𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈

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Trois jours se sont écoulés depuis que Benjamin a disparu et je ne dors plus, je m'alimente presque pas mais surtout je ne suis pas sorti de ma chambre une seule fois alors que j'ai eu l'autorisation des médecins. Je ressens tellement de colère, de tristesse et la culpabilité me ronge. Je sors aujourd'hui de l'hôpital car selon les médecins je suis rétabli mais un des infirmiers, sûrement un stagiaire, m'a avoué que l'on m'avait gardé en observation principalement pour voir si j'avais un traumatisme ou des séquelles psychologiques.

Personne ne sait comment s'est passé mon altercation avec l'inconnu mais j'ai réellement cru que j'allais mourir et j'ai eu peur, tellement peur. Tout le monde dit que l'on voit l'entièreté de sa vie défilée, pourtant ce n'est qu'un mensonge, je n'ai rien ressentit excepté de la peur. Ma dernière pensée s'est tournée vers le danger que courait ma famille.

Mon père n'est pas passé me voir une seule fois car d'après ma mère il est trop "concentré" sur Benjamin. Je ne lui reprocherai jamais de vouloir retrouver Benjamin mais nous avons d'excellent informaticien, qui je le sais se démène jour et nuit pour le retrouver, alors j'aurai aimé qu'il vienne au moins une fois. Cette sensation de déception que mon père a créée en moi c'est vite estompée quand j'ai vu que ma mère et Aly venaient tous les jours pour me changer les idées, manger avec moi ou me mettre du vernis.

Une fois que les filles partent car elles ne peuvent pas rester dormir avec moi, je tourne dans mon lit pendant des heures sans trouver le sommeil, pourtant je suis fatiguée. Je pense que je réfléchis trop et c'est vraiment un de mes plus gros défauts depuis l'adolescence.

Il est actuellement 7h et les visites ne commencent qu'à 9 h, alors je décide d'allumer la télévision qui se situe dans le coin gauche de ma chambre pour faire passer le temps. 1 heure 45 est passé lorsque j'entends un coup sur ma porte, cela me surprend légèrement car j'ai remarqué que les médecins et les infirmiers/infirmières viennent à la même heure que les visites.

- Entrer !

- Ma chérie comment tu te sens ? Tu as bien dormi ? Tu es prête à sortir ? ma mère me bombarde de questions, auxquelles je n'ai même pas le temps de répondre

- Calme toi maman, tout va bien. je lâche un léger soupire pour accompagner ma réponse

- Tu as l'air fatiguée. Tu dors mal ici ? maintenant c'est au tour d'Aly de poser des questions

- J'ai du mal à dormir mais tout va bien, je vais rentrer à la maison afin de retrouver Benjamin et c'est seulement après cela que je dormirais bien. ma réponse n'a pas l'air de leur convenir au vu de la grimace de ma mère

J'ai signé l'autorisation de sortie avant qu'elles arrivent alors j'ai pris mes affaires et je suis partis. Je ne supporte pas toute cette inquiétude envers moi, c'est le côté enfermement que je ne supporte pas. Ce que j'aime chez mon père c'est qu'il ne m'a jamais enfermé ou surprotégé ce qui est une bonne chose selon moi et ma vision d'adulte.

Je marche sans but précis depuis environ 45 minutes, j'ai bien vu que mon père, Aly et ma mère ont tenté de me contacter mais je n'ai pas répondu. Je suis dans ma bulle et cette bulle me fait tellement de bien, j'aime être seule cela permet de me ressourcer surtout après la discussion à l'hôpital. Je me retrouve sur une plage très peu fréquentée qui est en réalité mon endroit préféré sur cette Terre, mon échappatoire. Je n'ai pas réellement réfléchi à ma destination mais mes jambes m'ont comme par automatisme emmener à cet endroit. J'ai découvert cet endroit lorsque j'étais enfant et que je voulais fuir les tentions qu'il y avait à la maison donc je suis sorti et j'ai couru le plus vite possible vers le coucher de soleil, jusqu'à atterrir sur cette plage.

𝐒𝐏𝐄𝐑𝐄𝐍𝐙𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant