𝓨𝓸𝓾'𝓻𝓮 𝓶𝔂 𝓓𝓻𝓾𝓰

8. Démasquée

♫ Jealous - Eyedress

Je suis en train de monter les escaliers du lycée quand je sens une main sur mon épaule. Je me retourne brusquement et découvre Noah.

- Hope, tu nous caches quoi ?

- Rien, je nie.

Il souffle bruyamment avant de reprendre:

- Ne me mens pas. T'as complètement disparu après que le directeur soit venu te chercher dans la salle de classe. T'es revenu une semaine après en nous jurant que tout allait bien et qu'il ne s'était absolument rien passé, ce qui est, au passage, la réaction la plus suspecte que tu pourrais avoir. Depuis, un mec qui à deux fois ton âge vient te chercher et te ramène du lycée dans une voiture qui coûte une blinde tous les jours. Tu trouves pas ça un peu bizarre ?

J'évite son regard et me rend compte qu'il y a plein d'autres lycéens qui montent les escaliers en nous dévisageant. Je sais ce que risque Noah s'il apprend ce qu'il m'arrive, et Jake me l'a assez répété comme ça; personne ne doit avoir ne serait-ce que la moindre information sur ce qui m'arrive.

Mais le comportement surprotecteur de mon ex petit copain peut-être un gros problème dans cette histoire.

J'attrape le bras de Noah et commence à redescendre les quelques marches que j'ai parcouru en l'entrainant avec moi. Nous marchons rapidement jusqu'à un couloir vide à cette heure de la journée.

- Pour une fois, ne t'en mêle pas, s'il te plaît. Je sais que ça t'inquiète mais, vraiment, tout va bien, je te le promets, je tente de le rassurer.

- Hope, ne me mens pas, qu'est-ce qu'il se passe ? Dis le moi, ça te coûte rien, il marque une pause avant de reprendre. Je sais que t'as des problèmes familiaux, je sais que t'as pas une vie facile, mais si tu dis rien à personne, ça risque pas de s'arranger.

- J'ai dis quoi ? Arrête de tout le temps vouloir tout savoir ! Arrête de croire que tu peux me protéger de tout simplement parce que je t'ai raconté mes problèmes. Tu sais même pas la moitié de ma vie, alors te crois pas important. Laisse-moi respirer maintenant !

- Je pensais être la personne qui te connaissais le mieux, j'avais visiblement tort, annonce-t-il d'une voix basse mais lourde de colère.

- C'est ça, tu connais rien de moi. Alors arrête de jouer les héros, et surtout, arrête de m'emmerder.

Il se recule et commence à partir mais je reprend d'une voix plus calme:

- Tu sais que je déteste me disputer avec mes amis. Si t'apprends ce qui se passe tu vas juste aggraver la situation. C'est pas contre toi, Noah, comprend-le, je veux juste pas t'embarquer dans mes problèmes. Je sais les régler seule, t'es bien placé pour le savoir...

Il ne se retourne même pas pour m'indiquer qu'il a entendu. Même pas un regard pour me faire savoir qu'il a compris. Rien. Juste le bruit de ses pas sur le sol froid, suivi du claquement de la porte qui mène aux escaliers que nous avons quitté quelques instants plus tôt.

Une énième vague de tristesse me prend. Je ne connais toujours pas sa raison. Des disputes, j'en ai eu des dizaines avec mes amis, je ne vois pas pourquoi celle-ci en particulier me rendrai triste. Mais c'est ainsi, et ma vue se brouille de larme, et ma gorge se serre, et je me retrouve seule, en pleur, au milieu de ce couloir vide.

Je m'assois par terre et tâte le sol, le mur, mon sac et mes vêtements pour me calmer et tenter de revenir à la réalité, mais rien n'y fait et mes pleurs redoublent d'intensité. Je commence à étouffer et a avoir la tête qui tourne. Je me lève, mon sac sur le dos et commence à avancer doucement en m'appuyant au mur à côté de moi. Mon estomac et noué et je sens mon corps faiblir peu à peu.