𝐀𝐥𝐲𝐚𝐧𝐚2 semaines plus tard, dimanche 14 octobre
Je marchai tranquillement dehors, profitant de la douce brise qui s'était rafraichie depuis quelques jours. Je sentais enfin l'automne pointer le bout de son nez. Je devais retrouver Andréa dans quelques minutes dans un café assez proche de chez moi. Nous nous étions arrangées pour se voir avant mon départ pour New York mais j'avais été tellement débordé par les cours que le seul jour où nous pouvions nous voir fut aujourd'hui, la veille de mon départ. Les talons de mes bottines résonnaient dans l'air, accompagnant les vents frais. Mon manteau en tweed gris m'était d'une grande utilité et je croisai mes bras sur ma poitrine dans l'espoir de trouver davantage de chaleur. Lorsque j'arrivai dans le petit café où nous nous étions donné rendez-vous, je m'installai et posai mon sac sur mes genoux avant d'en sortir mon téléphone. J'avais reçu un message de Katrina.
Ces deux dernières semaines nous nous étions vu régulièrement, toujours dans la discrétion évidemment, nous avions comme une routine. Aucune de nous deux n'avaient mis d'étiquette sur cette relation, je ne savais même pas s'il existait réellement un « nous ». En fait, aucune de nous n'avait abordé le sujet, et c'était peut-être mieux ainsi. Au final, peu importe ce que je ressentais, je n'étais certainement qu'une distraction pour elle, mais ça me convenait. Elle était cette part de lumière dans ma vie qui me donnait de la force, qui me faisait avancer, cette lumière que j'avais perdu en même temps que ma mère. Elle avait réellement comblé ce vide, mais j'avais peur, peur de mes sentiments envers elle qui ne cessait de grandir, peur de ce que je pourrai faire pour elle, peur de ce qu'il pourrait arriver. Nos fonctions actuelles ne nous permettaient pas vraiment d'être ensemble. Un prof et une élève. Aucune loi ne l'interdisait mais l'aspect moral si. Et cet interdit ne faisait que m'attirer vers elle encore plus que je ne l'étais déjà. La physique l'avait déjà démontrée, comme les ions, nous nous attirions, car les opposés s'attiraient toujours. J'étais raide dingue de cette femme, mais ça, je ne l'avouerai jamais, c'était mieux ainsi et ça le demeurera.
J'ouvris mon téléphone et cliquai rapidement sur le nom de la femme de mes tourments pour lire son message.
Désolée d'être partie avant ton réveil Trésor, passe une bonne journée.
Un sourire sincère se dessina automatiquement sur mon visage. Cette femme avait vraiment le don de m'apaiser. C'est comme si plus rien ne pouvait m'atteindre lorsque j'étais avec elle.
— Eh bien, qu'est ce qui te fait sourire comme ça ma belle. La voix d'Andréa attira mon attention et par réflexe je rangeai mon téléphone.
J'ignorai sa question qui, je le sais, me fit rougir, et me redressai pour lui dire bonjour. Elle s'installa aussitôt face à moi, croisant ses jambes. Mon frère avait de la chance d'avoir trouvé une femme aussi belle et intelligente, ce crétin était chanceux.
— Comment ça va alors ma belle ? Dure semaine d'après ce que j'ai compris.
— Je ne te le fais pas dire. Entre mon père et madame Arregui qui m'exploitent presque je ne sais pas comment je fais pour gérer à la fois les cours et l'enseigne. J'ai l'impression de courir partout, sans oublier Mire. Je soupirai.
Elle lâcha un petit rire.
— Tu es impressionnante Alyana, je crois qu'on ne te le dit pas assez. Tu possèdes une détermination rare chez les jeunes d'aujourd'hui.
Je détournai les yeux, gênée par ses compliments, cette femme était la gentillesse incarnée.
— Reprendre l'enseigne et vivre du milieu de la mode est mon rêve depuis petite. Ajoute à ça la volonté de surpasser mon père, je crois que j'ai toutes les raisons du monde d'être aussi déterminée comme tu le dis.

VOUS LISEZ
Belinski
Romance𝘓'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘢𝘳𝘥𝘦𝘯𝘵 𝘦𝘴𝘵 𝘭'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘪𝘮𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦. დ Belinski, tout le monde connaît ce nom, ce nom qui pour Alyana est une malédiction qui l'empoisonne depuis des années. Future héritière de cette haute maison de co...