9-1-1 - Vendetta

Angoisse

Eddie était assis à l'arrière du camion de la caserne 118, l'esprit tourmenté par l'absence de Buck. L'anxiété le rongeait alors qu'ils se précipitaient vers l'appel d'urgence, et il se demandait où pouvait bien être son meilleur ami. Chaque minute qui passait semblait être une éternité, remplie d'inquiétude et de crainte pour ce qui pouvait être arrivé à Buck.

Il savait en toute logique que son meilleur ami pouvait avoir eu un problème mécanique ou être simplement coincé dans les embouteillages mais depuis qu'il était conscient de ses sentiments pour lui, il détestait l'avoir hors de sa vue, ne serait-ce une seconde.

Eddie se préparait à intervenir avant même l'arrivée sur les lieux, ajustant son équipement avec une concentration intense. Ses mains tremblaient légèrement, mais il refoulait son inquiétude au fond de lui, se concentrant sur la tâche à accomplir.

Il ne savait toujours pas où était son ami mais quelqu'un avait besoin de lui. Malgré tout, son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas.

Bobby prit soudain la parole pour les informer sur les détails de l'appel.

– Dispatch a reçu l'appel d'un enfant qui dit que son père a été agressé par trois hommes avec des battes de baseball. Il n'a pu donner que l'adresse de son école mais il dit qu'ils ont pris un raccourci à cause de la circulation et que l'école est tout près, il en est certain.

– Ça peut être n'importe où, affirma Hen.

– Je sais, confirma Bobby. Mets la sirène, l'opérateur va nous guider, ordonna-t-il, essayant de garder sa voix aussi calme que possible malgré la panique qui grandissait en lui.

– Où est l'école ? demanda Eddie d'une voix tendue en reconnaissant la rue qu'il traversait à toute allure.

– 352 Westminster avenue, répondit Bobby.

– Non, lâcha-t-il en réponse.

C'était l'école de Christopher.

L'adresse était à l'école de Christopher. Ce n'était pas possible. Pas ça ! Pas son fils. L'idée que quelque chose puisse lui être arrivé lui nouait l'estomac.

– Eddie ? s'inquiéta Hen.

– Chris, souffla-t-elle. C'est son école, c'est...

– Eddie, l'agression n'est pas à l'école, intervint Bobby, tentant de le rassurer. La victime se rendait à l'école.

– Quand je viens le déposer, je prends un raccourci sur..., commença-t-il interrompu par un appel radio.

« Dispatch pour 564M45. Nous avons trouvé les lieux de l'agression au niveau du 1108 Alhambra Ct. Les suspects se sont enfuis par Cabrillo Avenue. Faites venir une ambulance, pour la victime en arrêt. Mon équipier commence le massage cardiaque. »

Les sirènes hurlaient à l'extérieur du véhicule, le rythme régulier des battements de son cœur se mêlant au son strident. Il s'efforçait de garder son calme, de rester professionnel malgré le tourbillon d'émotions qui menaçait de le submerger.

– Unité 118, sur les lieux dans trente secondes, confirma Bobby dans la radio alors que déjà tous se préparait à intervenir.

L'urgence dans la voix de son capitaine témoignait de la gravité de la situation, mais Eddie restait concentré sur sa mission.

« Dispatch, faites rechercher une Toyota tundra pick up, gris métallisé dont l'immatriculation commence par FH-997, aperçu en train de fuir les lieux de ce qui semble être une violente agression. »

« Bien reçu 564M45. Avez-vous trouvé l'enfant ? »

« Je suis avec lui, dispatch. Il ne semble pas blessé mais il est en état de choc. »

Il échangea un regard rapide avec ses collègues, lisant dans leurs yeux la même détermination et la même appréhension qui l'habitaient. Ils étaient une équipe, prêts à affronter n'importe quelle situation ensemble mais rassurer un enfant qui avait vu son père mourir avec brutalité, ça allait être difficile.

Bobby fit actionner le klaxon pour annoncer leur arrivée.

Alors que le camion ralentissait pour se garer sur les lieux de l'agression, Eddie se prépara mentalement à ce qui les attendait. Il ignorait encore dans quel état était la victime, et il sentait que quelque chose de terrible s'était passé. Une boule d'angoisse se formait dans son estomac, mais il la refoula avec force, se concentrant sur sa mission.

Le moment était venu d'agir, de mettre en pratique leur formation et leur expérience pour aider ceux qui avaient besoin d'eux. Avec une détermination renouvelée, Eddie se prépara à sortir du camion, prêt à affronter l'inconnu avec tout le courage dont il était capable.

Alors qu'il sautait du camion, il entendit une voix, une voix reconnaissable entre toutes et il se figea.

– Papa ! hurla la voix de son fils, étranglé par ses sanglots. Papa !

Le cœur d'Eddie manqua un battement, en entendant ces mots. Sans même y réfléchir à deux fois, ils se jeta sur l'officier de police qui tenait un Christopher, paniqué entre ses bras.

– Eh Chris mon pote, je suis là, le rassura-t-il. Papa est là.

– C'est Buck papa, c'est Buck.

Eddie enregistra soudain la présence de la jeep, celle de Buck. Il serra instinctivement Christopher contre lui, incapable de contenir son inquiétude.

– Dispatch a entendu des propos homophobes lors de la communication avec le p'tit, lâcha le policier qui avait tenu Christopher. Ils pensaient qu'il s'agissait de son père.

Eddie se força à regarder le corps inerte de son ami.

Lorsqu'il le vit dans cet état, étendu sur le sol et entouré de secouristes, une onde de choc le traversa. Il était complètement bouleversé, incapable de comprendre ce qui s'était passé ni pourquoi Buck avait été visé par cette agression.

Ça n'avait aucun sens.

– J'ai un pouls, lâcha soudain Hen alors que Chimney arrêtait le massage cardiaque.

– C'est bien, Buck, affirma Chimney. Continu de te battre, mon pote

– Faut l'emmener maintenant, affirma Hen alors qu'ils le transféraient sur la civière.

– Buck, souffla-t-il incapable de détacher son regard de lui mais maintenant la tête de Christopher de façon à ce qu'il ne le voit pas comme ça.

– Eddie, l'appela Bobby pour le faire réagir. Tu montes avec lui.

– Chris... ?

– Christopher doit aussi être examiné et Buck est stable. Montes dans l'ambulance.

Il acquiesça et s'installa aux côtés de Buck, serrant la main de son ami dans la sienne, priant silencieusement pour que tout s'arrange. Il ne pouvait pas supporter l'idée de perdre l'homme qu'il aimait, celui qui avait toujours été là pour lui, qui avait partagé tant de moments de joie et de peine.

Alors qu'ils conduisaient Buck à l'hôpital, Eddie resta à ses côtés, ne le quittant pas un instant, tout en serrant son fils contre lui. Dans l'ambulance, il pria comme il ne l'avait pas fait depuis des années, non pas pour lui-même mais pour le salut de Buck, pour qu'il puisse survivre à cette épreuve et se remettre de ses blessures.

La route vers l'hôpital lui parut interminable, chaque seconde s'étirant dans une attente insupportable. Mais malgré sa peur et son angoisse, une lueur d'espoir brûlait toujours dans son cœur, une conviction profonde que Buck allait se battre et surmonter cette épreuve.

Dans l'obscurité de l'ambulance, Eddie s'accrocha à cette lueur d'espoir, priant pour un miracle, priant pour que Buck revienne à lui, qu'il ait la vie sauve. Et dans cet instant de vulnérabilité et de désespoir, il se rendit compte à quel point il tenait à cet homme, à quel point sa vie serait vide sans lui.

Eddie resta là, aux côtés de Buck, prêt à tout pour le soutenir dans sa lutte pour la vie.