IX.

120 6 0
                                    

Le petit groupe marchait depuis un moment, dans cette immense forêt. Le soleil passait à travers les arbres, illuminant les jeunes. Lennan était davantage distante vis à vis du groupe qu'avant sa conversation avec Percy, les doutes fusant dans sa tête. Si d'habitude elle était forte pour paraître paisible alors qu'elle ne l'était pas, à présent, son visage se tordait d'inquiétude et elle s'était mise à jouer nerveusement avec la boucle de sa ceinture.

Évidemment, Percy n'avait pas cessé de regarder vers elle, inquiet de la voir aussi perturbée. Il voulait faire quelque chose pour l'aider mais impossible si elle ne lui disait pas ce qui se passait.

Seulement le problème était là, plus il essayait d'être présent pour elle et plus elle se noyait dans l'océan d'incertitude qui menaçait de l'engloutir. Ce qui rongeait le plus l'adolescente était l'immense solitude dans laquelle elle se trouvait. La rousse ne pouvait en parler à personne, tout ce qu'elle pouvait faire était de souffrir en silence.

Parce que oui, la quête donnée par la déesse était devenue un supplice à la seconde où elle s'était rendue compte de la gentillesse du jeune homme. Entre famille et amitié, Lennan ne savait où se situer. Cette mission la mettait dans une situation où honneur et horreur étaient à peine distinguables.

Chaque seconde qui s'écoulait, chaque fois qu'elle posait son regard sur Percy, la vague devenait plus grande. L'adolescente avait beau savoir nager, le courant était bien trop fort pour elle. La noyade était proche, ses poumons se remplissaient petit à petit d'eau, coupant sa respiration.

Ils marchaient depuis une bonne heure, sans aucune trace des Furies, le danger avait disparu. D'ailleurs Lennan avait ranger depuis longtemps son épée, lui rendant sa forme de ceinture.

À l'avant du groupe, Grover expliquait qu'ils étaient sur un sentier satyrique, un chemin à travers la forêt que les explorateurs satyres empruntent pour être plus discrets.

- Si on reste dans la forêt, comment on va trouver un téléphone ? demanda Percy.

Les deux autres se tournèrent vers lui, la confusion régnant sur leurs visages.

- Pourquoi on aurait besoin de trouver un téléphone ? demanda Annabeth, s'arrêtant instinctivement pour attendre Lennan. Elle les rattrapa, toujours silencieuse.

- Pour appeler le camp, pour demander de l'aide. Répondit le blond. La rouquine à côté de lui leva soudainement la tête, s'ils appelaient le Camp, ils sauraient qu'elle n'avait pas été envoyé par Chiron.

- On n'a pas besoin d'aide, on gère. déclara-t-elle simplement. Le bruit de son ventre qui gargouilla surprit tout le monde, brisant à nouveau le silence qui s'était installé. Argh j'ai faim...

Annabeth jeta un œil dans sa sacoche, constatant qu'il ne leur restait pas un seul bonbon. L'espoir qui avait animé les yeux de la rousse disparut lorsque son amie secoua la tête pour lui faire comprendre le vide de leur réserve.

- On gère ? s'exclama Percy, agacé. On n'est même pas arrivé à Trenton et on erre en pleine forêt, je ne savais même pas qu'il y en avait au New Jersey. On fait tout sauf gérer.

Annabeth leva les yeux au ciel, se tournant vers le blond.
- On a été envoyé sur cette quête par l'Oracle, par les dieux. Tu croyais que ce serait facile ? C'est censé être difficile. expliqua la jolie métisse, agacée par son comportement. C'est pour ça que peu de personne sont choisi. Si on appelle le Camp, c'est comme si on leur disait que c'était une erreur de nous choisir.

Aγάπη | Percy Jackson et les Olympiens la sérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant