2. Punching-ball

63 5 36
                                    


♫ Dollhouse- Melanie Martinez

Je tombe des nues face à son annonce. Je ne veux pas y croire, c'est impossible.

J'étouffe un cri de surprise en plaquant ma main sur ma bouche, l'annonce du directeur me faisant la même sensation qu'un coup de taser; je m'attendais à tout sauf à ça.

C'est impossible, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible...

Je me répète cette phrase en boucle, comme une mélodie.

Je ne veux pas y croire.

Je tente de me persuader que ce qu'il vient de dire est faux, que c'est un mauvais coup, un cauchemar, une très très mauvaise blague de mon imagination, ou je ne sais quoi d'autre d'aussi terrible.

Je secoue la tête en fixant le vide. Je reste choquée, je n'ose même plus respirer, j'ai l'impression que le monde entier tourne autour de moi. Je suis angoissée, par tout, par les conséquences de ces paroles, de cette annonce, la réaction de mon père, ma propre réaction.

Vais-je survivre, cette fois, sans personne ?

Je réalise peu à peu. Ma vue commence à se brouiller, je n'entend plus que les battements de mon cœur qui s'affolent dans ma poitrine, je me sens tomber à terre, mes vertèbres tapant violemment le mur à côté de moi. J'enfouis mon visage dans mes bras.

Je n'arrive plus à respirer correctement, je ne vois plus rien et j'ai mal à la tête. J'ai tellement mal au cœur, comme si ma poitrine était comprimée et que mon organe vital était prêt à imploser.

Je vais mourir, je suis en train de mourir...

Je reprend mes esprits au contact des mains du directeur sur mes avant-bras. Je me concentre sur sa voix, essayant tant bien que mal de faire abstraction de la sensation de ses paumes à travers les manches de mon sweat; je n'aime pas qu'on me touche, mais je n'ai pas la force de le repousser. Je l'entend me dire de respirer, mais sa voix paraît lointaine.

J'ai de plus en plus mal à la tête et mes poumons me brûlent atrocement, j'ai l'impression de faire une crise cardiaque. Mon corps tremble et je suffoque à plusieurs reprises.

Je finis par me calmer au bout de quelques minutes. J'ouvre les yeux et relève la tête. Lorsque je me rends compte que la main du directeur caresse mon avant-bras d'un geste qui se veut rassurant, je me lève brusquement.

Malgré ma tête douloureuse, mes battements de cœur plus que trop rapides et mes membres encore tremblants, je réussis à me stabiliser.

Mes lunettes sont embués à cause de mes larmes et je les retire pour les nettoyer.

Le directeur se lève à son tour, m'indiquant d'un signe de tête que je dois le suivre.

1 heure plus tard...

Je me retrouve, au commissariat de police, assise sur une chaise à côté de mon géniteur qui ressemble plus à un chihuahua enragé qu'à un homme - si on peut appeler ça un homme.

Une dame vêtue d'un uniforme de police entre et s'assoit en face de nous afin de nous expliquer en lisant sur l'écran de son ordinateur:

- Sam Peter a donc été arrêté pour trafic de drogues, il a été retrouvé dans le parking d'un immeuble accompagné d'un groupe de garçons du même âge qu'on a pas réussi à attraper ni même à identifier. Son dossier est actuellement en train d'être étudié mais je ne vous cache pas qu'il est très peu probable qu'il s'en sorte...

𝓨𝓸𝓾'𝓻𝓮 𝓶𝔂 𝓓𝓻𝓾𝓰Où les histoires vivent. Découvrez maintenant