Plusieurs semaines venaient de passer et moi, je n'étais plus vraiment serein après l'attaque des deux frères, car nous sentions, nous entendions d'autres loups passer au-dessus de nous. Malgré tout ce beau monde autour de moi, je ne me sentais plus en sécurité. Mon instinct me disait de quitter cet endroit, mais où irai-je ? Je ne peux pas retourner dans la meute, je ne peux pas les abandonner ainsi et retourner en arrière. Mais Kémar met fin à mes réflexions, en rentrant dans notre chambre et en prenant place auprès de moi.
— J'ai les mêmes pensées que toi.
— Quoi ? Mais comment — Ah oui, c'est vrai. J'ai encore du mal à gérer cette partie.
— Tu sais, cette attaque nous a tous inquiété. Alors Verga a décidé qu'on ne pourrait rester ici.
— Et où irons-nous ?
— Je ne sais pas trop.
— Alors nous serons en cavale ? En fuite ?
— Si on veut.
— Je ne pense pas vouloir vivre ainsi Kémar. Nous n'avons rien fait de mal ! Alors pourquoi devrions-nous fuir ?
— C'est dangereux de rester ici à présent ? D'autres pourraient venir et nous trouver, on ne sait pas qu'elle genre de meute il peut y avoir ailleurs.
— Alors demandons de l'aide ?
— De l'aide ? À qui ?
— Retournons avec Yorksan.
— Tu te rends compte de ce que tu dis ? Deux Alphas ne peuvent cohabiter ensemble dans la même meute. Verga est à la tête de cette meute d'hybrides et ce doit de vous protéger. Il ne demandera d'aide à personne.
En fait, retourner dans la meute, n'est qu'une excuse que je lui donne, pour retourner dans notre quartier. Beaucoup de pensées viennent depuis quelques temps me rendre anxieux. L'attaque des jumeaux, l'histoire de mon père et la vérité sur mon enlèvement, tout ceci me rendait certainement parano, mais je voulais rendre visite à Maria à cause de tout cela. Si on devait quitter cet endroit, j'aimerais régler cette histoire avec Maria avant tout. Mais j'en oublie encore que Kémar ressent mon stresse comme mon anxiété. Alors il prend ma main dans la sienne, avant d'y apposer un doux baiser sur son dos. Il attend en silence que je lui dise ce que j'ai en tête, mais j'hésite fortement. Je plonge mon regard dans le sien, me rapprochant lentement de lui, avant de l'embrasser. Et je suis toujours surpris des effets que cet homme à sur moi. Dès qu'il m'embrasse, mon cœur s'emballe et dès qu'il me touche, je me sens décoller du sol. Je ne peux donc nier mon amour pour lui. Je décide donc de ne pas lui cacher mes intentions plus longtemps.
— Je veux aller voir Maria.
— Pourquoi ?
— Je veux entendre sa version de l'histoire et savoir qui elle est vraiment.
Mais la porte de notre chambre s'ouvre brusquement sur ma mère, qui en passant, avait tout entendu de ma requête.
— Lucas, je ne veux pas que tu t'approches de cette femme. Tu ne sais pas à quel point elle peut être dangereuse.
— Je n'ai pas peur d'elle et je veux entendre ce qu'elle a à me dire.
— Alors je viens avec toi.
— Et moi aussi, rajoute Kémar.
Je les regarde en souriant, content de les avoir dans ma vie. Je suis heureux d'avoir ma mère et mon âme-sœur auprès de moi. Ma mère s'assoit à mes côtés et me caresse tendrement le visage. Je sens de l'inquiétude et de la peur en elle, malgré ce sourire qu'elle affiche. Je la prends dans mes bras et elle répond directement à cette étreinte. Kémar décide de nous laisser et quitte la pièce. Nous nous séparons donc de courtes minutes plus tard et je la vois hésiter à parler.
— Qu'y a-t-il ?
— Maintenant que je t'ai retrouvé, je ne veux plus te perdre, alors n'importe où tu iras, je viendrais avec toi. Je te suivrais. Alors si tu veux aller voir cette femme où même retourner dans ton ancienne meute, je te suivrais.
— Ça pourrait être dangereux.
— Je mourrais pour toi mon chéri.
À cette phrase, je me sens rempli d'une vive émotion et de nombreux frissons. D'un coup, quelqu'un frappe à la porte et nous voyons tous les autres arriver, envahissant donc cet espace, qui devint rapidement très petit. Je me lève, faisant maintenant face à Verga.
— Nous partirons dès le couché du soleil. Kémar m'a fait part de tes suggestions et j'y ai réfléchis, me dit Verga. Nous irons et nous trouverons une solution avec Yorksan pour vivre ensemble. C'est la seule meute qui puisse accepter des hybrides tel que nous, et à plusieurs, nous serons plus forts.
Je suis assez content qu'il ait accepté, alors après ceci, ils quittent tous la pièce, allant préparer leurs affaires, quittant définitivement leur cachette, depuis plusieurs années maintenant.
L'aube pointe le bout de son nez, pendant que nous marchons vers la meute. Il nous reste encore quelques kilomètres à parcourir, ce qui me semble interminable. Et tout au long de notre route, Kémar ne m'a pas lâché la main même une seconde, tout en me partageant ses pensées. Il me disait comme chaque jour à quel point il m'aimait, mais me faisait aussi part de ses inquiétudes vis-à-vis de Maria. Lui non plus ne voulait pas que j'aille la voir, mais je le voulais. C'est comme-ci au fond de moi, j'avais besoin d'entendre ses réponses. Alors il n'insiste plus sur le sujet, prêt à m'y accompagner. Et d'ailleurs, peu de temps avant d'arriver à la meute, ma mère, Kémar et moi, nous séparons des autres, empruntant un autre chemin.
Je ne veux pas attendre et souhaite me rendre directement chez Maria, pendant que les autres continueront jusqu'à Yorksan. Nous avons marché pendant des heures, le soleil se trouvant à présent au plus haut dans le ciel. Et c'est au milieu de l'après-midi, que j'aperçois enfin cette maison dans laquelle j'ai grandi. Je me sens soudainement triste, de penser que tout ce bonheur que je croyais mériter, était en fait, volé. Je leur faisais confiance et en apprenant toutes ces choses, je me rends compte d'à quel point ils avaient été hypocrites envers moi. Ces souvenirs, finalement, n'étaient rempli que de mensonges et de rien d'autres. Et en me voyant ému, légèrement tremblant, ma mère me prend la main, m'adressant son doux sourire.
— Ça va aller mon chéri, tu es fort, ne l'oublie pas.
Je me décide donc à y aller, me dirigeant vers l'entrée, seul, laissant les deux personnes les plus importantes, pour moi, de l'autre côté de la rue. Je leur jette un dernier regard, avant de prendre une grosse bouffé d'air, essayant de paraître le plus détendu possible. Je lève non sans difficulté ma main vers la sonnette, hésitant à la toucher. Mais j'appuis finalement dessus et en entendant du bruit de l'autre côté de cette porte, mon cœur s'emballe. Et je mentirais, si je disais ne pas avoir peur.
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𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑 [MxM]
WerewolfJe venais tout juste de rentrer à l'université. Je pensais passer une année tout à fait normale, comme tous les étudiants de mon âge. Mais je m'étais bien trompé. J'avais bien-sûr remarqué qu'il m'arrivait certaines choses assez étrange depuis mes...