Belinski

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐕

𝐊𝐚𝐭𝐫𝐢𝐧𝐚

Nous étions lundi. Presque une semaine était passée depuis notre soirée, disons catastrophique ? Agréable ? Bizarre ? Et comme je l'avais imaginé, elle n'était pas venue le lendemain, laissant une sensation oppressante m'envahir. J'avais consciente que je ressentais beaucoup plus de choses que je ne voulais l'admettre et ce sentiment m'était beaucoup trop inconnu.

Heureusement, elle était revenue le reste de la semaine mais elle m'avait complètement ignoré, faisant comme si je n'existais pas, comme si je n'étais rien. Elle passait son temps à regarder l'extérieur, bien qu'il n'y ai plus de papillons en ces temps-ci. Je devais avouer que ça me frustrait énormément, je n'avais jamais été confronté à ça. Je ne m'étais jamais consacrée à ma vie personnelle, seulement à ma vie professionnelle, les sentiments étaient pour moi des faiblesses qui pouvaient être utilisés contre nous. Malgré tout, je me ressassais cette soirée en boucle, et si j'étais restée, et si je ne l'avais pas repoussé, qui sait ce qu'il aurait pu se passer. Je sentais encore ses douces lèvres parcourir mon cou, dieu sait à quel point j'aurai voulu qu'elle aille plus loin.

J'avais essayé de m'occuper l'esprit ce week-end en corrigeant l'examen des cinquièmes années mais son visage persistait dans mon esprit.

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Je croisai mes bras sur ma poitrine, observant mes étudiants et m'attardant davantage sur cette silhouette qui m'obsédait depuis des jours. Elle ne me prêtait toujours pas la moindre attention. Je lâchai un soupir discret et prit la parole.

— Bonjour à tous. Cette séance va être un peu particulière. J'ai terminé de corriger vos copies de mardi dernier. Sur les cent trente-huit inscrits, seuls soixante-quinze ont réussi ce devoir. Cela signifie que soixante-trois d'entre vous n'ont pas atteint ce seuil et seront exclus de ce cours. C'est une décision non négociable. Je comprends que cela puisse être difficile à accepter, mais les critères de réussite étaient clairs. Pour ceux qui n'ont pas réussi, utilisez cette expérience comme une leçon et non comme une défaite.

Leurs têtes faisaient peur à voir, certains semblaient sur le point de s'évanouir à chaque instant.

— Bien. Alors, je vais appeler chacun d'entre vous un par un pour que vous puissiez venir chercher votre copie. Je vous appellerai dans l'ordre de vos résultats, alors pour les soixante-trois qui n'ont pas réussi, prenez vos affaires directement.

— Mais vous êtes folle madame, c'est la honte !

L'élève en question eu le droit à mon regard le plus noir.

— Monsieur Orlo, ça tombe bien, vous êtes le premier que j'allais appeler. Un sourire froid prit place sur mes lèvres alors que les élèves se mirent à rire discrètement.
Je le vis rougir de honte et essayer tant bien que mal de ne rien laisser paraître.

— La prochain fois, tâchez de réviser un minimum. Même un enfant de dix ans auraient mieux réussis que vous.

Je lui amenai sa feuille qu'il m'arracha des mains.

— Sortez maintenant.

Il évita mon regard et se dirigea vers la porte qu'il n'oublia pas de claquer derrière lui.

— Bien. Je vais reprendre là où j'en étais avant que monsieur Orlo m'interrompe. Pour ce premier examen, je vais vous donner mon avis détaillé sur votre production. Je ne le ferai que pour celui-ci étant donné que c'est le premier de l'année. Aussi, comme vous avez pu sans doute le remarquer, les résultats ne sont pas encore publiés. Je n'ai donné la liste des notes que ce matin alors il est totalement normal que vous ne les ayez pas vu. En attendant, travaillez sur votre mémoire.