Chapitre 1

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ELENNA

Alors que le grand mage lève sa baguette pour jeter un sort sur la jeune fille, une épée traverse son corps disgracieux et le grand mage pousse un cri terrifiant faisant résonner tous les murs du palais. L'épée se retire alors et un jet de sang s'échappe de la blessure profonde. Le grand mage tombe sur ses genoux en regardant la princesse droit dans les yeux. Il lui lance un regard rempli de haine et de menace, promettant de revenir pour se venger. Il s'évapore et derrière lui se tient le grand chevalier, l'épée ensanglantée entre les mains. Il jette l'épée et accourt vers la princesse lorsqu'il la voit devant lui, en larme, terrifié de ce qu'il s'est passé et ce qu'il aurait pu se passer si le courageux garçon ne s'était pas dressé pour la défendre. Il la sert dans ses bras pour calmer ses pleurs, et lorsqu'elle fut apaisé , il lui encadre le visage de ses grandes mains ayant combattu tant de monstres et l'embrasse.

Je ferme le livre en poussant un petit cri, les jambes battant en l'air. Je viens d'assister à l'une des plus belle histoire d'amour que j'ai pu lire. Une romance où le beau chevalier vient sauver la belle princesse, c'est ce qui me fait le plus rêver. Depuis petite, je ne rêve que d'être une princesse. J'ai bercé dedans pendant très longtemps. C'est un souvenir réconfortant pour moi.

Je dépose le livre sur ma table de chevet et me lève de mon lit pour m'installer près du rebord de la fenêtre. Les arbres ont déjà revêtit leur manteau d'hiver depuis deux mois déjà. Les passants se sont couvert aujourd'hui. Et je les regarde, passer devant ma maison, un par un, attendant que l'un deux s'arrête, et vienne à mon tour me sauver du grand méchant mage.

« -Elenna, descends s'il te plaît. J'ai besoin d'aide. »

Je sors de ma rêverie et descend de la banquette de ma fenêtre et coupe la musique qui sort de mon casque. J'enfile des chaussons et descend rejoindre mon père.

Assis à son bureau, il tape frénétiquement sur l'écran de sa tablette. Ses sourcils froncés montrent qu'il semble s'embêter avec son nouveau gadget. Mon père n'est pas quelqu'un de très technologique, il est un peu vieille école. Tout ce qui pourrait contenir de la « technologie avancée » dans cette maison est la plupart du temps utilisé que par moi. Mon père se contente d'utiliser ce qu'il connaît.

« -Elenna, aide-moi, s'il te plaît. Le document pour les planning ne veut pas s'ouvrir, je n'arrête pas d'avoir un message d'erreur. Rhaa, cette technologie de merde, ça marche jamais leur truc. Râle mon père alors qu'il continue d'appuyer sur son écran.

Je m'approche de lui et lui prend la tablette des mains avant qu'il ne casse l'écran à force d'y écraser son doigt.

-Papa, c'est normal que tu ne puisses pas le voir. Tu veux l'ouvrir avec une application de traitement de texte mais tu n'en a pas sur ta tablette. Ouvre le fichier en PDF. »

Je lui explique alors qu'il me regarde comme si j'avais parlé une autre langue.

J'ouvre le fichier comme il le faut et tombe sur le planning de son travail.

« -Oh, papa. Tu ne sera pas là pour mon anniversaire demain ?

-Désolé, chérie, j'ai un vol prévu demain en fin de matinée. J'ai oublié de te prévenir. Merci pour la tablette »

« Chérie »

C'est un surnom que je n'entends pas souvent sortir de la bouche de mon père. Il fait souvent ça lorsqu'il se retrouve dans une situation délicate comme celle-là. Une situation où je risque d'être déçu de lui.

Mon père est pilote de ligne. Il n'est pratiquement jamais à la maison. Et je me retrouve très souvent seule. Avec moi-même et mes pensées. Et je déteste ça.

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