𝚂𝚔𝚒𝚗 𝚊𝚗𝚍 𝙱𝚘𝚗𝚎𝚜

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟖

Quand je sors dans la rue après trois jours cloîtrée à la maison, le contact avec l'air froid extérieur me fait frissonner et je suis obligée de plisser les yeux pour ne pas être éblouie par la brillante lumière du soleil.

Cependant, je m'habitue rapidement à la température et à l'éclairage, et je repère Jax debout à côté de sa voiture, en train de fumer une cigarette.

Il porte des Ray-Ban, mais je sais exactement quand son regard croise le mien, car il contourne la Tesla pour se positionner près de la portière passager, de sorte que lorsque j'arrive à sa hauteur, il a déjà ouvert la portière pour moi.

— Tu t'es complètement remise, n'est-ce pas ? me lance-t-il, un sourcil levé, alors que je m'apprête à monter dans le véhicule.

Je roule des yeux et, sans réfléchir, je lui prends la cigarette des lèvres d'un geste rapide et la mets dans ma bouche pour tirer une bouffée.

— Je suis parfaite, affirme-je.

Ses yeux bleus impénétrables restent fixés sur moi pendant quelques instants, sans qu'il ne dise rien. S'il attend que je lui rende la cigarette, il va être déçu, car je monte dans la voiture avec toujours le cigare en ma possession.

Je l'entends grogner avant de faire le tour du véhicule pour entrer par sa portière.

Une fois que nous sommes tous les deux assis à l'intérieur, il remonte ses lunettes de soleil au-dessus de sa tête et sort un paquet de cigarettes de l'une des poches de sa veste pour en allumer une autre. Je ne peux m'empêcher de sourire alors qu'il commence à fumer, démarrant la Tesla pour se diriger vers l'UMich.

Aujourd'hui, je dois passer les deux examens auxquels je n'ai pas pu me présenter à cause de ma maladie, mais loin d'être nerveuse, je me sens beaucoup mieux préparée qu'il y a deux jours. J'ai eu plus de temps pour étudier et je pense connaître la matière sur le bout des doigts. Je vais les réussir haut la main.

Je suppose que, même si ça me contrarie, je dois reconnaître que (encore une fois, argh) Jax avait raison. Attendre d'être en meilleure santé pour passer les épreuves a été une bonne décision.

Je le regarde du coin de l'œil. Il conduit en silence, concentré, méthodique, mieux que Lana et presque aussi bien que ma tante Rachel. Je ne sais pas comment j'ai pu craindre pour ma sécurité les premières fois où je suis montée dans la voiture avec lui.

Je prends une grande respiration et me force à dire le mot qui me brûle la langue à cause de mon orgueil.

— Merci, lui dis-je finalement, d'un ton étrange, entre contrarié et effrayé.

Le fait d'avoir sonné si bizarrement me fait rougir instantanément.

S'il te plaît, ne tourne pas la tête pour me regarder.

S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît.

L'univers écoute mes pathétiques supplications et Jax garde les yeux fixés sur la route.

— Pour la cigarette que tu m'as volée ? est sa réponse.

Il a pris assez de temps pour répondre pour me faire penser qu'il a beaucoup réfléchi avant d'ouvrir la bouche, même si ses paroles semblent désinvoltes et presque amusantes.

— Tu sais pourquoi, bougonné-je.

Pour s'être occupé de moi quand j'étais malade. Et peut-être aussi pour avoir donné à Nate un peu de sa propre médecine.

Il doit savoir parfaitement que je fais référence à cela.

Ça lui coûte tant de dire "de rien" et de mettre fin à ce moment aussi maladroit que je me suis créé ?