𝐀𝐥𝐲𝐚𝐧𝐚— Alors tu ne comptes toujours pas me dire où nous allons ? Je demandai à Esmée, assise face à moi.
Elle contenta de laisser échapper un rictus qui m'enfonça davantage dans ce tourbillon d'incompréhension qu'elle avait fait naître en moi depuis son arrivée fracassante dans ma chambre.
— Chérie, patience veux-tu ?
— Contrairement à toi, ma patience a des limites Esmée. Je croisai mes bras sur ma poitrine, attendant ses explications.
— Comment ça contrairement à moi ?
— Tu me cours après depuis des semaines je te ferai remarquer. De ce fait, j'estime que ta patience est tout de même beaucoup plus importante que la mienne. J'affirmai d'un ton qui se voulait froid.
Comme à son habitude, elle posa sa main contre son cœur, mimant son désespoir de manière théâtrale. Son geste parvint à me faire sourire doucement. Sans s'en rendre compte elle m'aidait énormément. Vous savez, c'est le genre de personne qui possède une joie de vivre exaspérante mais qui peut vous rendre joyeux en un instant. Elle était un peu comme mon Soleil, contrastant avec cette Lune qui me brisait de toutes les manières possibles. J'étais seule spectatrice entre ces deux femmes, j'occupais pour ainsi dire la place de la Terre, lévitant entre deux astres tout deux inaccessibles.
— N'emploie pas ce genre de mots Chérie. Je ne te cours pas après, je te courtise. Là est toute la différence.
Je levai les yeux, exaspérée.
— Je ne savais pas que tu aimais jouer avec les mots.
Un sourire séducteur se dessina sur ses lèvres et elle se redressa pour amener son visage face au mien, s'appuyant sur ses mains, posées sur la banquette de part et d'autre de mes hanches. Elle replaça une mèche de cheveux derrière mon oreille.
— Je les manie Alyana, je ne joue pas avec.
Mes joues prirent une teinte rosée que je n'eus pas le temps d'empêcher et elle me lança un clin d'œil vainqueur avant de se reculer aussi vite qu'elle était arrivée face à moi.
— Si c'est encore une de tes tentatives minables de séduction sache qu'elles ne fonctionnent toujours pas.
— Chérie, le mensonge ne te sied guère tu le sais ? Elle rit doucement. Mais quoi que tu dises, ton rougissement me suffit amplement, et comme tu l'as toi-même dit, je suis quelqu'un de très patient, ne t'en fait pas.
Je la fusillai du regard, je ne savais pas si son éternelle persistance m'agaçait ou m'amusait. Je ne savais jamais sur quel pied danser avec elle mais étonnamment, je m'étais prise d'affection pour cette femme. Elle m'avait salué avec tellement d'entrain la première fois que je l'avais vu, elle était ce genre de personne qui m'était à l'aise de suite.
Elle continua à me sourire, sachant très bien que son sourire stupide m'agaçait puis je détournai ma tête vers la vitrine, appréciant la beauté de New York.
— Ne me dis pas que tu me fais la tête Chérie ?
Je ne répondis rien, la laissant se faire ses propres idées. Soudain une main saisit mon menton et mes yeux rencontrèrent les siens aussi bleu que l'azur.
— Tu me brises le cœur, comment pourrai-je survivre si tu ne m'adresses plus la parole ? Elle mima le désespoir.
J'esquissai malencontreusement un sourire qui lui arracha un petit cri de victoire.
— Je suis rassurée que tu n'ai pas perdu ton sourire, c'est au moins ça.
— Eh bien si tu veux que je supporte encore tes bavardages incessants tu vas devoir me dire où nous allons. Je lui dis.
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Belinski
Romance𝘓'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘢𝘳𝘥𝘦𝘯𝘵 𝘦𝘴𝘵 𝘭'𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 𝘪𝘮𝘱𝘰𝘴𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦. დ Belinski, tout le monde connaît ce nom, ce nom qui pour Alyana est une malédiction qui l'empoisonne depuis des années. Future héritière de cette haute maison de co...