Itomaé courait à travers la forêt de Bollha. Elle était épuisée, mais ne s’arrêtait pas. Il fallait qu’elle atteigne Laïana le lendemain au maximum. Elle ne voulait plus vivre dans cet endroit, où vivaient les dryades. Elle voulait découvrir Estamire !
Estamire était l’endroit où vivaient les elfes, les nymphes et les dryades. Celles-ci habitaient principalement dans la forêt de Bollha. Les elfes étaient les plus nombreux.
Deux d’entre eux possédaient des pouvoirs. Ils étaient appelés les Grands Mages. Une femme et un homme, Teluul. Celui-ci était réputé pour ses actions bénéfiques à la vie des trois espèces qui coexistaient. Quant à la femme, cela faisait plus de trente ans que l’on ne l’avait pas vu. Elle avait disparu peu après le début de sa vingtième année de vie.
L’adolescente jeta un coup d’œil derrière elle. La jeune renarde qui la suivait peinait à la rattraper. La jeune fille, prise de pitié, ralentit puis s'arrêta.
« Oh, Ernim, dit Itomaé. Je suis tellement désolée ! Mais, tu sais, il faut que l’on arrive le plus tôt possible. »
Elle replaça une mèche châtain derrière son oreille. Elle portait un large bandeau vert pomme, souvenir de son père. Ses deux géniteurs étaient décédés alors qu’elle avait seulement trois ans. Sa tante Daléane et son oncle Falend l’avaient recueillie et élevée. Eux-mêmes étaient des dryades, tout comme la mère d’Itomaé. Les dryades étaient des êtres qui vivaient en parfaite harmonie avec la nature et habitaient dans les arbres. Ils se nourrissaient uniquement d’herbes et de fruits. Ils avaient un signe distinctif : leurs yeux étaient entièrement vert émeraude. Et aussi, contrairement aux elfes, leurs oreilles n’étaient pas pointues. Elle reprit :
« J’ai tellement hâte d’arriver à Laïana ! Je me demande ce que Daléane et Falend font là maintenant. Ils doivent être affolés de ne pas me voir au village ! Sans parler de mes cousins ! Et Enolel… Je m’en veux de l’avoir laissée. »
Ses cousins, deux garçons âgés de respectivement treize et quinze ans étaient très gentils et s’occupaient particulièrement bien de leur cousine.
L’adolescente prit sa renarde dans ses bras et continua de marcher. Elle commençait à avoir soif. De plus, la nuit commençait à tomber. Elle regarda aux alentours et vit un saule pleureur qui conviendrait parfaitement pour dormir. Elle y grimpa et se coucha sur une branche horizontale. Elle s’endormit aussitôt, Ernim à ses côtés.
La jeune demi-dryade s’éveilla à l’aube. Elle cligna des yeux et réveilla sa renarde. Celle-ci grogna lorsque sa maitresse lui caressa la tête. Elle s’étira et descendit de l’arbre. Son amie la suivit prudemment. Elles reprirent leur voyage tout en cherchant des baies et une source d’eau. Le ventre d’Itomaé grondait. Elle n’avait pas mangé ni bu pendant plus d’un jour ! Ernim et sa maitresse marchèrent pendant plus de deux heures avant de trouver un petit ruisseau dans une clairière. L’endroit était magnifique ! De petites fleurs multicolores jonchaient la source d’eau claire. Sur les bords de la clairière se trouvaient plusieurs buissons de myrtilles.
La jeune renarde plongea la tête dans l’eau et son amie ne tarda pas à faire de même. Après avoir bu, elles s’empressèrent d’aller chercher les baies. Avant de reprendre leur route, elles décidèrent de rester quelques minutes pour profiter de la beauté de l’endroit.
Itomaé et sa renarde étaient reparties depuis bien longtemps lorsque midi arriva. La jeune fille, pressée d’arriver, courait de plus en plus vite. Soudain, elle s’arrêta, haletante.
« Je …hhh…pense…qu’on…hhh…est…bien…tôt…ar…hhh…rivés ! » s’exclama-t-elle avec un sourire.
Et elle avait raison. Les arbres se faisaient moins nombreux et on apercevait une grande lumière cent mètres plus loin. L’adolescente continua en marchant. Arrivée à la lisière de la forêt, elle se protégea précipitamment les yeux. Elle n’avait pas vu le soleil depuis le jour fatidique où ses parents étaient morts. Dans le ciel se trouvaient de grands tubes transparents. L’adolescente avança prudemment, Ernim sur les talons. Celle-ci remuait vivement la queue. Itomaé regarda autour d’elle, pour voir si il y avait quelqu’un. Elle était au beau milieu d’une prairie verdoyante. De petites fleurs se trouvaient sur le sol, et on voyait des maisons au loin. La jeune fille était étonnée. Elle ne s’imaginait pas du tout Laïana ainsi. IL y aurait dû y avoir des plages et des ports, pas une grande plaine ! "Laïana" signifiait "vague" ou "orage" en langue ancienne.
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Les Élus de Florusine [T1 - Séparations]
FantasíaFlorusine. Monde des elfes, des dryades et des nymphes. Chacun ignore encore tout de ses compagnons, Chacun avait d'autres idées et projets. Mais les quatre seront rassemblés, Ils avanceront à l'unisson. Des pouvoirs mystérieux, Une entité inconnue...