Les Élus de Florusine [T1 - Séparations]

Chapitre 9 - Questions

Talaoh était troublé la question de l’Élu de l’air. Pourquoi lui posait-il cette question parmi toutes les autres ? Il répondit donc la vérité :

« Je l’ai cru immédiatement.

Nolem hocha simplement la tête.

— Je veux poser une question à Lynia, reprit l’Élu de l’eau. Qui sont les trois personnes qui ont vu Itomaé quand vous étiez chez toi ?

— Mes deux petites sœurs, Ellia et Erann. La troisième personne, c’est moi. C’est donc à mon tour ! Je voudrais poser une question à Nolem ! As-tu des frères et sœurs ?

— Non. Je suis fils unique. Les autres n’ont pas survécu.

— Les autres ?                                             

— Pourquoi à chaque fois que vous me posez une question, après vous en posez une autre ?

— Tes réponses nous donnent tellement envie d’avoir une autre information ! expliqua l’Élue du feu.

— Bon, je vais vous le dire, céda-t-il. Les autres étaient mort-nés ou n’ont pas survécu après. Ils n’avaient pas assez de force. Après, ma mère a décidé de cesser d’essayer.

— C’est triste, commenta la jeune elfe.

— Oui, mais je n’y pense pas, et je ne les ai pas connus pour la plupart. Nous avons fait notre deuil. À moi, donc ! Itomaé, est-ce déjà arrivé que deux dryades aient la même plante ?

— Non, et c’est impossible. Nous sommes peu et vu le nombre de plantes qui existent, ce n’est pas possible. Notre plante, c’est la forêt qui nous la donne. Nous l’aidons à vivre, et elle nous abrite et nous donne la possibilité de contrôler une de ses plantes. Lynia ! Depuis quand peux-tu produire du feu ?

— Elle peut produire du feu ? s’écrièrent les garçons.

— Moins fort ! s’exclama la demi-dryade. Oui, elle le peut. Elle y a fait allusion quand j’étais avec elle et ses sœurs.

— Je peux en faire depuis que mes sœurs sont nées, c’est-à-dire depuis que j’ai cinq ans environ, leur révéla-t-elle.

— Mais alors, cela fait vraiment longtemps !

— Oui. Avant, je pensais que c’était une malédiction. À présent, je sais que c’est un don. Mes parents ne savaient pas quoi faire. Ils m’ont même envoyée pendant un an sur les Iles Glacées, histoire de "me refroidir".

— Mais, personne n’y vit ! fit remarquer Nolem.

— C’est vrai. Mais quand j’y étais, un précepteur était venu avec moi et nous étions dans un igloo. Je suis tombée souvent malade cette année-là mais mon feu était toujours en moi. Nous n’avons rien pu faire pour l’enlever. À mon tour ! Talaoh, parles-nous un peu de ta sœur, Hyanna. Je sais, ce n’est pas exactement une question, mais je souhaite en savoir plus sur elle.

— Je l’adore, répondit le garçon aux cheveux de jais. Je trouve qu’elle te ressemble, dans le caractère. Elle a onze ans, des cheveux bruns foncé, la même peau que la mienne et les yeux à peine plus clairs que moi. C’est la seule personne à qui j’ai révélé notre secret.

— Tu lui as dit ? répéta l’Élu de l’air, choqué. Mais, je pensais que personne ne devait le savoir!

— Teluul ne le sait pas. Je veux poser une question à Nolem. Est-ce que tu as déjà utilisé ton pouvoir ?

— Non.

— Alors seules les filles l’ont déjà utilisé.

— Non, pas vraiment. Je n’ai utilisé que des fougères, ma plante, ce qui est normal pour une dryade, fit remarquer l’Élue de la terre. Lynia est la seule à l’avoir vraiment utilisé, mais elle ne le contrôle pas. Pour cette raison, elle est probablement celle de nous quatre qui va avoir le plus de mal. Étant donné qu’elle a "l’habitude" de l’utiliser sans y prendre attention, elle ne saura pas faire aller ses flammes comme elle le veut et aura des difficultés à s’habituer à cela.