Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstres

Chapitre 37 : L'île mystérieuse

Madrec se réveilla en toussant violemment, crachant de l’eau salée qui lui brûlait encore la gorge. Chaque respiration était laborieuse, comme si l'air s'infiltrait difficilement dans ses poumons malmenés. En baissant les yeux, il découvrit un crabe obstiné qui s'acharnait sur son orteil. D'un geste brusque, il le repoussa et se redressa avec difficulté. Sa veste trempée lui collait désagréablement à la peau, chaque mouvement accentuant la sensation d'humidité glacée. Il arracha le vêtement détrempé, le jetant sur le sable, et constata alors que ses souliers étaient également remplies de grains qui s'y étaient infiltrés. D’un soupir d'agacement, il les retira une à une, secouant chaque chausse pour en déloger le sable accumulé, sentant sa peau irritée par le frottement.

Alors qu'il reprenait son souffle, il réalisa qu’il gisait sur une plage inconnue, son corps marqué par les séquelles du combat récent. Il porta une main à sa tête, encore secoué, tentant de rassembler ses pensées éparses. L’environnement autour de lui semblait hostile et oppressant, baigné dans une lumière solaire implacable.

Le soleil cognait si fort qu'il sentit sa peau brûler sous les rayons impitoyables. Cherchant un refuge, il se hâta de s'enfoncer sous l’ombre d’un arbre aux larges feuilles. Son esprit, encore embrumé, l’incitait à chercher ses compagnons. Il cria leurs noms, désespéré, mais sa voix se perdit dans l’immensité de cette île étrangère.

Au fil de son exploration, il réalisa la beauté éclatante de l’endroit. La végétation luxuriante débordait de fruits inconnus et tentants, tandis que des créatures aux formes exotiques parcouraient les lieux. Beaucoup d’entre elles lui étaient totalement étrangères, comme surgies d’un rêve lointain. La jungle qu’il traversait vibrait de vie, résonnant des chants envoûtants d’oiseaux aux plumes multicolores.

Soudain, un son le fit s’arrêter net. D'abord irréel, il perçut des rires cristallins, portés par le vent. Intrigué, il suivit les échos joyeux, s'enfonçant plus profondément dans la forêt. Les arbres s’écartèrent bientôt pour dévoiler une scène qui le laissa sans voix : une cascade majestueuse, entourée de végétation éclatante, où des jeunes femmes d’une beauté presque surnaturelle s'amusaient dans l’eau clair.

Le jeune homme se frotta les yeux, persuadé qu’il rêvait encore. L’idée qu’il ait peut-être péri lors de l’attaque du serpent des mers géant et que cet endroit soit une vision du paradis lui traversa l’esprit. S'il était mort, il ne pouvait s’empêcher de se réjouir que le royaume des cieux prenne une forme aussi plaisante. Il s’adossa à un arbre, contemplant en silence les jeunes femmes s’ébattre dans l’eau, illuminées par la lumière filtrante des feuillages. Une sensation mêlée d’émerveillement et de soulagement le traversa, le clouant sur place.

Madrec, encore sous le choc de la scène enchanteresse qui s'était déroulée devant ses yeux, fut soudainement tiré de son émerveillement par une sensation oppressante derrière lui. Il se retourna brusquement, découvrant une autre femme qui surpassait en beauté et en présence toutes celles qu'il avait vues jusque-là. Elle avançait avec une grâce intimidante, ses yeux azur éclatants le transperçant d'un regard glacé. Ses traits étaient parfaitement ciselés, sa peau lisse et bronzée, brillait légèrement sous la lumière, un éclat presque surnaturel émanant de son être.

Elle dégageait une aura séduisante et majestueuse. Sa chevelure longue et ondulée, d'un brun profond aux reflets dorés, flottait autour d'elle comme des vagues, rappelant la mer elle-même. Parée de bijoux scintillants, ornés de coquillages et de pierres précieuses, chaque mouvement de son corps élancé était ponctué d'un doux tintement. Sa robe fluide, d'un bleu pâle presque transparent, semblait se fondre avec l'eau environnante, soulignant sa silhouette élégamment courbée, qui se mouvait avec la sensualité d'une danseuse, chaque geste empreint de maîtrise et de provocation.