Chapitre 10

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{point de vue Alma}

Alonso sort de la salle d'interrogatoire, je l'attends derrière la porte, furieuse.

Moi : « Qu'est-ce qui se passe là-dedans ? J'ai tout entendu. Ce Bruno est insupportable ! Pourquoi doit-il continuer à interroger Antoine cette nuit ? On ne peut pas trouver quelqu'un d'autre ?! »

Alonso: « Je sais, Alma. Bruno peut être un vrai casse-pieds, mais je te promets que tout est sous contrôle. Tout est enregistré et filmé. Bruno ne fera rien à Antoine, je te le garantis. Puis il ne sera pas seul, un autre collègue sera avec lui. »

Moi: « Mais je ne veux pas prendre de risques, Alonso. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose pendant cette nuit d'interrogatoire. Antoine est déjà assez stressé comme ça. »

Alonso, tentant de me rassurer, il pose sa main sur mon épaule.

Alonso : « Je comprends tes inquiétudes, Alma. Mais Antoine a insisté pour que tu rentres te reposer. Il m'a demandé d'appeler sa sœur Charlotte, elle va venir te chercher et tu passeras la nuit chez elle. C'est pour ton bien, ainsi que pour celui d'Antoine. »

Moi : « Mais... »

Alonso, m'interrompt doucement.

Alonso : « Alma, tu es épuisée. Tu es enceinte.Tu as besoin de repos. Antoine t'a demandé de rentrer. Il veut que tu sois en sécurité. S'il te plaît, fais-le pour lui. »

Après un moment de réflexion, je finis par céder. Alonso part chercher à manger et à boire pour Antoine. Je m'avance vers la vitre de la salle d'interrogatoire et tape légèrement dedans afin qu'Antoine me regarde. Il lève la tête vers moi et me sourit. J'ai qu'une envie, rentrer dedans et l'embrasser. Mais je n'ai pas la clé avec moi, et Alonso a tout fermé. Alonso revient.

Alonso : « Une voiture est devant, j'ai pris l'identité de la personne c'est la sœur d'Antoine. Elle t'attends. »

Je fais un dernier signe à mon compagnon avant de partir rejoindre Charlotte. Dans la voiture, je lui raconte tout. Elle est à la fois en colère, triste, inquiète. Elle me promets de tout faire pour nous aider. Nous passons d'abord chez Antoine et moi récupérer quelques affaires puis nous repartons chez Charlotte.

Charlotte : « J'ai parlé avec Erika. Tu n'as qu'à reste habiter avec nous le temps que tout se calme. Quand Antoine sortira, il n'aura qu'à te rejoindre. Vous resterez le temps qu'on trouve une solution avec Oscar. Et, si tu veux prendre ta fille Louna comme d'habitude une semaine sur deux, il n'y a aucun problème. »

Moi : « Enfin Charlotte... je ne veux pas vous embêter... de plus avec le bébé... ça va vous faire un peu trop de monde. Puis.. Erika nous connaît pas...»

Charlotte : « Chut, je ne veux rien entendre de plus! Vous resterez avec nous, un point c'est tout. »

Je souris légèrement avant de remercier pendant tout le long du trajet Charlotte. Nous arrivons enfin dans une petite rue tranquille bordée d'arbres. La maison m'a l'air accueillante, avec des lumières chaleureuses qui filtrent à travers les rideaux. Je me sens soudainement nerveuse en franchissant le seuil, sachant que je vais être confrontée à une nouvelle personne dans cette situation déjà stressante. Charlotte le sent. Elle attrape ma main dans la sienne et la serre en signe de réconfort.

Charlotte : « Ne t'en fais pas. »
Dit-elle en souriant avant d'ouvrir la porte.

Dès que nous entrons, Erika la compagne de Charlotte se présente avec un sourire amical, brisant la nervosité qui me tenait.

Erika : « Bonjour, Alma. Je suis Erika, la compagne de Charlotte. C'est un plaisir de te rencontrer. »

Je lui rends son sourire, me sentant soulagée par la gentillesse de son accueil.

Moi : « Enchantée, Erika. Merci de m'accueillir, dans votre maison. C'est très gentil... je ne sais pas quoi dire et faire pour vous remercier! »

Erika : « Tu n'as absolument pas besoin de dire ou faire quoi que ce soit ! C'est normal. »

Charlotte : « Tout à fait! Quoi que si... tu pourrais faire un truc pour nous remercier. »

Je regarde Charlotte avec un regard interrogateur.

Charlotte : « Tu vas aller prendre une bonne douche, pendant que moi je vais te faire un bon petit thé que tu boiras en sortant de la douche puis ensuite tu iras dormir et te reposer en pensant à rien d'autre qu'à toi et ton bébé ! Sans stresser évidemment ! »

Je ris légèrement. Je pars me doucher, puis je retrouve Charlotte et Erika dans le salon. Je ne me sens pas à ma place, j'aimerai être chez moi, mais ce n'est pas possible, je suis mieux en sécurité ici. Erika l'a compris.

Erika : « Tu sais, Alma, tu n'as pas à te sentir mal à l'aise ici. Nous voulons simplement t'aider, toi et Antoine, à traverser cette épreuve. »

J'hoche timidement la tête, appréciant les paroles réconfortantes d'Erika. Je sens un poids se soulever de mes épaules, sachant que je ne suis plus vraiment seule dans cette épreuve.
Charlotte se joint à nous, avec un plateau où se trouve trois tasses de thé. Nous discutons de ce qui nous attend et des solutions possibles pour soutenir Antoine et le sortir de là.

Moi : « Antoine a fait une crise d'angoisse aujourd'hui... quand je suis allé le voir, pour le réconforter et le calmer, il m'a parlé de... »

Les mots n'arrivent plus à sortir de ma bouche.  Je repense à la conversation que j'ai eu avec Antoine dans notre chambre, la première fois qu'il m'a parlé de son arrestation et sa garde à vue pour ce meurtre qu'il n'a pas commis. Et comment les gendarmes se sont comportés avec lui. Le battant, physiquement et verbalement alors qui n'était qu'un gamin de 18 ans qui n'avait rien fait.

Charlotte : « Prends ton temps Alma... »

Moi : « Une fois, Antoine m'a tout raconté sur son arrestation et la garde à vue pour le meurtre qu'il n'a pas commis. Il m'a parlé comment les gendarmes se sont comportés avec lui... ils l'ont battus violemment, physiquement, verbalement. Ils s'en ai sortis avec beaucoup de blessures tant physique que psychologique. Et de se retrouver presque au même endroit, 27 ans plus tard l'a totalement chamboulé, il a paniqué, revoyant encore et encore les images de ses 18 ans... »

Charlotte pose sa main sur mon épaule. Je l'observe et peut remarquer une larme s'échapper de ses yeux.

Charlotte : « Il va s'en sortir, je te le promets. Mon frère n'a jamais rien fait de mal, et là, c'était pour sa défense, ta défense, La Défense de votre famille. Tes collègues te connaissent bien et le connaisse à lui aussi. Tout ira bien. J'en suis sûr. »
Dit-elle la gorge serrée, y croyant elle même à moitié. Autant que moi.

Je pars me coucher. J'ai eu du mal à m'endormir, mais j'ai réussi, me forçant légèrement pour avoir un peu de forces demain. Et pour le bébé. Et surtout, pour Antoine.

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~Así Es La Vida~ {TOME 2}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant