Chapitre 17

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La soirée se passe dans une superbe ambiance. Notre groupe est entrain de danser tous ensemble sur une musique des années 80. Puis d'un coup un slow se lance, je vois alors Elina se rapprocher de Sandro. C'est donc lui, on n'a pas pu avoir la conversation qu'elle m'a promis, mais plus besoin. Je crois avoir compris ce qu'il se tramait. Je me retourne pour sortir de la piste de danse, quand une main me retient et me retourne en valsant. Max se retrouve à quelque centimètre de moi. Nous nous balançons de droite à gauche en se regardant, sans se décrocher un mot. Je finis par poser ma tête sur son épaule. Je me sens bien dans ses bras, je suis rassuré, rien ne peut m'arriver.

- Tu sais que tout le monde nous regarde. Nos noms risquent de beaucoup ressortir dans le résumé de la soirée. Il faut se l'avouer, ce résumé durera surement bien plus longtemps que celle-ci. On rigole tous les deux malgré une gène qui s'installe en moi. Je n'aime pas être le centre de l'attention. Je ne l'es jamais été et ce n'est pas un objectif dans ma vie.

- Rien que le fait que tu sois venu à cette soirée t'a condamné à cette fin. Par contre m'embarquer avec toi ce n'est vraiment pas fair-play de ta part. lui répondis-je 

- Je dirais plutôt que je suis généreux, je partage.

- C'est très gentil de ta part, mais la prochaine fois pense à quelqu'un d'autre. Rigolais-je avant de reprendre. Vu comment Aurore te regarde, elle aurait été ravie d'être à ma place.

- Désolé pour toi, mais je n'ai envie danser avec personne d'autre que toi. Me dit-il sérieusement.

Cet aveu me coupe toute possibilité de lui répondre. Cette phrase était une des plus sérieuses depuis le début de la conversation et j'ai bien compris le sous-entendu. Me voyant perturbé par ses derniers mots, il reprend :

- Tu me plais Lia, et rien qu'imaginé qu'un autre homme ait pu t'inviter ce soir m'a rendu la journée interminable. Je te vois venir, je sais que tu n'es pas prête et tu ne le seras peut-être jamais, j'en suis conscient. Il n'y a que toi qui es aux commandes de tout ça. Mais je veux que tu saches ce que je ressens pour toi. Lia, je veux plus te le cacher, je tiens à toi, à notre relation. Me chuchote-t-il à l'oreille alors que nous dansons toujours.

- Je...

- Lia, me coupe-t-il, je ne m'attends pas à une réponse, du moins dans l'immédiat. Laisse-moi être là pour toi, c'est tout ce que je veux.

- Tu l'es déjà là pour moi Max, mais d'accord je te laisse une petite place dans ma vie. Et je ne te la laisse pas parce que tu me l'as demandé mais parce que tu t'es immiscé dans ma vie et que je le sais pertinemment que tu vas laisser un vide quand tu partiras.

- Ce n'est pas mon intention de partir Lia.

- Tu vas repartir, on le sait tous les deux.

- Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, nous réserve. Ce que je sais c'est que si tu ne m'expulses pas, je ne partirais pas de ta vie.

- Je ne suis plus le genre de personne à faire des projets, mais on peut vivre au jour le jour et on avisera, si ça te va ?

- Tu n'imagines même pas comment je suis soulagé que tu ne me repousses pas après ce que je viens de t'annoncer.

- Oh j'en ais une petite idée. Rigolais-je. Ça te dis on arrête de nourrir les commérages de demain, parce que je n'ai clairement pas écouté la musique mais on est clairement pas entrain de danser sur notre première chanson.

Sur cette note on rejoint les autres, qui ont la gentillesse de ne pas aborder le sujet.

***

La soirée d'hier s'est très bien finit. Nous sommes justement entrain de discuté de ça dans le canapé de Max. C'est le dernier jour où le groupe est là alors on en profite. Revoir Arthur m'as fait du bien, c'est surement une des seules personnes de mon passé à qui je n'en veux pas. Il a juste été un dommage co-latérale. Le revoir me fait relativiser sur mon passé, il n'est pas complètement noir. Et quand j'y réfléchit un instant il n'est pas le seul à avoir subi mon éloignement. Certains collègues, ou connaissances l'ont aussi subi. Mais le résultat est que les personnes les plus proches de moi qui ont provoqué cet éloignement. C'est à cause d'eux que j'ai dû me forger cette carapace, armure ou simplement creuser cette frontière. Sinon je sais pertinemment que je n'en serais pas ressortie intact, c'est même pour ça que j'ai décidé de partir : pour me reconstruire loin de ces ondes négatives.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, je sursaute à la sensation de la main de Max sur mon épaule. Un simple échange de regard nous suffit pour nous comprendre. Il a bien vue que je ne suivais plus la conversation, je le rassure avec un sourire.

Nous passons la journée tous ensemble, les gars sont partis faire une sortie vélo « tranquille » selon leur mot, mais soyons honnête je n'y crois pas un instant. J'espère juste que Max ne va pas trop forcer. Sa rééducation a bien avancé, on travaille plus sur sa prise de force maintenant. Je me retrouve donc avec Elina dans la cuisine à prendre un café.

- Alors toi et Sandro ? Lançais-je avec un rictus tout en me servant un cookie que nous venons de sortir du four.

- Tu veux lancer ce sujet ? Tu en es bien certaine ? Parce que de ce que j'ai vue je ne suis pas la seule à avoir des choses à raconter.

- Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire. Bon racontes je veux tout savoir. Insistais-je.

- D'accord bon ça fait quelques semaines qu'on sort ensemble. Mais on n'en parle pas aux autres, on veut savoir où ça nous mène avant d'officialiser.

- Et pour l'instant ça se passe comment ?

- C'est vraiment un mec super, il est tout ce que je rêve. Après c'est le début de relation, ce n'est pas toujours comme ça ?

- C'est vrai que le début est souvent facile, on accepte des choses qu'on acceptera plus après. Mais ça ne veut pas dire que ça va mal se finir. Ecoutes-toi c'est tout ce que je peux te conseiller. Ton corps te le ferra comprendre tôt ou tard si ce n'est pas la bonne personne. En tout cas vous êtes très mignon ensemble, du peu que j'ai pu apercevoir.

- Tu es vraiment médecin ou tu es psy aussi ?

- J'ai la double casquette, c'était obligatoire pour répondre complètement au poste à Terzolas.

- Oui j'imagine, ça à l'air de te plaire ce que tu fais ici.

- Tu n'imagines pas à quel point ça m'a été positif. Mais si je dois être complètement honnête, depuis la prise en charge de Max, la part de ma spécialisation sur les sportifs me manque. Et puis d'un autre côté je suis bien ici, je suis perdu. Je prends le temps de réfléchir mais je tourne en rond sur ma réflexion.

- Je ne savais pas que tu étais spécialisée là-dedans, peut-être que tu pourrais trouvé un poste dans une équipe sportive, un peu comme moi.

- J'y ais déjà pensé, mais je n'ai jamais sauté le pas, peut-être un jour.

- C'est tout ce que je te souhaite. Bon et toi et Max on va en parler, car hier soir vous aviez quand même l'aire de vous rapprocher.

- Oui c'est vrai, je ne sais pas trop comment te dire ça. Il m'a comment dit, avoué que je lui plaisais ? Lui dis-je encore gêné par mes derniers mots.

- QUOI ? Attend on parle depuis tout à l'heure et tu ne me l'as pas dit plus tôt ? Tu as répondu quoi toi ?

- Il sait que je ne suis pas prête à avoir de relations. Alors pas grand-chose, je lui laisse une place dans ma vie on verra où ça nous mène.

- Mais pourquoi tu es si fermée, ça se passe bien entre vous ?

- Dans ma vie d'avant, on m'a trahi de la pire des façons. Je ne veux plus revivre ça. Je n'y survivrais pas.

- Mais Rosa, ce n'est pas toi qui choisis l'amour, c'est l'amour qui choisit quand ça te tombe dessus...


***

Que de grande révélation pour ce chapitre. 

La déclaration de Max, vous en pensez quoi?

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