Frissons et confrontation

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En revanche, son bras qui l'entrava complètement et la pointe de sa baguette appuyée contre sa carotide lui furent tout a fait perceptibles et douloureux.
Paniquée et prise au piège, Hermione retint son souffle tandis qu'elle réfléchissait à ses possibilités pour s'en sortir. Son regard fixa sa baguette posée sur la latte en bois au sol, mais la voix de son agresseur, siffla à son oreille :
"Tentez quoi que ce soit et je vous tue sur le champ."
C'était lui.

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Hermione avait imaginé bien des scénarios différents concernant leurs retrouvailles, et aucun ne comportait tant d'hostilité de la part de Severus, si bien qu'elle n'eut pas les mots tandis qu'il continuait d'appuyer sans faiblir son petit corps.
Sa prise devenait douloureuse, mais elle ne put se résoudre à la trouver désagréable ; sa menace non plus n'avait pas eu l'effet escompté, parce que loin de se sentir en danger, Hermione ne se focalisait désormais plus que sur l'effet fou que lui donnait leur proximité.

Elle sentait sa silhouette raide et imposante se plaquer contre son dos, et son bras l'entraver, passant sous sa poitrine jusqu'à ses côtes, précisément là où sa main l'enserrait de plus belle, diffusant cette chaleur sinueuse et dangereuse en elle. Elle aimait sa prise forte et, par-dessus tout, se sentir fragile dans ses bras. De façon consternante et quelque peu honteuse, elle s'embrasait de cette dominance. Il la faisait se sentir soumise avec cette pointe fine, qui, plantée dans son cou, avait cet effet, pour l'instant, de lui faire appuyer la tête sur sa poitrine, l'enveloppant alors dans son odeur qui ne faisait qu'accentuer son trouble déroutant. Il avait ce genre de parfum brut et masculin, analysa-t-elle, avec cependant cette chaleur diffuse et terreuse, presque rendue saline par la présence légère de transpiration qui, après réflexion, attestait clairement de son évasion des derniers jours. Hermione en inspira fortement une dose et, grisée, couina presque tandis qu'il rompit ses rêveries.

"Que faites-vous là?"

Elle dégringola de son petit nuage. Comment ça, que faisait-elle là? N'était-ce pas évident qu'elle était venue le retrouver? Après ce qu'ils avaient partagé, pensait-il réellement qu'elle ne viendrait pas le rejoindre? Qu'il vivrait une cavale interminable et solitaire? Cette liaison, ces démonstrations d'affection, son choix final, ses dernières déclarations à la presse qui avaient sans doute déjà fait le tour des sorciers par hiboux, et puis toutes ces lettres et pire encore... cette maisonnette... n'étaient-ce pas suffisant pour comprendre qu'elle se rendrait là où il serait, peu importe l'endroit parce que, justement, ensemble ils avaient créé ce lien puissant et, disons-le, obsessionnel. Finalement, quelque peu déroutée par sa question et même offensée, Hermione osa :

"Je vous connaissais plus perspicace que cela."

Elle l'entendit siffler d'agacement entre ses dents et sa prise s'intensifia subitement sur elle, faisant appuyer davantage la baguette sur sa carotide. Elle couina franchement, mais de douleur cette fois, avant de sentir son souffle bousculer une de ses mèches et sa voix percuter ses tympans :

"Ne jouez pas à la plus maligne avec moi! Où est Potter et sa clique? Il se cache, c'est ça?"

Ne la laissant même pas répondre, il l'emporta si vivement qu'Hermione eut du mal à suivre. Son plaid autour d'elle s'échoua au sol, sa tasse vola en éclats sur le perron, répandant le reste du café sur les lattes, et ses jambes ballottèrent dans le vide tandis qu'il les rapprochait du chemin à la lisière du miroitement magique. Il s'arrêta là, face au bois, la voiture garée juste à leur droite, et elle prit peur tandis qu'elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Sa panique évidente ne pouvait être feinte désormais tandis qu'elle commençait à se débattre entre ses bras. Mais c'était peine perdue, sa force et sa détermination étaient telles qu'il ne cillait pas d'un pouce. Son cœur battait à tout rompre et, étonnamment, celui de Severus résonnait en canon avec le sien. Elle le percevait, fort, là, tambourinant presque son dos tandis qu'il la tenait en joue face aux arbres denses et calmes.

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