Chapitre 18 : Le secret du royaume part 1/2

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Précédemment : Suite à la mort de son prédécesseur Gaëtan Sevré, tué par Madrec, le lieutenant Vassilo Sappho est choisi par le roi Eunart pour le remplacer. Devenu le nouveau commandant de la seconde légion, Vassilo prononce un discours virulent contre Madrec, promettant de lourdes représailles à son encontre ainsi qu'à tous ses complices. Malgré sa colère, il n'oublie pas la mystérieuse quête que lui a confiée son maître, le Parnore. Parallèlement, la comtesse Serphija récupère son miroir magique ainsi que le cerveau de la Viprix, que son alliée, le yechem Drana, lui a rapportés. Emilie prévoit d'utiliser l'artefact pour des desseins obscurs, dont la nature reste encore à découvrir.

                          *

Dans les recoins lugubres de la cité royale, Vassilo avançait d'un pas feutré, son cœur battant un rythme qui trahissait son mélange d'excitation et d'appréhension. Dissimulé sous une cape sombre, il pénétra dans une obscure piece où régnait un silence souverain. D'un mouvement sec, il laissa tomber sa cape, dévoilant un visage empreint d'une résolution glaciale, ourlé de doutes.

Au coeur de la pénombre, il extrait de sa poche une fiole, l'éclat du sang captant la faible lumière. Avec précaution, il répandit le liquide qui épousa le sol en un symbole sinistre. Murmurant des incantations d'une voix qui semblait effleurer les ombres, ses yeux brillaient d'une lueur inquiétante. Le sang tracé s'illuminait d'un rouge profond, plongeant la pièce dans une atmosphère oppressante.

La réalisation des conséquences frappa Vassilo, une perle de sueur traçant une ligne sur sa joue. Le sol se déroba brusquement, l'entraînant dans les profondeurs d'un abîme qui se referma, effaçant le symbole comme s'il n'avait jamais existé. Tandis qu'il chutait dans l'obscurité, une question éphémère lui traversa l'esprit : "Et si les informations étaient erronées ?"

Reprenant conscience, Vassilo se tenait dans un espace insolite, effleuré par l'ombre de la mort. Sans blessure apparente, il se redressa délicatement. Ses yeux parcouraient le lieu mystérieux, révélant un corridor jonché de fresques narratrices d'une épopée ancienne. Les murs racontaient la lutte acharnée de deux factions : d'un côté, des guerriers farouches, casques cornus et haches en main, assaillant une cité majestueuse; de l'autre, des combattants nobles, défenseurs de la forteresse. Mais ce qui captiva Vassilo fut l'immense créature volante à forme reptilienne, émergeant avec véhémence du firmament, menaçant de s'abattre sur les deux camps. Il reconnut là l'écho de la guerre légendaire opposant Davallion à la suprématie de Gasiria.

La scène qui s'offrait à lui n'était que le commencement d'une révélation ahurissante. Guidé par une curiosité tenace, Vassilo fut happé par un éclat rougeoyant émanant d'une porte au fond du corridor. Il l'entrouvrit prudemment, la lumière sanguine filtrant à travers, sa main droite caressant le pommeau de son épée, prête à être brandie. Ce qu'il découvrit alors dépassait l'entendement : une salle qui semblait dédiée à d'anciens rituels.

Autour d'un gouffre qui plonger dans les entrailles de la terre, des corps dénudés, marqués de symboles terrifiants, lévitaient dans une danse macabre. Le sang s'écoulait de leurs veines comme d'une source inépuisable, se déversant dans l'abime. Vassilo en dénombra cinq, probablement les utilisateurs de magie, victimes des manigances du conseiller Naark.

Il s'avança, l'œil aiguisé, et remarqua que chaque victime portait une entaille nette à la nuque, signe d'une exécution méthodique et impitoyable.

"Quelle spectacle répugnant. On nous peint en monstres, mais l'hypocrisie de ce royaume est bien plus fascinante", songea-t-il avec un sourire narquois.

Les directives de son informateur en tête, il arracha les poignards des corps inertes, mettant fin au rituel macabre. Les dépouilles s'effondrèrent, brisant le silence de la salle.

Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant