XIV.

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La nuit était tombée, alors qu'ils avaient quitté le dîner quand le soleil se couchait. Les seules sources de lumière n'étaient autres que la lune et les quelques lampadaires qui éclairaient légèrement la route.

Ils marchaient vers les portiques à l'entrée du parc et Percy se racla la gorge, semblant vouloir attirer l'attention de son acolyte.

- Comment tu te sens ? Vis à vis de ta mère ? Sa voix était prudente et hésitante.

- Je ne sais pas... Je me sens libérée et à la fois, j'ai la sensation d'avoir échoué. Pas que j'aurais préféré te tuer, loin de là. Mais je sais que j'ai déçue ma mère. répondit elle, son regard se posant sur lui.

- Quoiqu'il en soit, je suis content que tu ne m'aies pas tué. Parce que je tiens à t'organiser ce picnic... expliqua le blond, faisant sourire et même ricaner l'adolescente.

- Je ne pensais pas que tu t'en souviendrais...

- Une guerrière que j'admire beaucoup m'a dit une fois que pour gagner il fallait savoir observer l'ennemi. déclara le blond.

- Donc je suis ton ennemi ? demanda la rousse, les sourcils froncés.

- Non pas du tout ! En fait ça marche pas... C'est stupide. Il grogna, se sentant un peu idiot.

- T'inquiète Percy, j'ai compris ce que tu voulais dire. Le rassura Lennan en riant doucement. J'apprécie ta tentative de me rassurer.

- Je pense que tu te sous-estimes Lennan. déclara-t-il soudainement, faisant s'arrêter l'adolescente. Je veux dire... depuis qu'on se connaît, j'ai la sensation que tu définis ta valeur par rapport à ta mère et pas par tes capacités.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda-t-elle.

- Tu n'arrêtes pas de penser à ce qu'elle ferait à ta place, ce qu'elle voudrait que tu sois. Mais tu ne te demandes jamais ce que toi tu veux faire et devenir. expliqua Percy. Regarde-moi. Je suis juste Percy, le gars maladroit, incapable de se concentrer et qui a un meilleur ami avec des sabots. Je ne suis pas « le fils de Poseidon ». Et peut-être que ça me donne l'air d'un loser mais je suis satisfait de ce statut si ça signifie que je suis moi-même.

- Tu te rends compte que tu es littéralement « le fils de Poseidon » dans toute cette situation ? Les autres dieux t'appellent littéralement « L'enfant défendu de Poseidon ». 

- Bon, encore une fois mon exemple ne marche pas. Je pense sincèrement que je vais arrêter de faire le philosophe. Répondit-il, soupirant légèrement.

- Je vois ce que tu essaies de dire. Ta personnalité ne dépend pas du fait que tu sois le fils d'un dieu, tu es ta propre personne. Percy acquiesça, ravi qu'elle comprenne ce qu'il voulait dire malgré sa manière maladroite de le faire. J'aimerais bien penser comme ça, mais j'en suis incapable.

- Pourquoi ? demanda-t-il.

- Parce que je n'ai jamais connu qu'elle... commença l'adolescente, le regard torturé. J'ai vécu avec mon père pendant très peu de temps avant d'être envoyé au Camp des Sang-Mêlés et de découvrir que j'étais la fille d'une déesse. La seule personne qu'il reste de ma famille, c'est elle. Elle m'a accueilli et aimé quand mon propre père ne voulait plus de moi.

Percy n'interrompit pas la demie-déesse, attentif à ce qu'elle disait. Il pouvait lire dans ses yeux l'amour inconditionnel qu'elle ressentait pour sa mère.

- Alors j'ai passé le reste de ma vie à l'honorer, à la vénérer et à la remercier d'être là pour moi. Même si... Elle soupira, ses épaules s'affaissant. Je crois que j'étais tellement occupée à agir comme elle le souhaitait, que je n'ai pas pris le temps de découvrir qui j'étais. Et maintenant, c'est trop tard pour le savoir... je me suis perdue...

Aγάπη | Percy Jackson et les Olympiens la sérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant