Chapitre 20

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{point de vue de Gabriel}

La chambre est silencieuse. Je m'allonge sur le lit, fixant le plafond. Les larmes continuent de couler, chaudes et amères. Je me sens trahi par le seul parent qui aurait dû me protéger. Les souvenirs de l'Espagne reviennent en vagues douloureuses. Les entraînements, les matchs, l'équipe... tout semble si loin maintenant. Je ferme les yeux, espérant trouver un semblant de paix dans le sommeil.

{point de vue d'Antoine}

Je reste assis, les mains tremblantes, le cœur lourd. Alma est à mes côtés, mais je me sens incroyablement seul. Mon fils me déteste, et je ne peux certainement pas lui en vouloir. Les erreurs que j'ai commises, les décisions impulsives... tout cela revient me hanter. Je regarde Alma, cherchant du réconfort dans ses yeux.

Moi : « Que puis-je faire, Alma ? Comment puis-je réparer ça ? »

Alma : « Antoine, tu dois lui donner du temps pour digérer tout ça. Et quand il sera prêt, sois là pour lui, prêt à écouter et à expliquer. »

Je hoche la tête, mais l'incertitude me ronge. Chaque seconde qui passe sans pouvoir parler à Gabriel est une torture.

{point de vue de Alma}

Charlotte redescend après avoir laissé Gabriel dans sa chambre. Elle s'assoit à côté d'Antoine, essayant de trouver les mots pour l'apaiser.

Charlotte : « Antoine, je sais que c'est difficile, mais Gabriel a besoin de toi. Même s'il ne le montre pas maintenant. »

Antoine : « Je ne sais pas comment lui prouver tout ça. Qu'est-ce que je peux faire de plus ? »

Charlotte : « Continue d'être là pour lui. Montre-lui par tes actions, pas seulement par des mots. »

Antoine est toujours aussi tendu, mais il essaie de se calmer. Je le prends par la main, le regardant droit dans les yeux.

Moi : « Antoine, tu es un bon père. Tu as fait des erreurs, mais l'important est que tu essaies de les corriger et que c'était pour une bonne raison... Gabriel finira par voir ça. »

L'après-midi passe vite et longue à la fois. Certainement en raison de la tension qui règne ici. Le soir, Gabriel n'a pas voulu descendre manger. Il est juste venu se présenter à Erika, mais est vite reparti dans la chambre. Antoine non plus n'a pas beaucoup touché à son assiette. Il se lève, débarrasse son assiette, et part en haut. Je soupire, passant ma main sur mon ventre. Ce bébé n'arrive absolument pas au bon moment... une vive douleur passe dans mon ventre pendant quelques secondes. Je grimace.

Erika : « Ça ne va pas ? »

Moi : « Si si.. j'ai eu mal pendant quelques instants mais ça va beaucoup mieux, ne t'en fais pas. »
Dis-je en lui souriant pour essayer de la rassurer.

Charlotte : « Tu devrais aller t'allonger un peu, ça te ferait du bien. »

Moi : « Je dois d'abord vous aider à débarrasser. »

Charlotte : « Non. Vas t'allonger. Nous allons le faire. »

Je finis par monter en haut, Antoine est allongé, face au mur et dos à moi. Je m'allonge à ses côtés, passant mon bras autour de lui. Ce dernier se replace sur le dos, fixant le plafond. Nous restons dans un silence profond pendant de longues minutes.

{point de vue d'Antoine}

Je suis allongé dans le lit, fixant le plafond dans l'obscurité. Alma est à mes côtés, sa présence réconfortante, mais je ne trouve aucun répit dans cette proximité. Chaque pensée, chaque souvenir est une flèche plantée dans mon cœur. Gabriel, mon fils, mon propre sang, me déteste pour ce que j'ai fais. Je ferme les yeux, mais les larmes que je retiens depuis des heures se frayent un chemin. Je ressens le poids des erreurs de mon passé, de chaque mauvaise décision que j'ai prise. L'image de Gabriel, de son regard rempli de colère et de douleur, me hante. J'ai gâché sa vie, ses rêves. Comment ai-je pu être si égoïste, si aveugle aux conséquences de mes actes ?

Alma se tourne vers moi, ses yeux brillants dans la pénombre. Elle sait combien je souffre, combien je suis rongé par la culpabilité. Elle pose une main douce sur ma joue, essuyant une larme qui s'est échappée.

Alma : « Antoine, tu dois arrêter de te torturer ainsi. Gabriel a besoin de toi, même s'il ne le montre pas en ce moment. »

Moi : « Je ne sais pas comment réparer ça, Alma. J'ai tout détruit. »

Ma voix est brisée, un murmure rauque. Les mots sont difficiles à prononcer, comme des couteaux tranchants.

Alma : « Tu ne peux pas changer le passé, mais tu peux être là pour lui maintenant. Montre-lui que tu es prêt à tout pour lui, que tu es déterminé à regagner sa confiance. Que tu as fais ça pour le protéger. »

Je hoche lentement la tête, mais l'incertitude me ronge. J'ai l'impression que chaque effort que je fais ne sert à rien, que Gabriel ne pourra jamais me pardonner. Je me tourne sur le côté, faisant face à Alma, cherchant du réconfort dans ses yeux.

Moi : « Et s'il ne peut jamais me pardonner ? Et si j'ai vraiment tout perdu ? Je perdrais un... autre fils. »

Alma serre légèrement ma main.

Alma : « Alors tu continueras d'essayer. Parce que c'est ce qu'un père fait. Il ne renonce jamais à son enfant. Gabriel verra tes efforts, ta sincérité. Mais cela prendra du temps. Sois patient, sois fort. »

Je respire profondément, essayant de me raccrocher à ses paroles.

Moi : « Merci, Alma. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »

Elle sourit faiblement, ses yeux remplis de compassion et de détermination.

Alma : « Nous surmonterons cela ensemble, Antoine. Comme toujours. »

Je ferme les yeux, espérant que la nuit apporte un peu de répit à mon esprit tourmenté. Je sais que ce sera difficile, mais avec Alma à mes côtés, je crois qu'il y a encore une chance de réparer les morceaux brisés de ma vie et de retrouver mon fils.

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~Así Es La Vida~ {TOME 2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant