Belinski

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈

𝐀𝐥𝐲𝐚𝐧𝐚

Une fois que Mire démarra, je sortis mon téléphone de mon sac et y jetai un œil. Mon dieu, j'allais mourir c'était définitif. Mon attention n'était retenue que par ses messages et surtout par le dernier.

Hanson, croyez-moi, si vous ne répondez pas dans les 10 prochaines minutes je me chargerai personnellement de vous et ça sera loin d'être agréable.

Je déglutis à nouveau en voyant que ce message m'avait été adressé il y a maintenant un peu plus de deux heures.

— Merde. Je ne pus m'empêcher de laisser échapper.

Je vis Mire se tourner vers moi.

— Il y a un soucis mademoiselle ?

— Ce n'est rien.

Je réfléchis quelques instants et je me décidai à l'appeler, mais avant de cliquer sur l'appel je m'arrêtai. Depuis quand j'avais peur d'appeler quelqu'un sérieusement ? « Je n'ai peur de personne » mais quel mensonge. Je soufflai un grand coup et lançai l'appel. Je n'eus besoin d'attendre que quelques secondes avant d'entendre Katrina décrocher.

— Trésor, tu as intérêt d'avoir une très bonne excuse.

Je riais doucement mais nerveusement.

— Je suis là dans dix minutes.

— Tu aurais dû être là il y a quatre heures.

Je souris doucement, madame Arregui, vous donner la sincère impression de ne pouvoir vivre sans moi.

— Je ne savais pas que je te manquais autant ? Je lui dis avec sarcasme.

Mes lèvres s'étirèrent face à son mutisme et j'entendis mon téléphone sonner la fin de l'appel. La garce, elle m'avait raccroché au nez.

— Nan mais j'y crois pas.

— Qui est-ce ? Me questionna Mire.

— Quelqu'un qui ne te regarde pas. Maintenant occupe-toi plutôt de la route devant toi.

დ

Une fois arrivée, mes pas, pressés, me menèrent jusqu'à sa salle devant laquelle je me postais. La porte étant ouverte, je me permis de l'observer donner cours à ses élèves avec grâce et élégance, comme à son habitude. J'attendis donc que le dernier cours de la matinée se termine et une fois que l'ensemble des étudiants étaient sortis, je m'aventurai dans sa salle. Je savais qu'elle m'avait remarqué mais elle se contenta de faire comme ci je n'étais pas là, rangeant ses dernières affaires.

Je me postai devant elle, les mains sur mes hanches. Elle arqua un sourcil en me voyant et détailla ma silhouette comme ci elle pouvait voir à travers les tissus qui me couvraient. Il est vrai que j'avais peut-être légèrement exagéré ce matin mais la voir si faible était d'un tel plaisir que je n'aurai pu me résoudre à ne pas le faire. Son regard s'attardant sur mon corps était gravé dans ma mémoire, je m'étais senti enfin exister aux yeux de quelqu'un, je m'étais sentie désirée. Désirée non pas de la même façon qu'un coup d'un soir, mais désirée d'une manière bien plus profonde, une profondeur que je n'avais jusqu'alors aperçu qu'à travers elle.

— Tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure. Je lui fis remarquer.

— Et qu'espérais-tu comme réponse ? Que oui tu me manquais et que je ne pouvais pas vivre sans toi ? Désolé mais ça serai mentir Trésor. Elle me balança presque froidement.

— Je t'en prie, arrête de jouer les insensibles. Je levai les yeux au ciel.

Elle arqua un sourcil avant d'arborer un léger sourire en coin.