28. Réveil tempétueux

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♫ Ultraviolence - Lana Del Rey

La lumière blanche m'éblouie à la seconde où mes paupières s'ouvrent, et, pendant un court instant, je crois au paradis, mais je serre les dents en sentant les électrodes collés à ma peau. Le bip régulier indiquant mes battements de cœur me rappelle de mauvais souvenirs, et mon angoisse est renforcée par la vue de cette pièce froide

Ne sachant que faire, j'appuie sur le bouton à mon chevet, appelant un soignant. Un médecin déboule dans ma chambre, et je ne peux m'empêcher de demander, furieuse:

- Pourquoi je suis là ?

Le docteur lève un regard interrogateur vers moi, m'obligeant à réitérer ma question.

- Pourquoi.je.suis.encore.en.vie ?

- Un homme vous a réanimé apparemment, me répond-il dans un anglais hésitant marqué par un fort accent français.

Mon regard est attiré vers la porte de la chambre, et en particulier vers l'homme qui se trouve dans l'encadrement. Mes yeux s'arrêtent sur ses pupilles grises.

Ces foutues pupilles vides, vides de couleur, d'émotion, de vie.

- Je vous laisse ? demande le médecin.

Jake hoche la tête sans me quitter des yeux, s'avançant dans la chambre pour laisser l'infirmier passer. Ma colère ne fait que croître jusqu'à ce que le bruit de la porte qui claque résonne dans la pièce, et j'explose.

- Pourquoi t'as fais ça !?

Il s'avance vers moi, et chacun de ses pas me fait me crisper encore plus. Il ne détourne pas les yeux et garde un air parfaitement impassible, ce qui a le don de faire décupler ma rage.

- POURQUOI T'AS FAIS ÇA !?

La dizaine d'électrodes et de perfusions accrochés à ma peau suit le mouvement brusque des mes bras qui appuie mes paroles, s'entrechoquant violemment Jake atteint finalement mon lit et attrape mes poignets, maintenant mes mains jointes croisées sur le drap. Ses yeux parcourent mon visage et sa mâchoire est crispée, mais pas autant que l'est l'entièreté de mon corps au même moment. Je tente de me défaire de sa prise mais il m'empêche de bouger, usant la force d'une seule de ses deux mains qui ne semble pas suffir car j'arrive à retirer mes mains.

- Parce que j'aurais pas supporter de te perdre, murmure-t-il.

Ces mots, prononcés dans l'unique but de me calmer, renforcent ma colère, et ma main s'abat avec violence sur sa joue.

- T'as fait ça pour toi. T'as pas pensé une seule seconde à moi en agissant. Je voulais pas vivre ! Je voulais mourir ! Mais t'as été obligé de ramener ton cul et de mettre ton petit grain de sel sans te demander une seconde si j'en avais envie.

Mes mains s'agitent et il finit par attraper à nouveau mes poignets, soutenant mon regard larmoyant. Je me débat énergiquement, aveuglée par la rage, mais rien n'y fait et il reste silencieux, impassible, tentant de me canaliser. Il plaque mes mains contre le drap et, pendant ne serait-ce qu'une seconde, ses yeux se pausent sur mes lèvres pincées, avant de revenir à mes yeux. Ce bref instant me fait oublier ce qui se passe, mais le bip indiquant un nouveau battement de cœur me ramène à la réalité, et cette fois-ci, je ne me retiens pas de crier:

- Je te déteste, je te hais. Vas te faire foutre, vas pourrir en Enfer, tu mérites rien ! Même pas la vie.

Mes paroles ne semblent pas l'atteindre.

- J'aurais dû avaler une plaquette de plus histoire de crever plus vite, t'aurais rien pu faire, tu te serais senti tellement coupable que t'en serais mort parce que c'est tout ce que tu mérites, je crache entre mes dents serrées. Je te déteste, je te déteste, je te déteste.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 23 ⏰

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𝓨𝓸𝓾'𝓻𝓮 𝓶𝔂 𝓓𝓻𝓾𝓰Où les histoires vivent. Découvrez maintenant