Chapitre 8

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Nous sommes actuellement dans la salle à manger de la famille ROREZ depuis une bonne demie- heure. Je viens d'expliquer mon plan et mon point de vue sur la situation, tout en adaptant avec ce qu'il me dit. La rééducation n'est pas uniquement physique, il faut que mentalement il soit prêt. Je pense que faire le plan avec lui, peut lui permettre de se faire une idée de ce qu'il l'attend. Je l'ai prévenu que ça allait être dure mais il faut aussi le rassurer en l'incluant dans la production du plan, pour qu'il sache que l'on va aller à son rythme et de ce que je sais qu'il serait capable au moment M.

N'étant pas autonome avec le plâtre, il était plus judicieux de rester chez ces parents mais dans quelques semaines quand ça ira un peu mieux, il espère pouvoir y retourner. Cela étant dit, comme tout bon sportif qui se respecte, sa maison possède une salle de sport, c'est là que nous irons faire la rééducation. Nous commençons par de simple exercice pour évaluer sa force et commencer en douceur. Au bout de quelques exercices je vois sa mine se fermer au fur et à mesure.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je ne vais jamais y arriver, je m'épuise d'un rien, je ne suis plus capable de quoique ce soit

C'est là que je vois le sportif craquer devant moi. Je pose mes mains sur ses épaules et lui lance :

-Regarde-moi, oui c'est compliqué, je le sais très bien je suis passé par là même pire mais ça va aller, oui tu as perdu ta force, c'est normal ton muscle n'était plus actif pendant plusieurs semaines. Mais crois-moi les muscles ont une mémoire. Et puis je suis là, ta famille est là, tu n'es pas seul tu as des épaules pour te soutenir.

-Et si même avec tout ça, je n'y arrive pas ? Si je n'arrive pas, ma vie n'aura aucun sens, ma vie c'est le vélo, ça a toujours été le vélo qui m'a maintenu la tête hors de l'eau.

-On n'en est pas là, c'est ta première séance c'est normal mais tu vas voir tu vas retrouver la forme, ça prendra le temps que ça prendra.

-La patience ce n'est vraiment pas mon truc. Je te l'ai déjà dit.

-Il va falloir avec Maximilian, et il va falloir que tu t'aères l'esprit. Ne pensé qu'à sa ne te rendra pas service. Tu as des amis ici, ou qui pourrait venir ? Il faut faire les choses sérieusement mais le soutien ou juste se changer l'esprit, tu verras tes membres vont reprendre leur habitude et faire des choses que tu ne penses pas.

-Mes amis m'ont demandé des nouvelles quand je suis arrivé ici après la chute, mais ils sont débordés avec la Vuelta. Je ne veux pas les déconcentrer.

-Je comprends mais ça se termine ce week-end de ce que j'ai cru comprendre. Ils ne peuvent pas venir passer deux trois jours? Ça te changerait les idées. Ou tu as peut-être des amis en dehors du vélo ou une petite amie, dis-je en souriant.

-Alors déjà comment tu sais quand la Vuelta se termine, tu suis le cyclisme ? Et de deux pas de petite-amie à l'horizon, serait-ce une façon détournée pour s'informer sur ma vie privée ? Tu es une journaliste en immersion en fait c'est ça ? Répond-il faussement inquiet.

-Je m'informe pour le Vuelta je veux dire, précisais-je en voyant le malentendu arrivé et j'ajoute, Si demain les gros titres son : le leader de la QUICK-STEP, un cœur à prendre ! Tu sauras d'où ça vient, rigolais-je

-Ouais ça sera le test ultime on sait bien que tout journaliste ayant une information de cette envergure ne pourrait s'empêcher d'écrire dessus. Continue-t-il, enfin bref on devait avoir une semaine et demie de repos après je vais voir si certain pourrait venir.

-Super ça, je suis sûr que ça va te faire le plus grand bien. Bon on refait les deux derniers exercices et ça devrait le faire pour aujourd'hui.

-Aller on fait ça.

On termine la séance plus sereinement bien que je sente son moral affaiblit. C'est un mal pour un bien la chute est rude mais ça prouve qu'il ne se voile pas la face, que le déni n'est pas présent. Maintenant à son entourage de le soutenir pour remonter au rivage. C'est une étape qui est parfois longue à surpasser mais il faut y passer pour pouvoir avancé.

Après sa séance nous prenons un café dans sa cuisine pour faire le point.

-Honnêtement il y a du travail je ne vais pas te le cacher mais j'ai vu pire, dans mon cas j'avais tout à réapprendre et reconstruire, tu étais sportif ça va vite revenir. Lui annonçais-je.

-Donc d'après toi c'est possible que je puisse remonter sur un vélo je veux dire au niveau pro ?

-Tout est possible, ta chute a été grave les spécialistes te l'on dit mais ils ont également dit que rien n'était fatal c'est une chance, alors donne tout ce que tu as et tu verras si ça paye ou pas. Je pense que s'il y a la moindre chance de retrouver ta forme il faut la saisir et ne pas la lâcher.

-Ça me rassure je t'avoue que l'entendre de ta bouche c'est doublement rassurant, car les autres sont peut-être des spécialistes mas je ne leur fais pas confiance pour autant. Je craignais qu'ils ne veuillent pas se positionner pour des raisons de " au cas où".

-C'est gentil et je comprends ta méfiance mais j'ai vu les images de ta fracture, elle est assez nette. Donc la récupération peut réellement être très bonne.

-D'accord merci de me dire tout ça. Dis-je peux te poser une question, qui n'a rien à voir ?

-Bien-sûr je t'en prie.

-Tu as quelqu'un dans ta vie ? Demande-t-il de but en blanc.

-Oh d'accord c'est sûr que ce n'est pas le même sujet, surprise par sa demande.

-C'est juste que tu m'as demandé tout à l'heure alors je me suis posé la question à ton sujet, mais tu peux ne pas répondre.

-Non c'est juste que ça me surprend que tu ne le sache pas alors que tu vie avec Maria. Je rigole en sachant pertinemment qu'à une certaine époque c'était pire que des speed dating, ça défilait à mon bureau, j'ai vite vue le poteau rose derrière tout ça.

-Vu comme ça, ça m'étonne aussi. Je pense qu'elle a tout tester avec moi et a abandonné l'idée.

-Pour répondre à ta question, je n'ai personne depuis un peu plus de 2 ans, j'ai tiré un trait là-dessus. J'ai vécu l'amour mais je n'en suis pas ressortie indemne, je veux vivre pour moi maintenant et pour personne d'autre.

-Ça fait un bout de temps alors. Après je ne connais pas ton histoire, mais ce n'est pas parce que tu es en couple que tu ne peux pas vivre pour toi, le couple c'est plus une façon d'aller plus loin que de te mettre des frontières.

-On n'a pas du vivre la même chose parce que ce n'est clairement pas comme ça que je l'ai vécu. Enfin bref, je te ramène chez tes parents, et il faut que je rentre je dine avec Caterina ce soir et si j'arrive en retard elle va littéralement me tuer.

-D'accord allons-y.

***

Les jours passent, et les séances de rééducation font leur travail, le cycliste commence peu à peu à reprendre de la force. Les séances se termine toujours par une discussion autour d'un café, je vois clairement qu'il commence à retrouver espoir en sa santé. Moi de mon côté j'ai commencé certains exercices que le kiné du sport m'a donné à faire, ce n'est pas parfait mais il y a clairement du mieux. Mon planning est plus chargé qu'avant avec les séances mais ça me fait du bien le changement, je ne m'en rendais pas compte mais j'étais tombé dans une routine. Son arrivé m'a fait beaucoup de bien. J'avoue que je prends un plaisir fou à organiser ses séances, ça me rappel ma spécification et médecine de sport en quatrième année, une option pour approfondir certaine notion sur le cas de sportif. Ça m'a toujours intéressé, je trouve ça fascinant comment un corps peu se transformer en fournissant un effort physique.

Tout ceci me fait réfléchir à l'avenir même si je me plais ici, quand il va partir je retomberais dans ma routine, que j'apprécie il n'y a pas à dire, mais est-ce ce que je veux ? Est-ce que je veux continuer ici ? 


***

Et voilà, c'est la fin du chapitre 8.

XX

Un nouveau jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant