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Kémar se réveille le premier, moi, encore plongé dans le monde des rêves. Il vient m'embrasser sur l'une de mes joues, la chatouillant du bout de son nez. Je sors alors peu à peu de ce doux sommeil, souriant directement en le voyant. Ce moment a été si parfait, que j'en garderais de très bons souvenirs. 

On s'embrasse amoureusement, lui, venant m'enlacer tendrement. On entend du bruit de l'autre côté de la porte, avant que quelqu'un ne vienne y frapper. C'est Tessa qui se trouve derrière la porte. Elle y passe donc un bout de sa tête, nous adressant un grand et chaleureux sourire.

— J'ai préparé le petit déjeuner, alors quand vous serez prêt, rejoignez-nous ! Et Kémar, j'aimerais te parler.

— Oui, j'arrive tout de suite !

Il s'habille comme il le faut, avant de sortir de la pièce, tout en me faisant un clin d'œil. Je souris, me sentant extrêmement bien. À vrai dire, ça fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi léger et de si bonne humeur. Revoir ma mère me fait du bien, je le sens au fond de moi. Je ne suis pas le fils fusionnel, mais je décide malgré tout, de briser ses barrières et d'aller davantage vers elle. J'ai une forte impression que je peux lui faire confiance ; à elle, comme aux autres. Je ne me sens plus si différent maintenant et ceci me fait un bien fou.

Je sors à mon tour de la chambre, croisant Mira juste devant la porte, qui ne m'accorde même pas un regard. Je comprends qu'avec elle, ça risque d'être assez compliqué niveau communication. Je passe donc outre et rejoins alors les autres et m'installe avec eux, les saluant poliment. Je remarque alors en commençant à manger, que ma mère et Kémar sont en train de parler un peu plus loin, à l'écart de tous. Je les vois rigoler ensemble, ce qui me fait plaisir à voir. Et après de longues minutes, je les vois revenir, s'installant à table avec nous, Kémar prenant ma main dans la sienne.

— De quoi vous avez parlé ?

— C'est un secret entre ta mère et moi.

— T'es sérieux ?

— Bien-sûr.

On déjeune donc tranquillement, mais je vois Mira s'écarter de nous, s'installant seule dans le salon. Je décide d'aller la voir, m'installant à ses côtés, à quelques centimètres d'elle. Comme je m'y attends, elle m'ignore complètement.

— J'aimerais voir aux alentours tout à l'heure, tu voudrais bien m'accompagner ?

— Tu n'as qu'à demander à ton âme-sœur.

— Je vois. Mira, j'aimerais comprendre. Pourquoi tu ne m'aimes pas ?

— Je n'ai jamais dit que je ne t'aimais pas. Je suis comme ça, les gens ne m'intéressent pas.

— D'accord, je vois. Je te laisse alors, désolé de t'avoir dérangé.

Je la laisse de nouveau seule, me dirigeant cette fois-ci vers ma mère. Je la vois faire la vaisselle, alors je la rejoins en silence. Elle me sourit tendrement, commençant soudainement à me parler de mon père.

— Tu lui ressembles tellement. Vous avez le même sourire et le même regard. C'était un homme bon, avec un grand cœur, qui faisait toujours passer le bien-être de ses proches, avant le sien. Il était toujours joyeux, positif et souriant. Il voyait toujours le bon côté des choses, même quand personne n'en voyait. Quand on a appris pour toi, pour ma grossesse, il n'a jamais pensé qu'il puisse arriver tout ça par la suite. Il était si heureux, qu'il était convaincu qu'il pourrait réussir à te garder et porter tête à la meute. Lucas ... Je suis désolé de ne pas avoir pu te protéger. Je regrette tellement toutes ces choses que tu ais dû traverser à cause de nous. Nous étions conscients des conséquences, mais nous ne voulions pas te perdre. Nous étions déjà attachés à toi, alors que tu n'étais encore qu'une petite graine dans mon ventre.

Je vois alors ses yeux se mettre à briller d'émotion. J'ai également la gorge nouée, essayant au maximum de retenir mes larmes. Et c'est en me laissant aller dans ce moment, que je la prends dans mes bras. Elle semble très surprise au début, avant de resserrer ses bras autour de moi, laissant échapper ses sanglots.

— Je ne t'en veux pas. Tu es et tu resteras ma mère.

Elle me serre encore plus fort et je peux entendre les battements de son cœur s'accélérer davantage. Et je peux même sentir le regard de Kémar sur nous.

On passe donc le reste de la journée à se rapprocher, à se raconter des anecdotes, créant enfin notre lien mère-fils. La journée passe très vite à mon goût, que j'en ai même délaissé Kémar. Je me rends compte que j'étais si occupé avec ma mère, que je ne lui ai pas parlé depuis le déjeuner. Je le rejoins alors dans notre chambre, le voyant lire tranquillement un livre.

— Désolé. Je n'ai pas vu le temps passé.

— Tu t'excuses de quoi ?

— Je t'ai mis de côté aujourd'hui.

Il se met à rire, avant de me faire signe de venir dans son étreinte.

— Tu as le droit de rattraper le temps perdu avec ta mère, alors ne t'excuse plus jamais pour ce genre de choses.

Il m'embrasse tendrement et je finis par m'endormir dans ses bras quelques temps plus tard, alors qu'on parlait de tout et de rien. Mais en fin de soirée, on se réveille en sursaut, en entendant de l'agitation à l'extérieur de la pièce. On regarde alors curieusement par la porte, apercevant donc, les jumeaux, gravement blessés.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandais-je choqué.

— Nous allions chasser et nous avons été attaqué, me dit Niklo. Ils nous ont pris par surprise, ils étaient très rapides et plus nombreux que nous.

Ma mère se précipite vers eux pour les soignés, avant que Verga, Mervone et Mira, sortent, faire un tour des alentours. Les frères ont réussi à prendre le dessus en les tuant, non sans danger. Alors les trois sont partis se débarrasser des corps, ne voulant pas avoir d'autres visiteurs. Mais moi, j'avais un mauvais pressentiment. Quelque chose se préparait.




Désolé les amis pour cette longue absence. Cette fois-ci je publierais un peu plus régulièrement.     

𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant