𝐀𝐥𝐲𝐚𝐧𝐚Nous étions enfin vendredi. J'avais passé une semaine éprouvante, entre l'enchaînement des cours, travailler sur mon mémoire de fin d'année, participer aux réunions de mon père. Même mon anti-cerne ne parvenait pas à cacher les pores noirs qui ornaient mes yeux. J'avais, pour une fois, enfilé une tenue plus confortable qu'à mon habitude, optant pour un pull légèrement over size blanc et un jean slim noir.
Je commençais la matinée par trois longues heures de comptabilité. Un soupir quitta mes lèvres alors que je marchais vers les portes de l'université. J'ouvris mon sac et sortit mes lunettes que je posais sur mon nez. Je ne les mettais jamais mais ma fatigue était beaucoup trop importante alors je ne m'en préoccupait pas.
— Salut !
Je tournai ma tête vers la voix. C'était Amélia.
— Wow, tu as une sale tête.
— Merci de me le rappeler. Je lui lançai.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Elle me questionna en marchant à mes côtés.
— Des choses qui ne te concernent pas. Je soufflai.
Je l'entendis soupirer à mes côtés mais elle retrouva rapidement son sourire habituel.
— Prête à enchainer trois heures de comptabilité ?
— Je pensais plutôt à faire une sieste à vrai dire.
Elle me stoppa, écarquillant ses yeux.
— Mais t'es malade Aly, madame Arregui va te...
Je la coupai.
— Elle ne fera rien.
— Je n'en serai pas si sûre. Tu as entendu ce qu'il s'est passé avec un élève de troisième année ?
Elle piqua ma curiosité et mon regard l'incita à développer.
— Elle a réussi à le virer de l'établissement.
— Après seulement trois semaines de cours ? Je m'étonnai.
— Ouais. Tu te rends compte.
À vrai dire, ça ne m'étonnai pas. Dans sa manière d'être, elle avait ce don d'être toujours au-dessus de n'importe qui, elle avait ce charisme dont elle était consciente, une façon de montrer que c'est elle qui menait la danse. Un complexe de supériorité qui la poussait à toujours se faire respecter. Bien entendu, il était normal pour une professeure de se sentir écouter mais avec elle, c'était différent. Elle était autoritaire, pointilleuse, mais aussi étrangement agréable.
Mes joues prirent une teinte légèrement rouge en repensant à notre rencontre dans cette petite boutique. J'avais découvert sans le vouloir, une façette de sa personnalité que j'étais sans doute l'une des seules élèves à connaître. Et étrangement, ce sentiment me faisait me sentir fière. J'avais l'impression que j'avais capté son attention. Comme si je l'intriguais.
Malheureusement, je sentais ce besoin de lui tenir tête et de rester indifférente face à elle. C'est comme si j'essayais de me mettre à l'épreuve. Je n'avais jamais caché le fait que c'était l'une des plus belles femmes que j'avais pu voir, tout chez elle était parfait. Mais un sentiment d'interdit l'entourait, ce qui la rendait d'autant plus irrésistible. J'avais peur d'être seule face à elle, je sentais que l'impénétrable mur que je m'étais dressée au fil des années faisait pâle figure face à elle.
— Eh bien, c'est qu'il l'avait cherché. J'haussai les épaules.
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Je regardai l'extérieur, attendant patiemment madame Arregui et luttant de toute mes forces pour ne pas rejoindre Morphée qui semblait m'attendre les bras ouverts.
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Belinski
Romance𝘓'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘢𝘳𝘥𝘦𝘯𝘵 𝘦𝘴𝘵 𝘭'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘪𝘮𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦. დ Belinski, tout le monde connaît ce nom, ce nom qui pour Alyana est une malédiction qui l'empoisonne depuis des années. Future héritière de cette haute maison de co...