Chapitre 17 - Approches

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Sur ces mots, la Mage planta là les quatre adolescents, interloqués. Talaoh, qui avait bien compris qu'il ne pourrait soutirer plus d'informations, lâcha :

« Il faut que j'aille m'entraîner avec l'eau. »

Ses amis hochèrent la tête.

Lynia, bien qu'aussi curieuse que son amie, n'insista pas plus et revint sur la plage illuminée par le soleil de la fin d'après-midi pour combattre des ennemis imaginaires, sans utiliser ses pouvoirs. Agile, elle sauta, se retourna en l'air et atterrit lourdement sur une côte vertébrale invisible. Elle roula au sol et se releva avec une rapidité extrême. Elle se baissa pour esquiver un coup de poing irréel et pivota sur elle-même, toujours au ras du sol, dans le but de désarçonner son adversaire. L'adolescente envoya un uppercut en l'air, effectua un salto arrière puis se remit aussitôt en garde. Elle enchaîna coup de pied sur coup de pied, en bondissant de tous les côtés, roulant au sol, frappant des têtes inexistantes.

De loin, les deux autres Élus suivaient la scène, époustouflés par le talent de l'elfe. Elle est vraiment douée, se dit la demi-dryade toujours frustrée des réponses évasives de leur mentor. Avec son élément et des dagues en plus, elle serait quasiment invincible. Le blondinet, assis à côté d'elle, se faisait les mêmes réflexions. La jeune fille demanda d'une voix douce :

« Que sais-tu, Nolem ?

— Pardon ?

— Tu en sais plus que nous, ça se voit. Je ne parle pas forcément de Terreur. Dans le sens général, qu'est-ce que tu nous caches ?

L'adolescent resta perplexe. Où voulait-elle en venir ?

— À quel sujet ?

— Je ne sais pas exactement. Deltace et Teluul, par exemple. Nous ne les connaissons presque pas, mais toi, tu en sais plus que nous. Je voudrais savoir quoi.

Il pencha la tête sur le côté.

— Ne fais pas l'innocent. Toutes les dryades ont un pouvoir de déduction particulièrement fort, et nous remarquons plus facilement quand les gens nous mentent. Même si j'ai hérité peu de mon clan, cette capacité, comme cela l'était chez ma mère, de ce que l'on m'a dit, est chez moi très développée.

— Je ne vois pas ce que je pourrais savoir mais que vous ignorez.

— Il n'y a pas quelque chose qu'ils t'auraient appris mais pas à nous ?

— Je ne crois pas. Attends... Il ouvrit la bouche, puis se ravisa.

— Quoi ? interrogea-t-elle pleine d'espoir.

— Non, murmura-t-il plus pour lui-même que pour elle. Je n'en suis pas sûr...

Itomaé attendit.

— Bon, se décida-t-il.

Elle le toisa, avide de savoir.

— Deltace est mourante, lui apprit-il en baissant d'un ton.

— Vraiment ? hurla-t-elle abasourdie.

— Moins fort, s'il te plait, lui intima-t-il. Oui, enfin si je ne me trompe pas.

— Comment l'as-tu su ?

— Je n'en suis pas sûr, je t'ai dit. Je l'ai deviné. Quand j'ai été exilé, j'ai vécu à Méonos, et dans un village, j'ai rencontré une fille, Annea. Elle m'a expliqué beaucoup de choses sur les trois espèces qui peuplent Florusine.

— Deltace, mourante, chuchota-t-elle. Comment est-ce possible ? Même pour moi qui ne la connais depuis peu, j'ai pu observer une part de sa puissance. Elle est si forte !

Les Élus de Florusine [T1 - Séparations]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant