𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐗𝐕𝐈𝐈

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𝐀𝐥𝐲𝐚𝐧𝐚

Un peu plus de deux mois plus tard

J'étais accoudée à la rambarde de mon appartement, une cigarette à la main, observant le paysage enneigé. Nous étions déjà le 31 décembre, une nouvelle année allait bientôt débuter, une plus joyeuse je l'espère. Ces dernières semaines avaient été compliquées, entre le fait de devoir voir Katrina tous les jours sans jamais pouvoir l'approcher, les examens de fin d'année sans parler de ma célébrité. C'était un véritable enfer. Il n'y avait pas un jour où quelqu'un ne venait pas m'aborder ou me prenait en photo. Heureusement, Amélia connaissait l'université par cœur, elle nous avait trouvé quelques coins tranquilles où nous pouvions nous réfugier pour trouver un peu de calme. Je ne savais pas comment faisait Katrina mais je devais avouer que j'enviais sa capacité à garder son anonymat. En ce qui concernait mon mémoire, il avançait bien, comme je l'avais prévu, Katrina avait bien voulu répondre à mes questions pour les intégrer à mon dossier. Dire qu'elle avait joué la comédie lorsque je lui en avais parlé. Rien que d'y repenser, je lâchai un sourire, même si nous nous parlions tous les jours au téléphone, j'étais nostalgique du début d'année, lorsque tout semblait aller, quand aucune de nos obligations ne nous poussait à s'éloigner l'une de l'autre. Car, désormais, la voir sans jamais pouvoir la toucher ressemblait de plus en plus à une torture insoutenable. Les regards en coin et les sourires qu'elle m'adressait étaient les seules choses pouvant me réconforter. Et depuis, mon père ne m'en avait plus jamais reparlé, comme si toute cette histoire n'avait jamais eu lieu.

Cependant, après ces semaines intenses sans aucun répit, j'étais enfin en vacances depuis quelques jours, j'avais eu mon frère au téléphone, il passait le nouvel an avec Andréa à Paris. Quant à moi, je le passais seule, comme depuis des années, aussi loin que je me souvenais, le dernier que j'avais fêté était avec ma mère, mon père travaillant. En parlant d'Alexeï, il avait validé plusieurs de mes propositions de tenues et j'avais eu l'occasion de participer à quelques réunions, j'avais enfin la véritable impression de faire enfin partie de la Maison Belinski.

Mon téléphone vibra dans ma poche arrière et je le sortis pour voir un message de Esmée. Message qui était en fait une photo d'elle et certainement de sa famille. Elle semblait heureuse, ce qui me fit esquisser un sourire avant de lire le message qui allait avec.

Bon réveillon Chérie, j'espère que tu t'amuses bien. J'aurai aimé qu'on aille en boîte toutes les deux mais il vaut mieux que je ne désobéisse pas à ma mère.

Si seulement elle savait. Je lui répondis simplement.

Bon réveillon à vous.

Je tirai une dernière fois sur ma cigarette et la jetai dans le cendrier non loin de là, croisant mes bras sur ma poitrine dans l'espoir d'y trouver un peu plus de chaleur. Depuis la Fashion Week mes soirées étaient devenues bien ennuyantes. Je me demandais jusqu'à quand nous allions devoir fonctionner de la sorte, ce qui me fit lâcher un long soupir qui se traduisit par un nuage de vapeur.

Je décidai ensuite de rentrer à l'intérieur, veillant bien à fermer la baie vitrée derrière moi lorsque mon téléphone se mit à sonner, quelqu'un m'appelait. Je fus surprise de voir le contact de Katrina s'afficher.

— Hey. Je la saluai.

— Je te dérange Trésor ?

— Non pas du tout, qu'est-ce qu'il se passe ? Je lui demandai doucement, intriguée qu'elle ne soit pas en train de fêter le nouvel an.

— Tu pourrais te préparer ? Je viens te chercher à vingt-deux heures.

Mes yeux s'écarquillèrent comment ça elle allait venir me chercher ? Notre stratégie ne consistait justement pas à faire l'inverse ?

BelinskiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant