Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstres

Chapitre 36 : Chaos sur les flots part2/2

L'As du Mystère, les yeux fixés sur son adversaire, leva rapidement les mains, ses doigts se chargeant d'une énergie palpable. En une fraction de seconde, des rayons de lumière magique surgirent, fendant l'air avec une rapidité fulgurante, ciblant la silhouette implacable de sa cible. Mais cette dernière ne broncha pas. Son regard froid resta ancré dans celui d'Orland.

D'un geste rapide et presque naturel, Ordense tendit un bras. Ses veines se mirent à pulser, et un sang noirâtre en jaillit, se solidifiant instantanément en une muraille macabre, hérissée de pics acérés. Les projectiles d'énergie s'abattirent sur cette structure sinistre, mais les pics absorbèrent chaque impact avec une force terrifiante, dissipant la puissance de son assaillant dans une pluie d'étincelles.

Orland serra les dents, sentant la magie affluer en lui, plus intense que jamais. L'éther environnant brillait sous l'effet de la pure énergie qu'il manipulait. Avec un cri muet, il lança une nouvelle salve de rayons lumineux, chacun tranchant l'air comme une flèche. Cependant, Ordense, impassible, éleva encore sa muraille sanglante, les pics s'allongeant et se tordant pour former un rempart infranchissable.

Elle demeurait immobile derrière cette forteresse de cauchemar, ses yeux scintillant d'une malice froide alors qu'elle guettait chaque mouvement de son adversaire.

— Tes petits tours de passe-passe ne m'arrêteront pas ! lança-t-elle d'une voix acérée.

Sentant le danger imminent, Orland n'hésita pas. Il ferma les yeux un bref instant, puis ouvrit ses bras, convoquant une barrière d'énergie pure tout autour de lui. Une sphère éclatante, pulsant d'une lumière argentée, se matérialisa, l'entourant telle une armure éthérée. Ordense, le regard brûlant de haine, agita imperceptiblement la main, et soudain, dans un cri d'acier déchirant, sa muraille libéra une pluie perçante, des lances de sang dur s'abattant sur son adversaire en un déluge mortel.

Les premiers projectiles frappèrent la barrière avec une violence assourdissante, générant des éclats d'énergie à chaque impact. Les attaques de sang s'intensifièrent, martelant la protection d'Orland, la forçant à se fissurer par endroits, menaçant de rompre à tout moment sous la pression incessante.

Le sol du vaisseau vibrait sous l'impact des pouvoirs titanesques échangés. Orland, les traits tirés par la concentration, sentit la tension culminer. Dans un dernier effort, il libéra une onde de choc en faisant exploser sa barrière magique. L'énergie brute repoussa les pics acérés et brisa une partie de la muraille sanglante d'Ordense. Celle-ci, propulsée en arrière, se réceptionna néanmoins avec agilité, le regard toujours glacial et implacable.

— Tu ne m'empêcheras pas d'atteindre la source ! siffla-t-elle, ses yeux embrasés par une rage profonde.

Dans un mouvement de mains aussi fluide que terrifiant, la tueuse de l'ombre fit surgir des filaments de sang, ondulant tels des serpents vivants. Sans une seconde d'hésitation, elle les projeta vers Orland. L'As du mystère évita d'un bond rapide la première attaque, mais l'un des fils, plus rapide et vicieux, frôla son bras droit. Une coupure nette et profonde s'ouvrit instantanément, la douleur fulgurant à travers lui. Il serra les dents, refusant de céder devant la souffrance.

Sans attendre, Orland riposta. De ses mains sortirent des sphères électriques crépitant d'une puissance redoutable. Les projectiles filèrent droit vers son ennemie, semblant sur le point de frapper avec la force d'un orage destructeur. Mais l'enfant du sang ne se laissa pas surprendre. Avec une rapidité presque surnaturelle, elle esquiva et changea rapidement de stratégie.

Ordense déploya son pouvoir sanglant sur les cadavres jonchant le pont du vaisseau. D'un simple geste de sa part, et les filaments s'insérèrent dans les corps inertes, les réanimant comme des marionnettes grotesques. Les pirates zombifiés, leurs yeux vides de toute vie, se mirent en mouvement, brandissant leurs armes comme s'ils étaient de nouveau en pleine bataille.