Les Élus de Florusine [T1 - Séparations]

Chapitre 3 - Lynia

Lynia bailla. L'après-midi venait tout juste de commencer, mais elle était déjà exténuée. Assise dans sa chambre, elle attachait ses longs cheveux bruns et roux. La pièce était assez vaste. Le lit à baldaquin trônait au centre. Une imposante armoire en chêne noir se trouvait à droite de la grande fenêtre qui était face au lit.

Ses deux jeunes sœurs de six ans, Ellia et Erann, firent tout à coup irruption dans sa chambre. Elles étaient mignonnes toutes les deux avec leurs cheveux blonds tels les blés et leurs yeux noisette, les mêmes que leur ainée.

« Lynia, Lynia, Lynia, Lynia, Lyniaaaaaaa ! hurla Erann.

— Tu joues avec nous ? demanda Ellia, en criant elle aussi.

— C'est bon, je ne suis pas sourde !

— Oui, mais, est-ce que tu veux jouer avec nous ?

— Pff... À quoi ?

— Ah oui, c'est vrai ça, remarqua Ellia. On va jouer à quoi ?

— Bah moi je sais pas. J'ai juste dit qu'on allait jouer avec Lynia, répondit sa jumelle.

— Bon, on sait pas trop. Mais sinon on peut jouer à cache-cache !

— Non, désolée, les filles. Je suis trop fatiguée pour jouer à ça.

— Oh, j'ai une idée ! s'écria Erann. On a qu'à jouer à la Princesse du Bois qui dort, comme ça Lynia peut se reposer !

— D'accord, céda celle-ci. Mais on dit la Belle au Bois Dormant.

— C'est pareil.

Lynia s'allongea sur son lit à baldaquin vert pomme et tira les rideaux.

— Comme ça, on peut dire que ce sont les plantes qui ont envahi le château, précisa-t-elle.

Les fillettes s'éloignèrent commencèrent à murmurer :

— Oh, la belle princesse est endormie ! Comment allons-nous donc la réveiller ?

— Bah, je sais pas, moi.

— Hé, l'interrompit Ellia. Les princes ne disent pas ''bah''.

— Oui, mais ça, on s'en fiche.

Erann reprit :

— Tout le royaume est endormi ! Comment allons-nous faire ?

— J'ai une idée ! Nous allons chanter à côté d'elle pour la réveiller.

— Tra la la, princesse endormie, réveilleuh-touaaa !

— Elle ne se réveille pas ! Il faut lui verser un seau d'eau glacée sur la tête !

Lynia se leva d'un bond.

— Non mais ça va pas la tête ! Ce n'est pas du tout ça l'histoire !

— Oui, mais on n'allait quand même pas t'embrasser !

— Vous auriez pu le faire pour de faux ! s'emporta l'adolescente.

— Peut-être, mais ça aurait été moins drôle ! rétorqua Ellia.

— J'aurai trop aimé voir ta tête ! renchérit sa jumelle.

— Laissez-moi s'il vous plait, j'ai besoin de calme.

— D'accord, marmonnèrent simultanément les deux petites. »

Le lendemain, Lynia se leva de bonne heure. Elle s'était endormie la veille peu après le départ de ses jeunes sœurs.

Elle sortit rapidement de sa chambre et commença à courir vers le jardin. Son père, Zeren, l'interpella :

« On ne court pas dans les couloirs du château !