Chapitre 19 : Affreuse surprise

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Précédemment : Après avoir été attaqué par des bandits et des monstres volants, le groupe de Jador réussit à s'enfuir. Cependant, à leur arrivée, Kazuki, Samellia et Sa’dik sont gravement blessés. Après une confrontation avec le chef de la garde de Tilul. Ils sont rapidement conduits dans une salle de soins. Pendant ce temps, Orland, Madrec et Alain, en compagnie de Galbasul, se rendent à la forteresse de Tilul pour rencontrer le père de ce dernier, le gouverneur Mirno. Celui-ci leur expose la situation désastreuse de son peuple, assiégé par des créatures volantes. Orland découvre en examinant un cadavre qu'ils ont affaire à des zolzotes, des bêtes chimériques mi-oiseaux mi-serpents. Plus tard, Madrec et Alain se rendent dans une auberge locale pour se reposer. Madrec en profite pour s'excuser auprès d'Alain de son comportement passé, avant de s'endormir, épuisé. Alain, quant à lui, décide de sortir pour s'aérer et chercher un endroit discret pour se soulager. Mais, en chemin, il surprend une conversation entre Galbasul et des complices, révélant que Galbasul est en réalité un traître, à la tête des bandits et des monstres volants. Il projette de conquérir la cité-État de Tilul. Malheureusement, Alain est découvert et subit d'atroces tortures avant d’être tué par Galbasul lui-même.

                    *

Sa’dik se frayait un chemin à travers l’épaisseur oppressante de la jungle, poursuivie par d’étranges créatures, des hybrides d’hommes et de singes. Le sifflement de leurs lances se mêlait aux cris aigus et au martèlement des tambours, joués par des femmes-hyènes moqueuses, qui rythmaient sa fuite éperdue. L’assaut des moustiques et l’entrelacs des lianes n’étaient que des obstacles supplémentaires dans sa lutte pour la survie. Et par-dessus tout, le regard de ces yeux gigantesques, d’un violet lumineux, emplis d’une haine profonde, semblait obscurcir le ciel de leur aura sinistre.

Tout à coup, un serpent titanesque dégringola du ciel, tel un sanglot arraché aux yeux maléfiques qui l’observaient d’en haut, et se jeta sur elle avec une vélocité terrifiante. Ses anneaux imposants l’étreignirent, la privant de tout mouvement, tandis qu’il la scrutait de son regard perçant, sa langue fourchue claquant dans l’air.

Autour d’eux, les hommes-bêtes riaient avec mépris, leurs voix s’unissant au battement des tambours en un sinistre refrain : "Dévore-la, dévore-la, sa majesté l'ordonne !" Confrontée à son prédateur, Sa’dik vit la gueule immense et gluante du serpent s’ouvrir devant elle, et dans le silence de sa terreur, elle se prépara à affronter sa fin.

L’excitation s’empara des créatures hybrides ; les singes anthropoïdes jubilaient tandis que les hyènes bipèdes intensifiaient leurs railleries acerbes. Comme échappé d’un sortilège, un chat noir aux iris pourpres apparut, trônant sur une branche, observant la scène d’un œil narquois. Sa voix s’éleva, répétant le décret royal : "Dévore-la,  sa majesté l'ordonne". Alors que le serpent amenait doucement sa gueule vers l’infortunée, celle-ci, dans un élan désespéré, supplia pour sa clémence. La bête, cependant, resta impassible à ses prières et l’engloutit en un geste vif, provoquant un tonnerre d’acclamations sauvages parmi la végétation luxuriante.

                .....

Dans cette obscurité totale, Sa'dik s'éveilla brusquement, paniquée. Reprenant ses esprits, elle aperçut Samellia, anxieuse, la secouant pour la soustraire à ce cauchemar.

Se redressant précipitamment, haletante, le front couvert de perles de sueur. Autour d'elle, des murs de pierre s'élevaient, austères et implacables, baignés par la lueur des torches. Samellia, l’expression grave, était penchée vers elle, la main posée sur son épaule.

Funeste Origine - Tome 1: Des hommes et des monstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant