Chapitre 7

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{point de vue Alma}

Assise à mon bureau, je parcours les dossiers, préparant méticuleusement les documents nécessaires pour la garde à vue et l'audition d'Antoine. Chaque mot que j'écris semble porter le poids de notre relation, de notre histoire commune, mais aussi de l'avenir incertain qui nous attend. Soudain, un de mes collègues entre dans mon bureau, interrompant mes pensées.

Gendarme : « Alma, l'audition d'Hernandez va commencer. Nous devons nous préparer. »

Je hoche la tête, retenant à peine ma nervosité.

Moi : « Merci. Peux-tu aller chercher Antoine s'il te plaît ? »

Il acquiesce et sort rapidement, me laissant seule avec mes pensées tourbillonnantes. Quelques minutes plus tard, Alonso revient accompagné du gendarme et d'Antoine. Mon cœur se serre en le voyant, seul dans cette situation difficile.

Alonso : « Nous sommes prêts pour l'audition, Alma. Peux-tu me donner le dossier ? »

Moi : « Oui bien sûr, tiens. »
Dis-je en lui donnant le dossier.

Je suis prête à affronter ce qui m'attend, à faire nouvelle fois face à Antoine et l'interroger mais Alonso m'arrête avant que je puisse franchir le seuil de la pièce. Il pose sa main sur mon épaule.

Alonso : « Je suis désolé, Alma, mais tu ne peux pas participer à l'audition. En tant que compagne du mis en cause, tu es trop impliquée émotionnellement. »

Je sens la colère monter en moi.

Moi : « Quoi ? Mais je dois être là pour lui, pour le soutenir ! Tout en étant juste ! »

Alonso secoue la tête, impassible.

Alonso : « Je comprends, mais les règles sont claires. Tu peux assister derrière la vitre, mais tu ne peux pas participer à l'interrogatoire."

Je serre les poings, impuissante. Malgré mes protestations, je sais que je n'aurai pas gain de cause. Avec un soupir résigné, je me dirige vers la salle d'audition, le cœur lourd de frustration et d'inquiétude. Derrière la vitre, je regarde Antoine, seul à la table d'interrogatoire, et je me sens plus impuissante que jamais. Ce dernier me lance un regard, je lui souris légèrement. Il sourit aussi, avant de mordiller sa lèvre. Alonso et notre collègue entrent ensuite dans la pièce avec Antoine. L'interrogatoire commence.

{Point de vue Antoine}

Je suis à la table d'interrogatoire, le cœur battant la chamade dans ma poitrine. Je sais que cette audition est cruciale, que chaque mot que je prononce pourrait sceller mon destin. Mais je refuse de laisser la peur me submerger. Je dois rester calme, concentré. Alonso s'assoit en face de moi, son regard semble me pénétrer au plus profond de mon âme.

Alonso : « Pourriez-vous me confirmer votre identité ? »

Moi : « Je m'appelle Antoine Hernandez. »

Alonso : « Votre date de naissance ? »

Moi : « Le vingt-trois septembre 1979. »

Alonso : « Profession ? »

Moi : « éducateur et directeur d'un centre éducatif pour jeunes en difficultés. Enfin... plus maintenant... je suis sans emploi. »

Gendarme 2  : « Un comble de finir ici... »

Je lui lance un regard assez noir avant de baisser les yeux.

Alonso  : « Votre situation familial ? Est-ce que vous êtes marié ? Des enfants ? »

Moi : « Je ne suis pas marié mais je suis en couple. J'ai un fils de seize ans, et je vais avoir un autre enfant. »

Je soupire légèrement de toutes ces questions. Ils savent déjà pratiquement tout cela.

Alonso : « Très bien. Antoine Hernandez, vous êtes ici aujourd'hui pour répondre à des accusations de vol. Êtes-vous prêt à répondre aux questions ? »

Je hoche la tête, essayant de masquer ma nervosité.

Moi : « Oui, je suis prêt. »

Le gendarme à côté d'Alonso prend la parole, consultant le dossier devant lui.

Gendarme : « Pouvez-vous nous dire où vous étiez ce matin, aux alentours de 8 heures ? »

Je prends une profonde inspiration, me préparant mentalement à révéler la vérité.

Moi : « J'étais dans le village, dans une boutique. J'ai volé des couteaux. »

Le gendarme échange un regard surpris avec Alonso, surpris certainement que je dise la vérité aussi vite. Sans rechigner. Puis, il continue à me questionner.

Gendarme : « Pourquoi avez-vous volé ces couteaux ? »

Je déglutis, essayant de rassembler le courage nécessaire pour avouer la véritable raison de mon acte.

Moi : « Je les ai volés pour protéger ma famille. Il y a eu des menaces, et je voulais être prêt à me défendre. »

Alonso : « Des menaces ? Pouvez-vous nous en dire plus ? Qui vous menace, et pourquoi ? »
Dit-il en me regardant étrangement et avant de tourner la tête vers Alma derrière la vitre.

Je fronce les sourcils, hésitant à révéler plus d'informations.

Moi : « Je ne peux pas en dire plus. Ça ne sert à rien. »

L'autre gendarme persiste, insistant sur la nécessité de comprendre la situation.

Gendarme : « Monsieur Hernandez, vous comprenez que nous devons comprendre la nature de ces menaces pour évaluer la légitimité de votre action. Pourquoi pensiez-vous avoir besoin de vous protéger avec des couteaux ? »

Je soupire, réalisant que je ne peux pas échapper à cette question.

Moi : « Il y a une personne qui veulent du mal à ma famille. Je ne peux pas rester les bras croisés et les laisser nous faire du mal. Je devais agir pour les protéger, même si cela signifiait enfreindre la loi. »

Les gendarmes échangent un regard sérieux, notant mes paroles. Malgré ma réticence, je coopère pleinement avec eux, sachant que c'est la seule façon de faire entendre ma voix et de protéger ceux que j'aime.

Alonso : « Qui est cette personne ? »

Je mens, enfin, pas totalement, disons que je ne dis qu'en petite partie infime de la vérité, l'arrangeant à ma sauce.

Moi : « Je ne peux pas vous le dire... »

Alonso : « Antoine merde ! Coopère avec nous ! si tu veux vraiment t'en sortir bien ! Et si tu veux le bien pour Alma et votre famille ! »
Dit-il en arrêtant de me vouvoyer, arrêtant le protocole.

Moi : « Mais bon sang ! J'aimerai vous dire qui sait ! Mais j'en ai aucune idée ! Je ne l'ai jamais réellement vu! Ni Alma ! »

Alonso : « Bon on va faire une pause. »
Dit-il en se levant de sa chaise.

Son collègue se lève à son tour.

Gendarme : « Oui, peut-être que d'ici là, le monsieur aura eu une vision et saura qui est cette personne ! Ou il retrouvera la mémoire ! »

Je lance un nouveau regard noir, celui-là, je ne peux pas me l'encadrer.

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Que pensez-vous de ce chapitre ? Alma ? Alonso? Alma ne pouvant pas procéder à l'audition de Antoine ? L'autre gendarme ? L'audition ? Antoine craquera-t-il et dira la vérité ?

~Así Es La Vida~ {TOME 2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant