Les Élus de Florusine [T1 - Séparations]

Prologue

Teluul poussa un cri. Devant lui, le paysage n'était que poussière et cendres. Rien n'avait survécu. Les plantes, les animaux, et tous les elfes de Florusine étaient à présent morts. Il hurla de plus en plus fort. Le cadavre de sa sœur se trouvait devant lui. Il ferma les yeux pour échapper à cette vision d'horreur.

Quand il les rouvrit, le paysage avait légèrement changé. Des cendres tapissaient encore le sol, mais quelques êtres avaient survécu. Teluul balaya les environs d'un regard. Une bête énorme se tenait face à lui. L'homme leva les yeux. Le monstre faisait entre six et huit mètres de haut. Il était fait des quatre éléments. Son corps, une masse sombre et boueuse, flottait au-dessus du sol. Sa tête était constituée d'une énorme boule de feu dont les flammes ne cessaient de grandir à cause du vent. Il était effrayant et impressionnant à la fois. Il semblait exulter.

La vision de Teluul se troubla. Le paysage avait changé. Cette fois, pas de cendres au sol. La prairie était verdoyante. Le monstre était toujours là, mais il n'avait pas l'air heureux. Bien au contraire, son visage de feu était empreint de douleur et de hargne.

Quatre adolescents se battaient contre lui. Une jeune dryade aux cheveux châtains se concentrait. Un garçon aux cheveux noirs bouclés et au teint hâlé regardait le monstre de ses yeux bleu azur scintillants. Une fillette à la chevelure brune et rousse flamboyante et aux yeux marron chocolat se préparait au combat, tout en regardant les trois autres enfants. Un adolescent blond aux yeux gris-vert évaluait le terrain, tout en surveillant ses coéquipiers. Il cria quelque chose que Teluul ne parvint pas à entendre, et les quatre adolescents se mirent à courir vers le monstre pour l'encercler. Tous semblaient déterminés.

Teluul cligna des yeux et se retrouva dans le noir complet. Une voix grave annonça alors :

« Rassemble les Élus, Teluul. Rassemble-les ou ton monde sera condamné. »

D'autres voix reprirent cette phrase, encore et encore.

Soudain, l'homme se réveilla. Il faut que je prévienne Deltace, et très vite apparemment, se dit-il d'un air sombre.