Nous avons été chanceux, car le propriétaire du bar n'a pas porté plainte.
La policière en charge de l'affaire s'est montrée compréhensive, se contentant de nous donner un avertissement sévère. J'ai défendu verbalement mes amis face à elle, donc ils en ont déduit que sa décision est mon œuvre, mais ils ont tort. Cette femme avait visiblement déjà choisi de nous laisser partir sans conséquence avant même que j'ouvre la bouche. Nous sommes chanceux.
Soulagé que cette horrible soirée soit terminée, je conduis Jean à ma voiture. Le sang a cessé de couler de son nez, mais son visage tâché reste un désastre à regarder. La bouche crispée sous la douleur, il souffre et ça se voit.
-Marco, attend!
Thomas court en ma direction, un peu chancelant à cause de l'alcool. Même si le combat l'a aidé à dégriser, il reste ivre. Je m'arrête pour le regarder et le blond touche ma joue blessée du bout de son doigt, ce qui me fait grimacer de douleur.
-Ça fait mal, me plaignis-je.
-Laisse-moi venir avec toi. Je vais t'aider à soigner cette blessure. C'est la première fois que tu te fais frapper, non?
-Je vais mettre de la glace, ça ira. Tu devrais plutôt te regarder. Tu fais peur à voir.
Le blond touche sa lèvre fendue et il sourit avant de relever les épaules pour signifier son indifférence. S'il continue à prendre soin de moi, Jean finira par trouver son comportement suspect. Il vaut mieux éviter d'attirer son attention. Reiner s'approche de nous avec curiosité.
-Tu viens, Tom? s'enquiert-il. On va rentrer.
-Nan, je vais rentrer avec Marco cette fois. Tu peux y aller sans moi.
-Avec Marco?
Reiner nous dévisage avec incompréhension. Il faut dire que chaque fois qu'ils sortent, c'est le blond baraqué qui ramène mon amant chez lui, sauf lorsque ce dernier consomme de l'alcool. Je ne sais plus où me mettre. Même Jean, qui est pourtant focalisé sur son nez endolori, fixe la scène avec intérêt depuis la banquette passagère.
-J'ai envie de faire changement, explique maladroitement Thomas. Tu dois aller te reposer. Marco s'est fait frapper par ma faute, donc je m'inquiète. Tu comprends?
-Si tu le dis... S'il y a quoi que ce soit, tu peux m'appeler.
-No problemo.
Thomas lui fait un pouce en l'air et malgré son hésitation, Reiner l'abandonne pour rentrer de son côté. J'ignore ce que mon amant a en tête, mais il risque d'être rapidement déçu. Le nez de Jean est dans un état si lamentable que je compte le reconduire à l'hôpital où l'attente risque d'être interminable. Je hais ce lieu, ne conservant pas un agréable souvenir de mes précédentes visites avec Floch. Chaque fois, c'était pour y découvrir la détérioration de son cœur.
J'embarque derrière le volant et Thomas s'allonge à l'arrière, comme s'il se trouvait sur un lit, les pieds sur la banquette. Je fronce les sourcils, agacé par cette impolitesse. Il va salir le tissu.
-Tom, grogné-je. Attache-toi et assied-toi comme il le faut. Je ne veux pas de contravention.
-Chut... je fais une sieste.
Je pince les lèvres, mais je ne cherche pas la confrontation. Il est saoul et lorsqu'il a bus, il devient désagréable. À ma droite, Jean me fixe avec suspicion. J'ose à peine le regarder, craignant qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert. Il me connait mieux que quiconque et c'est ce qui m'effraie.
-Marco, souffle Jean. Je crois que j'ai le nez cassé. On peut aller à l'hôpital?
-C'était déjà prévu. Je ne vais pas te laisser comme ça!
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Histoire d'équipe: Maux de cœur d'un geek indécis
FanficMarco est un garçon normal, du moins, c'est ce qu'il aime répondre aux gens qui cherchent à le connaitre. Amateur de mangas et d'animes, il travaille avec passion dans une boutique japonaise avec un garçon tout aussi utopiste que lui: Floch Forster...