute vagabonde T2) - Complete

Affrontement

Lena suivi des deux Omégas avançaient rapidement dans le boyau de la mine. Rapides, discrètes, elles se fondaient parfaitement dans le décor clair-obscur. Elles n'eurent pas à aller bien loin avant que l'odeur de l'argent et des plantes leur parviennent. Elles stoppèrent leur progression. Cela se trouvait derrière une porte récemment ajoutée. Elle semblait solide. Le bruit d'un générateur faisait presque frémir le sol et une légère lumière bleue émanait de celle-ci. Personne ne la gardait, il n'y avait aucune sécurité... Cela intrigua les trois femmes mais elles comprirent que seuls les humains l'approchaient... et plus exactement cinq tout au plus. Aucun Loup.

— Ils n'ont pas lésiné sur les moyens !

En effet, Emma avait remarqué que la porte était protégée par une fine couche d'argent. Andrea soupira.

— S'ils ont tant d'argent à dépenser en conneries, ils devraient me le donner.

Ayant prévu la possibilité d'être en contact avec de l'argent, les femmes portaient des gants en cuir. La porte n'était étonnement pas verrouillée. Elles se glissèrent dans la salle. C'était bien plus grand que ce à quoi elles s'attendaient, si tant est qu'elles s'attendaient à quelque chose en particulier. Il y avait des caisses de terre alignées sur plusieurs mètres et sur plusieurs lignes. Au moins une centaine de caisses. La chaleur était lourde et humide et les lampes UV grésillaient au-dessus des plans à divers stade de développement. Elles eurent un mouvement de recul devant l'odeur toxique pour les Loups. Il n'y avait pas que de la Morelle Noire ou de l'Aconit, il y avait également de la digitale, du muguet, des colchiques ainsi que de la valériane, de la camomille et également quelques plants de cannabis. Elles se couvrirent le visage avec leur col roulé.

— Un vrai laboratoire de chimiste, ma parole !

Andréa examinait les plantes. Plus loin Emma et Lou s'approchèrent d'une table avec plusieurs alambiques et d'autres machines plus complexes. Emma plissa le nez.

— Vu l'installation, ce n'est pas quelque chose qu'ils ont commencé il y a un mois. C'est bien plus vieux que ça !

Lou ouvrit la porte d'un haut réfrigérateur. Dedans s'alignaient des centaines et fioles remplies d'un liquide laiteux de couleurs vert pâle d'un côté, et d'autres remplis d'une liquide translucide de l'autre. En dessous un autre liquide plutôt brun conditionné dans des bouteilles en verre. Lou gronda.

— Vin de la Lune.

Emma regarda la Louve qui avait pris la place de Lena.

— Vin de la Lune ? Le suppresseur d'Abraham ?

— Oui.

Andrea les rejoignit.

— Il ne reste plus qu'à tout casser. Mon moment préféré !

Emma soupira faussement ennuyée.

— Ce n'est pas Omega que tu aurais dû être mais...chut ! planquez-vous !

Elles eurent juste le temps de se jeter à terre entre les bacs et ramper dans l'un des coins les plus éloignés avant que la porte ne s'ouvre. Conner entra. Son visage était froid et sa bouche déformée par la colère et le dégoût. Elles observèrent. Avec des gestes nerveux, il ouvrit le réfrigérateur et en sortit un pistolet à injection avec une réserve qu'il accrocha à sa ceinture. Il parlait à lui-même entre ses dents. Les mots étaient souvent indistincts mais les Louves en comprirent la teneur « tout faire soi-même » « ne pouvoir compte sur personne » « meilleure solution » « ils allaient le payer » ...Lou pris sa forme de Louve et, collée au sol, s'avança vers l'homme. Elle grondait mais de façon silencieuse. Seule Emma et Andrea l'entendaient. Elles n'avaient pas eu le temps de l'imiter que Lou sauta sur l'homme. Sur ses pattes arrière elle le dépassait. L'homme hurla alors que la mâchoire puissante de la Louve se referma sur son épaule. Le sang de Conner gicla et l'os de l'omoplate céda sous la pression. Andrea et Emma se levèrent et s'approchèrent alors que Lena labourait le torse de l'homme de ses pattes. L'homme hurla mais il pressa le canon du pistolet injecteur sur le cou de Lena et appuya. La Louve, surprise, le lâcha et se recroquevilla au sol. Conner était en sang et haletait. Alors que Lena était à terre, il lui asséna un violent coup de pied dans le ventre. La Louve eut un soubresaut et fut prise de convulsion. De la bave coulait de sa gueule. Emma s'agenouilla près de Lena tandis qu'Andrea se positionnait devant pour les défendre. L'homme eut un rictus cruel. Avant qu'Andréa puisse lui sauter dessus, il porta un sifflet ultrasonique à ses lèvres et siffla. Le son silencieux vrilla les oreilles des Louves, les paralysant un instant. Il en profita pour quitter la pièce avec un rire mauvais. Il verrouilla la porte. Andrea se tourna vers Emma.