2. Impassibilité

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17h, arrivée

Nous voilà dans notre cher Upper East Side, nous y résidons tous les deux depuis toujours. La différence c'est que j'ai mon indépendance, mon propre appartement et Noah vit toujours chez nos tendres parents. Mais ça n'empêche pas de se voir très régulièrement, sans raison, des fois à l'improviste.

J'ai toujours eu du mal avec mes père, enfin il a du mal avec moi... je n'aime pas sa façon de penser ni d'instaurer son éducation pitoyable. Cette manière dont les choses sont et doivent être parfaitement carrés, une vie de bourgeoise qui, pour être honnête, ne me va pas.

Mon teint plutôt blanchâtre comme la neige, une tenue vestimentaire aussi sombre que mes yeux peuvent l'être, il est assurément clair qu'il m'est impossible d'entrer dans son moule, d'autant plus avec mon métier.

Les baguages montés, il est temps pour Noah d'aller s'entrainer et moi de retourner dans mon endroit favoris, avec une pointe d'excitation. Je marche pendant une bonne dizaine de minutes avant d'arriver devant cette devanture, qui laisse deviner au premier abord, un univers banal. J'ai trop hâte de retrouver mes collègues et en particulier mon amie Émilia Raves.

Amber, trop contente de te retrouver ! Ton excursion a été reposante ? demande-t-elle en arrivant comme une flèche vers moi.

Emilia ! Plaisir partagé ! je répond tout égaillé en la serrant dans mes bras. Par contre il faudra revoir notre recette du Ice Bleu. Ceux de Milan, sont, très envoutant conclu-je d'un air amusé.

Je dois avouer que ton humour nous a manqué au Society. Alors désolé de gâcher nos bellesretrouvailles, mais, je dois t'avertir : ici, ça n'a pas été de tout repos. Nous avons reçu plusieurs courriers, très identiques à ceux de l'année dernière : ce papier noir et écriture blanche.

Sont-ils signés ? je demande, moins amusée.

D'un B provocateur réplique immédiatement Émilia.

A peine arrivée, les affaires reprennent comme je les aime, mais celle-ci est particulièrement amère. J'accours dans mon bureau en saluant rapidement les personnes présentes. En voyant entreposées les enveloppes noires comme de la braise sur mon bureau, ma tête commence doucement à tourner, mes mains deviennent moites. Les flashbacks reviennent, et je frôle la crise d'angoisse quand je me remémore ce que m'a dit mon amie.
Respire Amber, c'est dans ta tête, ce n'est pas réel

« D'un B provocateur, papier noir et écriture blanche » cette phrase n'a faite qu'un tour dans ma tête pour me faire redescendre aussitôt de mon nuage. Inutile de réfléchir cent ans, je suis certaine de la provenance de ces courriers.

Baltimore. Ils n'ont jamais cessé de garder un œil sur nos affaires, sur ma vie personnelle. Je suis toujours dans leurs collimateurs. Ils connaissaient par je ne sais quel moyen, les dates exactes durant lesquelles j'étais absente au Society. Appliquant au passage, ce qu'ils font de mieux, faire régner la peur chez les autres.

Je connais mon équipe depuis de nombreuses années, dont Émilia fait partie. Une amie fidèle qui m'a sauvée lors de notre première altercation avec les Baltimore. Elle m'a remise sur pieds et accompagnée dans ces nouveaux projets qui, je dois l'avouer, ne sont pas des plus reposants et encore moins légaux. Ils sont restés impénétrables.

Elle est assurément plus réfléchie, c'est un peu le cerveau du Society. Elle prévoit toujours des plans de secours, déniches les informations sur nos contrats, réalise les plans des bâtiments. Cheveux châtain, arrivant jamais en dessous des épaules, elle est un peu plus grande que moi et aussi dingue que moi.

The GlacialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant