Chapitre 9

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ELENNA

Dimanche 11 février, 14h27

« -Ça fait sept ans que je ne t'ai pas vu. Tu as disparu à dix-huit ans. Tu es parti et n'est jamais revenu.

-Tu as pleuré ?

-Non. Mais j'étais chagriné.

-Quand est-ce que tu es partie ? »

Eliott est assis sur la chaise haute du comptoir qui sépare la cuisine du salon. Erin se tient debout, les bras croisés, en face de lui. Je les regarde avec incompréhension depuis tout à l'heure, toujours près de la porte d'entrée.

Son frère ?! Comment ça son frère ? Pas Eliott quand même ?

« -Je suis partie il y a cinq ans. Je me suis enfuie. Grâce à Elizabeth.

-Toi aussi ? C'est elle qui m'a aidé à partir. »

Mon regard zigzag entre les deux personnes en face de moi. Complètement perdue par la situation lunaire qui s'offre à moi. Eliott et Erin sont frère et sœur. Ça me paraît totalement irréaliste. Et puis surtout, Erin disait qu'elle avait un frère jumeau. Et celui-ci étant Eliott, ici présent. Mais maintenant que je les regarde tout les deux à côté, c'est vrai qu'ils ont les même trait de visage. Le même nez, la même forme d'yeux, les même pommettes, le même menton, le même front. Mais surtout, le même regard. Ce regard froid comme un hiver rude. Ce regard glacial comme le plus grand désert gelé . Ce même regard qui peut devenir doux comme la neige nouvelle. Doux comme une forêt blanchis par les flocons hivernal.

Eliott et Erin se regardent mais aucunes émotions ne se fait ressentir dans leur yeux. C'est comme s'ils parlaient à un mur. Mais un mur qui ressemble trait pour trait à la personne qui lui parle, à la seule différence de la couleur d'yeux. Pourtant ils sont frères et sœur, non ? Alors pourquoi se parlent-t-ils avec autant de méfiance dans leur voix? Ne sont-ils pas heureux de se retrouver ?

Je croise les bras en regardant les deux autres en face de moi. Les questions fusent dans ma tête mais je n'arrive à en poser aucune. Je ne sais plus quoi faire. Je commence à douter. Je connais à présent le passé sombre d'Erin. Mais elle n'étais pas seule, puisque son frère appartient au même passé. 

Alors que deux neurones semblent finalement se connecter, mes yeux s'écarquillent lorsque je comprends que je n'ai pas en face de moi un tueur, mais deux. La panique me prend soudainement et je recule inconsciemment vers la porte. Ma main tremblante se pose sur la poignée mais la voix dure d'Eliott s'élève et arrête mon mouvement.

« -Tu comptes aller où comme ça, Elenna ? » Je lève mon regard vers le grand brun, ma main lâche subitement la poignée comme si celle-ci lançais des décharges. 

Deux paires d'yeux me regarde et des frissons glaçant traversent mon corps de mes bras jusqu'à la nuque. Eliott affiche un visage ferme mais une pointe de colère se lit dessus. Il se lève du tabouret et s'approche rapidement vers moi. Je ne bouge pas, je suis tétaniser. Est-ce qu'il va me tuer ? Est-ce que je suis devenue son ennemie maintenant que je connais son secret ?

Sa main s'approche rapidement de moi et je ferme les yeux m'attendant à recevoir un coup, mais les rouvrent subitement lorsque je sens sa main se refermer fermement sur mon bras et me tirer dans la pièce. Eliott me pousse doucement sur le canapé pour me faire asseoir et se tient droit face à moi, les bras croisés sur son torse.

«-Alors ? Tu n'as pas quelque chose à me dire ? Me demande-t-il alors que je le regarde avec incompréhension. Est-ce que tu pourrais m'expliquer ce message venant de ton père ? Eliott sort à nouveau son téléphone et me remontre le message de mon père.

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