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Une longue année vient de passer et disons-le, je ne suis plus le même. Pendant quelques temps après la mort de ma mère, je me suis renfermé sur moi-même. Même Kémar avait du mal à me faire aller mieux. Je ne voulais voir ni parler à personne. Bien-sûr, certains diront que ma réaction semble exagéré, car ça ne faisait pas longtemps que je l'avais retrouvé, mais au contraire. Je ne la connaissais pas avant cela, mais une fois parler avec elle, c'est comme-ci tout l'amour de ces années perdu, étaient arrivé à moi d'un seul coup et que je sentais désormais ce lien qui nous unissait. Ce sentiment était si agréable, mais il m'a été retiré de force par ces gens qui m'ont trahi. J'étais aussi en peine à cause de Maria et Sam. Ils m'avaient élevé, m'avaient vu grandir. Je me sens honteux d'avoir été heureux à leurs côtés. J'ai des souvenirs heureux que je revois et que je regrette maintenant. Je les revois me sourire, m'enlacer, alors qu'en fait ce n'était pas leur place, ni même leur rôle. Ce n'était que du faux et je me sens bête d'y avoir cru.

Verga était venu à moi, quand tout le monde préférait me laisser tranquille. Cela aurait été un monologue, car lui seul avait parlé ce jour-là. Il avait passé plus de temps que moi avec ma mère et ce sentiment qu'il ressentait n'était pas si différent du mien à vrai dire. Il m'avait raconté comment elle était et ce qu'elle avait vécu en me cherchant sans cesse. C'est tellement injuste. Qu'est-ce que mes parents ont fait pour être punis ainsi ? Elle était si heureuse de me revoir. Mais ça n'a pas durée longtemps. Il m'avait réconforté en me disant que je n'étais pas seul et qu'on formait tous une famille. Cela m'avait pris quelques jours, mais j'avais finalement décidé de briser ce silence, décidant même de retourner en cours. Ils avaient tous été surpris, mais avaient été heureux de me voir de retour. Bien-sûr, il restait des choses à faire et la plus importante, était de me venger. Mais je voulais d'abord penser à autre chose. Respirer, me libérer l'esprit, avant d'aller au combat. Et surtout, j'avais besoin de me renforcer physiquement, de m'entrainer davantage. Alors toute cette année, je l'ai dédié à ça. Fortifier mon esprit, fortifier mon corps.

Je n'ai pas été tendre avec moi-même, ni même avec Kémar. S'il n'était pas mon âme-sœur et si l'on n'avait pas ce lien, il m'aurait quitté, lassé de moi. Je l'envoyais balader à chaque fois que je ne voulais pas être déconcentré. Il m'arrivait même de l'ignorer, alors qu'il faisait tout pour que je sois bien. Et même en étant conscient de cela, j'agissais mal envers lui et maintenant, je m'en voulais. Il me montrait sans cesse son amour et son soutien pour moi et c'est comme-ci je l'envoyais au loin, en n'y pensant plus. Je devinais que cette année avait dû être particulièrement horrible pour lui. Alors une fois tous mes objectifs atteint, j'étais allé m'excuser. Il avait eu l'air plus triste qu'en colère. Mais il n'a pas su l'être longtemps. Une fois présenté mes excuses, il m'avait enlacé et embrassé pendant de longues minutes. Il m'avait pardonné et on faisait à nouveau plus qu'un ensemble, passant ainsi toute la journée à deux, collé l'un à l'autre.

Aujourd'hui, Yorksan vient à moi, Verga à sa suite. Pour que les deux Alpha viennent me voir ensemble, c'est qu'il y a urgence que c'est important. Les deux s'installent en face de nous, Kémar enlaçant nos mains entre elles.

— Lucas, tu as fini ton entrainement, alors maintenant nous devons parler de choses plus sérieuses, commença Yorksan.

— Je vous écoute.

— Je sais où se cache la meute de Sam. On les a retrouvés. J'ai envoyé des loups à leurs recherches et ils m'ont rapporté, qu'ils se trouveraient là où ton père s'est fait tuer. Ça serait la même meute.

— Oui, ma mère a dit le jour de sa mort, que le mari de Maria avait été celui qui l'avait tué. Il avait été l'alpha avant Sam, avant sa mort. Alors ils sont retournés chez eux ...

— Mais il y a plus important. Sur la route qui mène à eux, plusieurs meutes s'y trouvent. Elles ne sont peut-être pas les plus dangereuses, mais elles ont beaucoup d'influence parmi la communauté, alors avec Verga, on a pensé à s'en servir.

— Comment ça ?

— Présenter aux autres les hybrides

— Quoi ?

— On leur montera qu'ils peuvent être aussi violent que nous et que nous voulons vivre ensemble, comme nous arrivons à le faire ici

— Et vous pensez qu'ils accepteront ?

— Avec des conditions, oui.

— Des conditions ?

— Devenirs des alliés.

L'idée est bien, mais va-t-elle réellement porter ses fruits ? À voir. Nous attendons donc les vacances, avant de commencer notre aventure. Quelques amis de Kémar nous accompagnent, en plus de tous les hybrides et de Yorksan. Nous sommes chargés, car nous avons une longue route à faire. Nous partons à pied, car les meutes sont cachées aux fonds des forêts et non aux abords des routes. Nous partons calmement, certains chassant même pendant le trajet. Après tout, nous n'allions pas marcher des jours sans pauses, alors il fallait bien qu'ils prennent des forces. Nous décidons après plusieurs heures, de nous poser, nous arrêtant près de ce qui ressemble le plus à un lac. Ce n'était pas la pleine lune, alors il n'y avait que les hybrides qui pouvaient aller chercher de quoi manger. Alors je me joins à eux, parcourant les alentours à la recherche de notre dîner. Nous avons parcouru plusieurs kilomètres, mais ne sommes revenus qu'avec un cheval, rien de plus. Juste assez pour nous remplir la moitié de l'estomac, mais nous faisions avec.

Nous passons donc la nuit ici, moi, entouré des bras de mon âme sœur. Je mets pas mal de temps à m'endormir, pensant sans cesse au jour j. Ce moment où je les aurais de nouveau devant moi. Je ne pense pas pouvoir me contrôler, ce qui risque de poser des problèmes. Mais ils méritent d'être puni ; de mourir.

Je me suis souvent demander ce qui se passerait si un jour, j'atteignais cette limite. Le jour où je finirais par tuer quelqu'un, comment me sentirais-je après ça ? Pourrais-je à nouveau dormir et avoir l'esprit tranquille ? Certes, je n'étais plus le même depuis le tout premier jour où j'ai appris qui j'étais vraiment, mais malgré tout, au fond de moi, il me restait cette part d'incertitude, de doute et aussi de peur. 

𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant