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On arrive enfin à la planque et pendant tout le trajet, je n'ai pas cessé de regarder en arrière, essayant de voir si j'apercevais Kémar. Il me manque et j'ai peur pour lui. Il ne devrait pas être seul, je devrais être avec lui et me battre à ses côtés, s'il le fallait.

Nous rentrons alors dans cette fameuse planque atypique, dont l'entrée se trouve sous terre. Pour y accéder, il y a un mécanisme très étrange, fait de files, de branches et de feuillages, que seul celui qui l'a conçu, pourrait comprendre son fonctionnement. On descend chacun notre tour et nous arrivons, avec surprise, dans un couloir, peu sombre, qui nous conduit à un petit sas, qui fait apparemment office d'entrée. Verga ouvre la porte et nous tombons sur elle ; ma mère. Elle accueille avec un grand sourire, qu'elle tient toujours, en me voyant. Je ne peux malheureusement lui rendre la pareille, car ce que je pense d'elle, n'est que le reflet des histoires que l'on m'ait dites. Elle s'arrête devant moi et hésite à me prendre dans ses bras. Je la salue rapidement d'un geste de tête, accompagné d'un léger sourire assez crispé, qu'elle accepte tout de même.

Apparemment, chacun d'entre eux a son espace, sa propre intimité. Cet endroit est assez chaleureux, je dois dire, pour quelque chose de souterrain. C'est assez grand, pour être considéré comme une maison familiale et non comme une planque. Verga me fait alors visiter, jusqu'à me montrer, une pièce qu'il désigne comme mon coin à moi et à Kémar.

- J'ai une chambre ? Mais comment-

- On savait en venant te chercher, qu'on repartirait avec toi, alors nous avions tout préparé à l'avance, me dit-il.

- C'est très gentil, merci.

- Ça sera votre petit coin à toi et à Kémar. On sait très bien que deux âmes-sœurs ne se quittent en principe jamais. Ce soir fut une exception, mais je sais que grâce à votre lien, il te retrouvera sans problème.

- Tu es sûr ?

- Absolument.

Je m'installe alors sur mon nouveau lit, avant de voir ma mère rentrer.

- Je peux m'asseoir ? me demande-t-elle.

J'acquiesce, sans pour autant lever les yeux vers elle.

- Comment vas-tu, Lucas ?

- Bien, merci.

- Je sais que je te dois pas mal d'explications.

- En effet.

- Alors laisse-moi te les donner.

- Je suis tout ouïe.

- Je m'appelle Tessa Watson et je suis ta mère. Le jour où je t'ai mis au monde, ton père et moi, nous étions les plus heureux du monde. Ta présence venait d'illuminer notre vie. Mais bien évidemment, nous savions que les problèmes qui nous attendaient par la suite, n'allaient pas être simples à gérer. Mais quand j'ai su que j'étais enceinte, j'ai refusé d'avorter. Je ne voulais pas te faire ça. Bien sûr, on comptait s'enfuir et ton père comptait d'abord leur parler, avant de finalement, décider de quitter la meute pour rester avec nous. Mais le jour où on avait décidé de partir, ton père a été appelé par l'Alpha. On savait très bien pourquoi. Quelqu'un avait parlé de toi à Alpha. Ton père est alors parti et une heure après, une louve et un loup ont débarqué et t'ont arraché à moi, dit-elle les larmes aux yeux. Ils t'ont emmené avec eux, avant de mettre le feu à notre maison, alors que j'y étais encore. J'ai réussi à m'enfuir à temps et j'ai couru jusqu'au petit village de la meute, mais il n'y avait personne, à part ton père inconscient, étendu sur le sol. Ils l'avaient tué, alors qu'il voulait juste vivre libre et heureux avec sa famille. Ce jour-là, je vous ai tous les deux perdus. Alors je me suis dit que je ferais tout mon possible pour te retrouver. Et en te cherchant, je suis tombé sur d'autres comme toi, alors j'ai décidé de les protéger.

- Comment je peux savoir si tout ça est vrai ?

- Verga m'a dit pour ton ultime plus. Alors vérifie par toi-même.

Si je le fais, j'aurai alors enfin les preuves devant moi. Je place alors ma main sur la sienne, fermant mes yeux, avant que m'apparaisse plusieurs flashes, la montrant souriante, heureuse, joyeux et aimante. Après quelques secondes, je la lâche et remarque ses larmes, qu'elle n'a pu retenir plus longtemps.

- Maria n'est pas ta mère. C'est elle qui t'a volé à moi, avec son défunt mari.

Le ciel me tombe littéralement sur la tête. Celle qui m'a élevée, m'a en fait kidnappé. J'ai vécu 18 ans dans un immense mensonge. Je me sens trahi, en colère, déçu et triste. Et en voyant mon état, Tessa, enfin ma mère, me prend dans ses bras.

- Je suis désolé mon chéri.

J'ai d'un coup, beaucoup de mal à pouvoir respirer normalement. Je demande à prendre l'air et un des jumeaux m'accompagne à l'extérieur. Il reste à l'écart de moi, pas non plus trop loin, me laissant me faire à l'idée que j'avais été tristement trompé et que j'avais aimé la mauvaise personne.

Mes jambes finissent par me lâcher et je m'écroule en pleurs, véritablement blessé de l'intérieur. Mais un bruit non loin de là, me fait m'arrêter dans mon chagrin et je vois que je ne suis pas le seul à l'avoir entendu. Évan, qui m'a accompagné, se rapproche de moi, regardant aux alentours. C'est un loup. Mais après quelques courtes secondes, mon cœur se met à lourdement battre dans ma poitrine et je comprends alors que ce n'est personne de dangereux, mais ma moitié. Je le vois arriver aux loin et je cours jusqu'à lui, me jetant dans ses bras.

- Kémar !

- Tu vois, je t'ai retrouvé.

Il me sert contre lui, mais j'aperçois rapidement qu'il a une entaille sur le ventre.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rien de grave. Une simple chute. Mais toi, ça va ?

- Je te raconterais tout plus tard. Il faut qu'on te soigne.

Je le tire à ma suite et nous rentrons alors ensemble main dans la main et il peut enfin découvrir cet endroit, qui deviendra alors, notre nouvelle maison.

Je l'accompagne jusqu'à notre petit cocon et commence à soigner sa blessure. Sans même le regarder, je peux sentir son regard posé sur moi, ce qui je dois dire, me fait un bien fou. Je souris discrètement, avant de venir amoureusement l'embrasser. Il sourit à travers le baiser, ce qui me fait m'arrêter.

- Tu prends les devants ?

- Tu préfères que je te laisse conduire la danse.

- Je n'ai pas dit ça. Je remarque juste que tu me fais enfin confiance.

- Ce n'est pas une histoire de confiance.

- Qu'est-ce que c'est alors ?

- De l'amour. Je t'aime.

𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑  [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant