Un nouveau jour

Chapitre 11

L'amour, j'y ai déjà souscrit un abonnement pendant quatre ans et demi, et les résultats ont été loin de ceux escompté. Le désabonnent s'est offert à moi comme la seule possibilité. Je ne peux plus faire confiance là est le problème, j'ai donné et toute cette confiance s'est retourné contre moi. Je ne veux plus donner la chance à qui que ce soit de pouvoir me détruire.

Depuis 3 ans, j'arrive à tenir les autres à l'écart, même si depuis que j'ai débarqué les barrières se font de plus en plus fine. Les habitants de Terzolas ont réussi à s'immiscer dans ma vie, d'abord Caterina puis d'autre.
Je me suis rapprochée de Max, au départ je réagissais comme avec tous mes patients, et plus les jours passent, plus je m'ouvre et m'attache à lui. Je pense honnêtement qu'au début je vivais par procuration, le voir pouvoir reprendre sa force et sa mobilité là où il l'a laissé. Chose que je n'ai jamais pu espérer. Malgré tout je me suis investie dans son rétablissement et j'aime ça, m'occuper de lui et de ses séances, voir ses progrès et gérer tout ça.

Ça faisait très longtemps que je n'avais pas fait un suivi aussi poussé, j'en avais déjà fait durant mon internat sur des sportifs mais jamais de ce niveau-là.

C'est maintenant que je me suis replongé dans le suivi, les recherches et tout ce que ça implique que je me rends compte que cette partie de mon métier me manquait. La réflexion sur mon avenir est vraiment actuelle en ce moment. Vivre ici m'a fait du bien et me fait du bien. Je me plais ici, mais n'ai-je pas envie de découvrir autre chose, voyager, ou juste ne pas rester dans cette routine.

Je me stoppe dans cette réflexion quand ça frappe à la porte de mon bureau, je vois le petit Kenzo le visage plein de larme dans les bras de son père.

- Bonjour Rosa, Kenzo est tombé dans la cour de l'école, il a assez mal à son poignet. Tu peux regarder ?

- Oui bien-sûr installe le sur le lit. Je vais regarder ça.

Kenzo c'est en effet fait une entorse au poignet gauche. Il a 5 ans il devrait vite se remettre. Je prescris une attelle et de la crème et indique à son papa de revenir me voir dans une semaine et demie.

Les rendez-vous s'enchainent d'imprévu en imprévu. La journée défile et il est l'heure pour moi de me rendre chez Max. Le rendez-vous se passe très bien, depuis qu'il a repris le vélo il y a trois jours, je le sens surmotivé c'est beau à voir. Il m'a proposé il y a quelques jours que l'on fasse une partie de la séance ensemble, ce que j'ai accepté. Il faut dire que sa rééducation se passe vraiment bien. Il lui manque un peu de force mais sa mobilité est en bonne voie. Durant nos séances, à part le repositionner s'il prend une mauvaise posture, je passe mon temps à discuter avec lui et le regarder faire. Alors quand il m'a proposé de l'accompagner dans l'effort j'ai accepté. Pratiquer du sport à deux c'est toujours plus entrainant, et puis il m'a déjà vue en tenue de sport donc je n'ai plus cette gêne de me montrer avec ma prothèse.

***

Les jours se suivent mais pour mon cas ils ne se ressemblent pas. Alors qu'hier ma journée était bien chargé, aujourd'hui aucun rendez-vous n'a l'air d'arriver. J'en profite le matin pour faire une balade avec Rodrigo et Maria. L'air commence à se rafraichir à cette période de l'année, les feuilles tombes et les paysages se transforment. Peu importe la saison je trouve cette région magnifique, en plus d'être paisible.

Cette après-midi j'ai ma séance avec Max, on est en cours, quand ça sonne à la porte d'entrée.

On se dirige donc tous les deux vers la pièce, quand je vois une femme qui lui sauter dans les bras en criant comme une hystérique, désolé du terme.

Comme un coup de poing dans le ventre, je n'écoute même pas leurs conversations, je me sens clairement de trop.

Je vois d'autre personne derrière, et reconnais par la même occasion certain coureur pro de son équipe. Je les salue par respect et opère un demi-tour pour aller chercher mes affaires.

Alors que je revenais dans l'entré avec mes affaires Max m'interpelle :

 - Tu pars déjà ? Je n'ai pas pu te présenter.

- Oui je vais vous laissez entre vous, je... envois moi un message pour tes disponibilités pour tes séances de cette semaine.

- Tu es sûr ? Tu peux rester, tu verras ils sont sympas, quoi qu'un peu relou sur du long terme, me lance-t-il en rigolant.

- Peut-être une autre fois, ils viennent d'arriver profite d'eux ça va te faire du bien de passer du temps avec eux.

J'essaye de garder la tête froide mais je suis complètement bouleversé, je m'en veux de réagir comme ça.

- J'aime aussi passer du temps avec toi tu sais, mais bon je comprends tu ne les connais pas. On se voit demain matin pour la séance ?

- D'accord, tu me préviens s'il y a un changement de programme. Lui lançais-je avec le sourire.

- Pas de soucis bonne après-midi Lia.

- A toi aussi Max.

Ce que je pensais être une journée tranquille s'est avéré éprouvante psychologiquement. J'ai mal, c'est plus fort que moi. Une fois rentré chez moi, j'ai tout essayé pour me changer les idées mais rien n'y fait je pense à cette femme. Qui est-elle pour Max ? Je suis persuadé que c'est la fameuse Elina dont j'ai surpris la conversation.

A force d'y pensé et de me retourner la situation dans tous les sens, je vais super loin dans mon scénario et je m'en rends compte. Mais je me dis que peut-être il n'a tout simplement pas assez confiance en moi pour me dire qu'il sort avec quelqu'un. Ou peut-être c'est juste une super amie, mais bon qui du "je t'aime" à une amie ?

Plus le temps passe plus mon moral se dégrade. Je finis par m'endormir de fatigue au milieu de la nuit.

Au matin je n'ai pas reçu de message de la part du sportif donc je me rends chez lui comme prévu vers 9h30. C'est lui qui m'ouvre la porte :

- Salut, comment tu vas ce matin ? Me dit-il en me faisant entrer.

- Plutôt bien et toi ?

- Super, on était en train de prendre le petit déjeuné, viens je vais te présenter les autres.

Alors que nous entrons dans la cuisine, la conversation en cours se stoppe et les regards se tournent vers ma personne. Ils sont quatre : la femme que j'ai vue hier, Sandro Gallo un des coéquipiers de Max, Pierre Bourcier un cycliste français de leur équipe. Et la surprise vient sur la quatrième personne Arthur. La surprise doit se lire sur nos visages car les autres réagissent comme à un match de ping-pong. Je ne pensais jamais le revoir, il fait partie de mon passé. Alors instinctivement je prends la parole :

- JE... Bonjour, je...

Mais rien n'est cohérent dans ma tête. Alors je commence à opérer un demi-tour pour fuir encore une fois, comme à chaque fois.

- Attend! Rose, c'est toi ?

Cette voix que je n'ai pas entendue depuis ci longtemps... 

*** 

Et voilà de nouvelle personne dans l'équation qui sont-elle réellement pour chancun?

XX