𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈

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𝐊𝐚𝐭𝐫𝐢𝐧𝐚

Les plaintes d'Alyana atteignirent mes oreilles alors que je la vis s'étirer de toute ses forces, toujours allongée sur le canapé. Ses cheveux étaient légèrement en bataille et ses yeux peinaient à s'ouvrir correctement, s'habituant à la luminosité ambiante. Après être venue complétement paniquée la nuit dernière, elle s'était endormie sur moi et était restée ici toute la nuit. Son regard m'avait frappé d'une intensité folle quand elle m'avait énoncé qu'elle avait besoin de moi. Je ne savais pas ce qui la mettait dans cet état de détresse mais je découvrais peu à peu celle qui se cachait sous son éternel masque, celui qu'elle portait au quotidien, teinté de froideur et de sarcasme. Lorsqu'elle tourna sa tête dans ma direction, je lui lançai un léger sourire amusé. Elle était magnifique même au réveil.

— Il est quelle heure-là ? Elle s'étira encore.

— L'heure de te préparer Hanson. Je t'ai fait un café.

Je lui montrai la tasse fumante d'un mouvement de tête et elle se leva tant bien que mal, encore perdue dans ses pensées. Je pris la tasse dans ma main avant de lui tendre. Elle arbora un sourire presque gêné mais excessivement adorable et saisit la tasse dans ces deux mains.

— Merci. Elle me souffla doucement.

Je me laissai reposer contre la cuisinière et l'observait d'un œil attentif, la détaillant. Son cou était parsemé d'ecchymoses violets sur toute sa longueur, ce qui me valut un petit rire. Elle m'interrogea du regard puis souffla, comme ci elle se décidait enfin à parler après une longue réflexion.

— Écoute pour hier soir... je suis désolée.

Elle laissa sa phrase en suspens mais je la coupai d'un geste de la main.

— Pourquoi t'excuses-tu ?

Je vis ses yeux papillonner en me regardant, puis elle reporta son regard sur sa tasse, qui semblait perdre de sa chaleur.

— Alyana. Regarde-moi.

Elle hésita quelques instants puis leva ses yeux noisettes dans ma direction, captant aussitôt les miens. Elle avait cette lueur dans ses yeux que je ne pourrai expliquer, une lueur qui m'attirait.

— Avoir ses moments de faiblesse n'est pas une honte Trésor, au contraire. Il prouve que tu es humaine, que tu as un cœur qui ressent et vit des choses, des sentiments. N'en ai jamais honte. D'accord ?

Le silence qu'elle laissa ensuite me força à lui lancer un regard sévère qu'elle maintenu dans l'espoir de paraître forte.

— Qu'est ce qui t'as mis dans cet état ? Je lui demandai plus doucement.

— Rien de bien important. Elle haussa les épaules.

Alyana Hanson, tu es une terrible menteuse.

Je soupirai et décidai de ne pas chercher plus loin. Bornée comme elle est, je savais d'avance qu'essayer de lui faire avouer était impossible.

Elle se déplaça à côté de moi, ouvrant un tiroir pour en sortir un cube de sucre. Je lui saisis doucement son poignet pour l'arrêter. Elle fronça ses sourcils et me lança un regard noir. Je n'y prêtai pas attention et lâche doucement sa main avant de faire glisser ma main dans son cou, le parcourant de mes doigts agiles. J'inspectai les marques que je lui avais laissé, non sans aucune fierté.

— Tu as l'air d'avoir passé une nuit intéressante. Je lui glissai avec un sourire en coin.

— Mmh.

Mes lèvres s'étirèrent davantage, sa mauvaise humeur matinale était tout bonnement étonnante. Elle pencha la tête pour observer le miroir situé dans mon dos sur le mur voisin et ses yeux s'écarquillèrent. Elle passa à son tour ses doigts sur son cou.

BelinskiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant