Ce jour pour lequel je travaille dur depuis plus d'une semaine maintenant, est enfin arrivé. Je me réveille tendu, angoissant de nouveau. Je peine à boire et à manger ce que Kémar m'a préparé, le stress nouant mon estomac. Il me force tout de même à finir ce que j'ai devant moi, me disant que manger me donnera un minimum d'énergie pour tenir durant la transformation.
Aujourd'hui, pas d'activité physique pour ne pas m'épuiser. Mais je pense tellement à ce qu'il va se passer, que je ne tiens pas en place. Kémar le remarque, car il me regarde depuis des minutes en se moquant de moi. Je fais comme s'il n'existait pas et sors, car j'ai un grand besoin de prendre l'air.
Maintenant assis au bord du lac, j'essaie de vider mon esprit autant que je le puisse. Mes mains qui tremblaient quelques minutes auparavant, commencent peu à peu à se calmer. Je commence alors des exercices de respirations, essayant de m'apaiser le plus que possible. J'ai aussi décidé d'éviter Kémar toute la journée, ne voulant pas penser à ce soir. Je pense qu'il l'a compris, puisqu'il ne m'approche même plus, ne faisant que me surveiller à l'écart. Car oui, même de loin, je peux encore sentir son regard sur moi. Mais j'y fais abstraction.
La journée se passe beaucoup trop vite à mon goût, car le soleil commence déjà à se coucher. Kémar m'appelle alors, me disant qu'il est tant d'y aller. Je le suis toujours sans dire un mot. On commence à rentrer dans la forêt et là, j'aperçois les chaines que j'avais vu la veille, attaché à d'immenses et robustes arbres. En les voyant au sol, je bloque un instant sur cette scène, me posant d'innombrables questions et Kémar le remarque très vite d'ailleurs.
— Ce n'est pas le moment de faire demi-tour Lucas.
— Tu penses ? Parce que là je ne pense qu'à une seule chose ; courir loin d'ici.
Il se rapproche de moi, nos visages se collant presque l'un à l'autre. Sa main caresse lentement ma joue et je peux même sentir à travers ce geste, les battements de son cœur, qui ne font que s'intensifier. Aurait-il peur, lui aussi ?
— J'ai dit que je serais-là pour toi n'est-ce pas ?
J'acquiesce, n'arrivant pas à sortir un seul mot face à lui.
— Je resterais là quoiqu'il arrive. Je sais que tu peux le faire. Crois en toi. Tu es plus fort que tu ne le penses.
Et là, sans m'y être préparé à l'avance, il m'embrasse. J'y réponds sans même m'en rendre compte, avant que l'on ne se sépare, gêné de ce qu'il vient de se produire. Il me dit alors de me déshabiller et moi, ne comprenant pas, je commence légèrement à m'emporter en l'insultant de pervers et d'autres noms toujours moins agréables les uns que les autres.
— Tu crois vraiment que c'est pour mon plaisir que je te dis ça ? Si c'était vraiment le cas, je n'aurais pas attendu ce moment précis pour te le demander. C'est uniquement pour que les chaînes tiennent mieux et surtout pour éviter que tes vêtements se déchirent quand tu seras en loup.
— Ah, je vois, désolé.
Je me déshabille donc, ne restant qu'en sous-vêtement. Il vient ensuite attacher l'une des chaînes à chacune de mes chevilles et ensuite à chacun de mes poignets. Mon cœur palpite de plus en plus, en attendant la pleine lune, qui peine un peu à arriver à mon goût. Une fois qu'elle apparait enfin, la panique commence à également m'envahir. Je n'arrive plus à respirer, à deux doigts de tomber dans les pommes.
— Regarde-moi Lucas, me dit-il en se rapprochant de moi. Respire calmement, d'accord ? Calme-toi. Ne regarde pas la lune, regarde-moi. Ne regarde que moi.
Je m'exécute alors et bizarrement cela fonctionne. Ma panique se calme peu à peu, moi, ne le quittant plus des yeux.
— Il faut que tu utilises la force de la lune, alors concentre-toi. Pense à ton loup. Il faut que tu ais l'image en tête. Ferme tes yeux et penses-y fortement.
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𝐋𝐔𝐊𝐀𝐑 [MxM]
Hombres LoboJe venais tout juste de rentrer à l'université. Je pensais passer une année tout à fait normale, comme tous les étudiants de mon âge. Mais je m'étais bien trompé. J'avais bien-sûr remarqué qu'il m'arrivait certaines choses assez étrange depuis mes...