Le mot

245 12 27
                                    


Les jours suivants ressemblent à une guerre froide. Walker et moi continuons notre duel silencieux dans chaque cours, chaque discussion, chaque regard. Même Jeanne, d'habitude si optimiste, commence à se lasser de notre rivalité constante.

Un matin, en arrivant en classe, je trouve une note sur ma table. Je la déplie et lis rapidement :

"Arrête de te croire supérieure à tout le monde. Ça devient fatigant."

Je serre la note dans ma main, mes joues brûlantes de colère. Walker. C'est forcément lui. J'essaie de me concentrer sur le cours, mais mes pensées tournent en boucle autour de cette note.

À la pause déjeuner, je m'assois à côté de Jeanne, essayant de ne pas laisser transparaître ma colère. Mais elle remarque immédiatement mon humeur.

- Jeanne : Qu'est-ce qui ne va pas ? Demande-t-elle, inquiète.

Je lui tends la note sans un mot. Elle la lit, puis lève les yeux vers moi, choquée.

- Jeanne : C'est vraiment minable, dit-elle. Tu devrais en parler à un professeur.

- T/p : Non, dis-je fermement

À ce moment-là, Walker passe près de notre table et je ne peux m'empêcher de le dévisager. Il s'arrête, surprend mon regard, et un sourire narquois étire ses lèvres.

- Walker : Quelque chose à dire, T/p ? Demande-t-il avec ce ton moqueur que je commence à détester.

- T/p : Rien qui ne vaille la peine. Réplique-je, en serrant les dents.

Le reste de la journée passe lentement. Les cours s'enchaînent et l'animosité entre Walker et moi atteint des sommets. Chaque interaction est une épreuve de force, chaque mot échangé une nouvelle occasion de piquer l'autre.

L'après-midi, en cours de sport, nous sommes divisés en équipes pour un match de basket. Malheureusement, Walker et moi nous retrouvons dans la même équipe. Je peux sentir la tension entre nous alors que nous nous préparons à jouer.

- Walker : Essaie de ne pas me ralentir, lance-t-il en ajustant son maillot.

- T/p : Essaie de ne pas tout gâcher, réplique-je, les yeux plissés.

Le match commence et la compétition devient forte. Walker et moi semblons oublier que nous sommes censés être dans la même équipe, nous concentrant plutôt sur nos propres performances individuelles. À plusieurs reprises, je le vois éviter de me passer la balle, préférant tenter des tirs impossibles.

Malgré notre désaccord, notre équipe gagne de justesse. Mais au lieu de célébrer, je me sens frustrée. La victoire n'a pas le goût sucré de l'accomplissement, mais plutôt l'amertume de la rivalité.

Après le match, alors que nous nous dirigeons vers les vestiaires, Walker m'intercepte.

- Walker : Tu as bien joué, dit-il, mais son ton manque de sincérité.

- T/p : Merci, dis-je d'un ton sec, ne voulant pas prolonger la conversation.

- Walker : Peut-être qu'on devrait essayer de mieux travailler ensemble, suggère-t-il.

- T/p : Peut-être, dis-je, sceptique. Mais ne crois pas que ça change quoi que ce soit.

-Walker : Je n'ai jamais dit que ça le ferait, répond-il avec un sourire en coin.

-T/p : D'ailleurs, merci pour ton petit mot, lui dis-je ironiquement.

-Walker : Quel mot ? M'interoge-t-il.

-T/p : Arrête, tu vois très bien de quoi je parle. 

-Walker : Non, je t'assure, je ne comprends pas.

-T/p : Et ça ? Lui dis-je en lui montrant le mot. Ça ne te dit rien? 

-Walker : Non, vraiment pas. 

-T/p : Tu sais quoi ? Laisse tomber, ça n'a pas d'importance, réponds-je, lassée, avant de m'éloigner.

Les cours se terminent, et je rentre comme d'habitude à la maison. Mon père n'est pas là, et mon frère est chez des amis, alors je suis toute seule. Je n'ai pas d'appétit, alors je fais mes devoirs et vais me coucher.

Cette nuit-là, en repensant à la journée, je me rends compte que la rivalité avec Walker a pris une place énorme dans ma vie.
Peut-être que Jeanne et mon père ont raison. Peut-être qu'il y a une autre manière d'aborder cette situation.
Mais pour l'instant, la seule chose qui compte, c'est de continuer à me battre. Parce que même si je ne le montre pas, une partie de moi commence à apprécier cette rivalité quotidienne.

_____________________________

Voici le quatrième chapitre. Leur relation se détériore, si c'est possible... 👀

J'espère que ce chapitre vous a plu.
A la prochaine 👋🫶🏻

You are my enemy...or not // Walker ScobellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant