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Je me réveille en sursaut et prends connaissance de ce qui m'entoure. Mes plaies sont à présents recouvertes d'épais bandages, ce qui me fait difficilement me mettre assis. Je me trouve sous une épaisse de tente, où je peux entendre plusieurs personnes y parler à l'extérieur. Je reconnais quelques-unes de ces voix, mais en essayant de parler, démontrant ma présence, je gémis soudainement de douleurs. Je ne pensais pas avoir si mal, mais apparemment Sam ne m'a pas loupé. Je me recouche alors, quand j'aperçois Yorksan venir à moi. D'un sourire rassurant, il se pose à mes côtés, me demandant si ça va. J'acquiesce et tel l'ainé qu'il est, il commence à sagement parler de ce qu'il s'est passé, après mon évanouissement.

— Tu devrais te reposer davantage, tes plaies sont assez profondes.

— Que s'est-il passé ?

— La meute a perdu son alpha, alors ils se sont dispersés, disparaissant dans la nature.

— Et c'est tout ?

— Nous avons trouvé un peu plus loin, des hybrides prisonniers.

— Quoi ? Sam les gardait enfermé ?

— Oui. Ils ont été enchainés, battus comme des bêtes, alors avec Verga, nous en avons discuté et il a été décidé qu'une meute d'hybrides prendra place ici-même. La première de l'histoire. Et maintenant que quelques meutes sont maintenant au courant, l'idée est que la nouvelle puisse se propager au-delà des frontières. Cela vous permettrait de vivre en paix et d'éviter que d'autres ne deviennent esclaves à leurs tours. Mais comment vas-tu, toi ?

— C'est encore un peu douloureux.

— Je veux parler de Sam. Comment te sens-tu après ça ?

C'est vrai que je venais de tuer et ça a été ma première fois, alors oui, je me sentais différent. Mais je ne me sentais pas plus mal que ça, alors étais-je normal ? J'avais été envahi d'une si grande colère, que je ne ressentais ni histoire, ni regret après mes actions.

— Je pense que ça va. Je ne me sens pas mal de l'avoir fait. Enfin, je crois. Et c'est ce qui m'inquiète d'ailleurs.

— Pourquoi ça ?

— J'ai eu une discussion avec Kémar à ce sujet et il m'a dit que si je m'y faisais à ça, cela ne serait pas normal.

— Peu importe ce que mon fils à pu te dire, ne rien ressentir en tuant, ne veut pas dire aimer ça. Les meurtriers aiment ça, je doute que toi tu es apprécié ce moment.

— En effet. Mais je n'ai aucun regret.

— Et c'est compréhensible. Cette personne t'a trahi, alors je peux le comprendre. Mais je pense que j'ai assez abusé de ton temps. Quelqu'un d'autre souhaiterait prendre ma place.

Je rigole, en sachant de qui il parle. Et à peine il quitte la tente, Kémar rentre à son tour. Il se pose doucement à mes côtés et je peux voir son regard triste se poser sur mes blessures. Il effleure mes bandages de ses doigts, avant de finir poser son front contre le mien. Je ferme mes yeux et peux ressentir son souffle sur mon visage et les forts battements de son cœur. Je rapproche nos visages, pour que nous puissions enfin nous embrasser. Des frissons se réveillent en moi, dès que nos lèvres rentrent en contact. Ce baiser est si doux, que je souhaite qu'il dure des heures, mais nous finissons par nous séparer.

— Je suis désolé de ne pas avoir pu te protéger.

— Ne le sois pas. Rien n'est de ta faute. Ça devait simplement se passer ainsi.

— Mais regarde-toi ! Tu seras marqué à vie.

— Ça sera les traces d'un accomplissement. Je l'ai fait pour mes parents.

— Je vois. Mais je voulais aussi savoir si tu comptais rester ici.

— Rester ici ?

— Oui, Verga et les autres hybrides restent en meute là. Alors je me demandais si tu comptais les suivre.

— Je ne suivrais que toi, ok ?

Il dévoile un immense sourire, apparemment soulagé de ma réponse. Même si vivre entre hybrides semble une bonne idée, je ne voudrais pas que Kémar s'éloigne de sa meute et ils m'ont déjà adopté, alors je resterais avec lui.

On discute un instant et après, il m'aide à sortir de la tente, me retrouvant à présent face à tous. Verga s'avance vers moi, me tendant sa main. Je la prends, hésitant, avant qu'il ne me remercie. Je ne comprends pas trop pourquoi il le fait et lui adresse donc un simple sourire.

Je suis content, je me suis fait une autre famille, que je ne compte pas oublier. Ils sont devenus très important pour moi, alors avant que nous retournions à la meute de Yorksan, nous décidons de faire une petite soirée autour d'un feu. Nous nous racontons tout et n'importe quoi, évitons tout de même le sujet de notre combat, pour ne pas gâcher cette bonne ambiance. Nous passons la nuit sur place, avant de partir à l'aube, après des adieux un peu tristes. Je commençais à m'habituer à eux, alors les quitter ainsi est un peu dur. Mais je sais que ma tristesse ne durera qu'un temps avec Kémar, il sait y faire pour me remonter le moral.

Pendant notre périple, nous faisons pas mal de pause, car mes blessures me font souffrir. Les autres ne semblent pas dérangé par ça, mais moi oui. Je ne souhaite être un boulet pour personne. Et notre retour a prit à cause de cela, le double du temps, que nous avons pris à l'aller, alors nous arrivons fatiguer et moi, je m'écroule une fois sur notre lit, Kémar également. Et je reste endormi des heures et des heures.

Je finis par me réveiller, à cause de Kémar qui change mon bandage. Je le regarde faire et il a l'air très concentré dans sa tâche. Il n'a même pas remarqué que je m'étais réveillé. Alors je me racle la gorge et son regard change directement, dès que ses yeux croisent les miens. J'ai vraiment de la chance de l'avoir.

Quelques semaines finissent par s'écouler et mes blessures cicatrisent parfaitement. J'ai recommencé le sport et je me sens en pleine forme. À notre retour, j'ai demandé à Yorksan à ce qu'une stèle soit passé à côté de celle de ma mère, en hommage à mon père. Je voulais qu'il puisse être ensemble, même dans leur mort. Il a accepté sans problème, alors quand j'ai un petit coup de blouse je vais les voir et je leur parle.

Kémar et moi, profitons de notre temps ensemble, avant que les cours ne reprennent. Nous avons raté beaucoup de choses, alors forcément, nous recommençons notre année, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Nous arrivons dans l'établissement et cette scène digne d'une série pour ado, me rappelle immédiatement mon premier jour. Sauf que cette fois-ci, je suis ce protagoniste qui marche au milieu de la bande, avec l'étudiant le plus sexy à mon bras. Je suis devenu tout aussi populaire que Kémar, car je ne suis plus le même. Ce jeune qui voulait rester discret, n'est plus là. Alors nous marchons dans le couloir, dépassant ceux de la file d'attente pour le secrétariat. Tous les regards sont tournés vers nous et je me revois rapidement à leurs places. Je sens la main de Kémar s'entrelacer à la mienne et je comprends tout de suite, ce qu'il cherche à faire. Il s'arrête en plein milieu du couloir et m'embrasse langoureusement devant tout le monde. Nos amis continuent leurs chemins, ayant l'habitude de nous. Peu d'entre eux restent à nous regarder et c'est exactement ce qu'il veut. Il veut qu'ils comprennent que Lucas Gomez lui appartient et lui appartiendra quoi qu'il arrive.


END


J'espère que cette histoire vous aura plus ! À bientôt pour de nouvelles aventures !!!

𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant