Chapitre 22 : Le voile des apparences part 1/2

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Dans un élan de rage, Samellia planta sa tige magique dans le sol aride de Tilul. Ses yeux, emplis de défi, se posaient sur son ennemie au sourire provocateur. De la terre, deux lames émergèrent qu'elle empoigna d'emblée.

—  Écartez-vous ! lança-t-elle aux spectateurs, captivés par la scène. Ils s'éloignèrent sans hésiter, conscients de l'ampleur du duel.

Drana, tout sourire, repoussa la première offensive de Samellia, enragée. Ses ongles s'allongèrent, acérés comme des lames, et tranchèrent aisément l'une des épées de terre.

— Tu as pris de l'assurance, se moqua-t-elle.Tu ne trembles plus, contrairement à la première fois que nous nous sommes vues.

Alors que Samellia criait au Yechem de se taire, Drana agita ses mains, pulvérisant les lames de terre. Elle saisit son adversaire par le cou. La jeune femme, haletante, luttait pour se libérer, sous le regard impuissant de la foule.

— Tiens bon ! s'écria Orland.

— Tente un sort, et je lui brise la nuque, menaça la démone, toisant l'As du mystère avec arrogance.

— Je suis impuissant... murmura-t-il, frustré. Elle nous tient en otage...

Il chercha fébrilement une issue pour sauver Samellia.

Drana, concentrée sur sa proie, maintenait sa prise. Un sourire cruel aux lèvres, elle susurra :

— Où en étions-nous ? Ah oui, tu oses me défier, reprit-elle d'une voix où perçait un mélange de mépris et d'amusement.

Samellia, le souffle court, luttait faiblement, sentant sa conscience glisser lentement vers l'obscurité de l'inconscience. Refusant cette fin, elle rassembla ses forces spirituelles pour reformer ses lames de terre. Contrôlées par télépathie, elles sectionnèrent les bras de Drana, la libérant de son étreinte.

Orland amorça un jet de feu, ciblant la démone, mais hésita, craignant de blesser les innocents.

— Quelle surprise ! s'exclama Drana, abasourdie par l'attaque subie. Pourtant, ses bras repoussèrent.

Avec une rapidité retrouvée, elle fit jaillir ses griffes et s'avança vers Samellia, qui, affaiblie mais déterminée, reprenait son souffle sur le sol froid.

— Pitoyable mortelle, murmura-t-elle, prête à porter le coup fatal.

Soudain, une balle frappa son œil gauche.

— Qui ose ?! rugit-elle, cherchant l'auteur du tir. Un Galbasul furieux se tenait là.

— Vengeance ! hurla-t-il, pleurant la mort de son père.

La démone resta stoïque, son œil détruit se régénérant.

— Vermine, tu vas le regretter ! jura-t-elle, furieuse.

Alors qu'elle s'apprêtait à attaquer, Samellia s'interposa.

— Pas si vite ! lança-t-elle, bloquant les griffes avec ses lames.

Drana bondit vers la jeune femme, ses griffes fendant l'air avec une violence mortelle.

— Tu vas souffrir ! tonna-t-elle, sa voix se mêlant au tumulte du combat.

Samellia esquivait, parant chaque assaut avec une précision redoutable, ses gestes fluides contrastant avec la fureur de la démone.

En plein combat, la mystérieuse trouva l'audace de questionner :

— Qu'est-ce que la comtesse Serphija manigance ? demanda-t-elle, bloquant un coup qui aurait pu lui trancher la gorge. Et que gagnes-tu à la suivre bêtement ?

Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant